Case Départ

Réalisé par Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee

Avec Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Stefi Celma

 


 

Il y a plusieurs raisons qui peuvent vous pousser à regarder un film :

– Tout simplement l’envie de le voir après avoir patiemment attendu sa disponibilité.

– Vous l’avez choisi non pas parce qu’il est bien mais parce que vous le jugez moins nul que les autres. C’est le “naan, non , nan, non plus…… Pfff allez va pour celui-ci”

– C’est tout bonnement le facteur durée. Il est déjà tard et ce film ne dure que 89 minutes.

C’est principalement ces deux dernière raisons qui m’ont poussé à voir ce film qui date quand même de 2010.

Il y a aussi une troisième raison qui a prévalu sur toute autre pour expliquer ce choix . Mes compagnons de kawa du boulot l’ont vu dernièrement. Les dernières pause café ont été l’occasion de l’étalage des meilleurs vannes du film. Me sentant un peu sur la touche et flairant le danger de connaître tout le film avant de l’avoir vu, j’ai du précipiter la séance. Déjà que je suis à la ramasse dès que ça parle foot, il ne fallait pas encore plus crever le handicap.

Donc c’est parti…

Le film commence en nous brossant le portrait de deux personnes antipathiques d’origine africaine (en fait antillaise mais comme le film retrace les origines ancestrales, je biaise volontairement).

Régis (Fabrice Eboué) pousse “l’assimilation” jusqu’à porter le même jugement que d’ordinaire on prête aux blancs. Conseiller municipal, il s’est fondu dans la classe moyenne allant jusqu’à singer les caractères les plus beaufs du racisme ordinaire : Ils considèrent les immigrés comme des délinquant et des feignants. Fièr de sa situation et de son standing, il ne montre que lâcheté.

Joël (Thomas Ngijol) est un petit délinquant qui se sert de l’excuse de sa couleur pour expliquer tous ses malheurs. Se faisant vertueux de sa religion et de ses origines, il ne fait que se plaindre, insulter et surtout resquiller travail et transport en commun.

Ces deux zigotos, en fait demi-frères, se retrouvent à veiller leur père mourant aux Antilles. Pour seul héritage, il n’ont droit qu’à l’acte qui a affranchi leur ancêtre lointain. Par moquerie et bêtise, ils déchirent le papier.

Ils sont alors envoutés et se retrouvent au 18ème siècle esclave dans une plantation de canne à sucre. Il va leur falloir réparer leur faute et faire en sorte que leur ancêtre soit bien affranchi.

Le film a bien sûr vocation à faire rire et y arrive très bien dans l’ensemble. Eboué et Ngijol y importent tout ce qui fait l’humour de leur spectacle.

Il a aussi vocation à nous faire réfléchir en transposant les pendants du racisme ordinaire à une époque où ce mot prend une dimension littérale : le noir est un animal inférieur juste bon à travailler pour des blancs supérieurs. Plus qu’une idéologie, c’est un fait scientifique et divin. Le noir est à sa place dans la création comme peut l’être le lapin ou le radis : compartimenté dans une case pour nourrir l’homme blanc.

Immergé dans ce nouveau monde, nos deux compères restent fidèles à leur travers : Régis jouent au singe savant pour s’attirer les grâces du propriétaire (Etienne Chicot). Joël endosse la casquette du révolutionnaire brandissant tout haut des valeurs républicaines qu’il bafouait jusqu’alors..

Bien sûr, ces petits arrangements ne tiennent pas la route face à réalité colonisatrice et les deux compères devront se bouger les fesses pour se sortir du pétrin.

Si réflexion il y a , les ficelles sont souvent un peu grosses. On est loin de montrer le véritable esclavagisme dans son aspect le moins reluisant et les deux héros s’en sortent toujours à bon compte avec quelques coups de fouet.

Néanmoins on peut dire que le film a un certain intérêt pédagogique pour montrer que la bêtise ordinaire est le reliquat d’un lourd passé historique et qu’il entache toujours nos préjugés et nos comportements.

Mais ne partons pas dans de longues considérations sociétales (j’en suis bien incapable) en laissant ce film à sa place : une comédie plutôt intelligente qui n’a pas à rougir d’être un premier essai plutôt réussi : 6,5/10

 

 

2 réflexions sur « Case Départ »

  1. Ils auraient fait d’un côté les personnages de Régis et Joël un peu con-cons et de l’autre une vision hyper sérieuse de l’esclavage : ça aurait pas tenu 30s.
    non, là c’est pas mal : on voit leur côté déjà débile qui peine à dépasser les côtés débiles de l’époque : et c’est ça qui permet le burlesque.

    c’était un pari ultra risqué, avec des bonnes scènes, spécialement au début du film, où il n’y a pas encore l’excuse du voyage dans le temps pour adoucir certains aspects du scénario. C’est quand même fun.
    Bon par contre, à la fin, le scénario a du être perdu et ils nous ont remplacé ça par Retour vers le futur quand même

    j’ai été plutôt surpris que ce soit pas plus mauvais en fait. donc faut encourager, parce que des bonnes comédies françaises en ce moment . . . . . . . . .
    je vous rappelle que ça concurrence pas encore Camping 8 et Intouchables, les gars… faut être plus cool !

    à moins que tu n’aies fait un article sur “le marsupilami” ! 😀

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