Alef-Thau : un bon début, une mauvaise fin

Au milieu des années 80, je commençais à m’intéresser aux Bds sites adultes.

– Mon argent de poche atteignait des niveaux records astronomiques grâce aux boulots d’été

– Un magasin de BD ouvrait à Bayonne (Merci Gribouille).

– Je profitais des collections des mes inestimables oncle et tante quand j’allais à Bordeaux

Parmi les premiers achats d’un longue série, il y eu d’abord L’Incal de Moebius et Jodorowsky. Cette série fut le germe de la découverte de nouveaux auteurs et séries par ricochet : Parmi celles-ci, il y eut vite Alef-Thau.

Cette série raconte les aventures d’un enfant né sans jambes et sans bras, qui d’aventures en aventures retrouvera son intégrité physique. Il découvrira que le monde qui l’entoure n’est en fait qu’une complète illusion générée par des “immortels” pour éduquer leur progéniture.

Le scénario demeure toujours aussi original, écrit par un Jodorowsky au meilleur de sa forme. Derrière l’aventure se cache bien entendu plein d’allusions philosophes et mystiques : le nom Alef-Thau est ainsi constitué de la première et dernière lettre de l’alphabet hébraïque. Malkouth, une guerrière, renvoie directement à la Kabbale

Le Dessin est assuré par un jeune dessinateur Arno dont le style s’éclaircit au fur et à mesure des albums sans perdre en maîtrise. Par contre le dernier album de la série a été dessinée par Covial du fait du décès prématuré d’Arno.

La  série a ensuite connu une suite, “le Monde d’Alef-Thau” toujours imaginée par Jodorowsky et dessinée par Marco Nizzoli. Mais comme souvent avec Jodorowsky, après le meilleur on a le pire. L’histoire est sans saveur, alternant entre ésotérisme et psychanalyse à deux balles, rendant encore plus indigeste la lecture.

Reprenant à son compte la dualité Arno/Alef-Thau, nous voici de retour dans le monde fantasmagorique de la première série mais sans le plaisir initial. le scénario est simpliste à coups de dualité cousue de fil blanc (Inconscient, conscient) et de linéarité monotone : une rencontre, un combat.,etc.

Le dessin qui reste correcte est néanmoins sans saveurs.

Un premier tome était donc paru en 2008. J’avais du le lire, émettre une “mouaisss, bof,bof) et le ranger dans un coin d’étagères.

Je ne pensais plus vraiment à cette série jusqu’à ce que je tombe par hasard sur le tome 2 sorti quand même en 2009 !!!

Parce que j’aime bien avoir des séries complètes et par sens du devoir, j’ai acheté et lu ce second volume, ce qui n’a fait que conforter l’intérêt mineur de cette suite qui ne semble même pas croire en elle.

Un tome 3 est prévu…. Que j’achèterai

Puis je relirai Alef-Thau, le seul, l’unique, qui depuis 30 ans est de tous mes déménagements.

Je vous invite à en faire autant : lisez la série originale et laissez tomber cette suite insipide.

 

4 réflexions sur « Alef-Thau : un bon début, une mauvaise fin »

  1. Non c’est une BD pour feignants de chômeurs alcoolos : pour ceux qui prennent de la Leffe tôt

  2. Aleph, tau. premières et dernières lettres de l’alphabet hébreu.

    Quel sens à cette utilisation ? Je n’ai pas trouvé d’infos…

    Merci !

  3. c’est est un peu comme l’alpha et l’oméga , le début et la fin
    Jodorowsky est très féru de la kabbale 🙂
    malkouth est par exemple aussi une allusion à la kabbale : https://en.wikipedia.org/wiki/Malkuth

    l’univers d’alef-thau est un solipsisme :il n’existe que pour mettre à l’épreuve diamante
    Mais au final c’est alef thau qui précipite la fin de cette illusion

    Bref avec Jodo, c’est toujours la bazar 🙂

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