Archives de catégorie : BD

Mathai-Dor et Haxtur

Quand j’étais petit, une collection de bandes dessinées déjà importantes existait dans la maison familiale. Elle était rangée sur ce genre d’étagères en bois à monter soit même et où on peut choisir la hauteur des étages. Elles avaient déjà une couleur ambrée typique des années 70 mais étaient d’une solidité à tout épreuve. Je crois me souvenir que mon papa avait alors environ 500-600 bds. C’est un nombre déjà considérable.

Et toutes ces bds étaient recouvertes d’un film de protection transparent pour les protéger des ravages du temps… Et surtout pour que tous les couvertures prennent une couverture jaunâtre et des traces de scotch sur les pages de garde.

J’ai hérité de cette manie lorsque j’ai commencé à acheter moi même mes bandes dessinées en apprenant l’art sacrée de la du pliage du plastique transparent

Bizarrement au bout de quelques années, ça m’a gonflé

Mais au début je faisais ça comme l’apprenti qui reprenait les gestes de” l’artisan qui l’avait formé : sacrée figure paternelle !!!

Je vous passe les commentaires sur la piètre qualité des reliures et les pages qui se faisaient la malle.

Je ne sais pas d’où lui vient ce gout de la BD. Je pense que ça a commencé petit avec la collection des tintins par des tomes offerts par la famille?. Pour le reste, je ne sais pas. Peut-être juste un gout de provoc par rapport à son père. Il faudra que je creuse…

On retrouvait les classiques de la BD franc-belge des éditions du Lombard,  Dargaud,  Dupuis et Casterman.

Il y avait des Bds pour enfants, des Bds pour adulte et des bds vraiment adultes (j’y reviendrais).

Continuer la lecture de Mathai-Dor et Haxtur

It’s been a long, long, long time

It’s been a long, long, long time…

Bon j’ai un peu de temps et surtout un cerveau à la con à occuper

Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai beaucoup de BDS. Et qu’au final s’amuser à les relire toutes me prendrait un temps.

Imaginons que je lise 3 bds par jour, il me faudrait 2 ans pour tout relire. Sachant que pendant ce laps de temps mon stock va continuer à augmenter, c’est pas gagné.

Mais je me suis dit, pour les deux qui suivent, il serait intéressant que je revienne sur certaines séries pas tant sur l’aspect critique de celle-ci (mais un peu quand même) que sur l’affectif et l’émotion qui s’y rattachent : comment le les ai découvertes, ce que j’en ai pensé la première fois, les autres fois.

L’exercice ne demande même pas que je les relise puisqu’il s’agit juste de jouer la carte de la nostalgie et du souvenir. Quitte à être complètement à côté de la plaque de la vraie histoire.

Alors attention, il risque d’avoir du vieux crouton inconnu et des anecdotes d’un autre siècle. Mais déjà, je ne vous ai rien demandé hein… Et de plus, je pense que nous sommes tous pareils et que ça pourrait permettre à certains de se remémorer des souvenirs à quelque chose.

Continuer la lecture de It’s been a long, long, long time

Les Bidochon sauvent la Planète

J’ai lu le dernier album des Bidochon comme je prends la voiture le matin pour aller au boulot (oui je sais, c’est une obsession).

 

– J’allume tout d’abord la lumière en attendant que la lampe basse consommation assure assez de luminosité pour y voir clair.

– Je prépare mon petit déj en mettant de côté l’emballage carton de la brique de jus d’orange pour la recycler.

– Je prends ensuite le volant en passant devant ce petit bois dont la décharge sauvage semble s’agrandir de jour en jour.

– Je passe ensuite devant les containers de recyclage où une autre décharge sauvage s’est créée mais par des gens se donnant “bonne conscience”…

– J’arrive au péage de l’autoroute où co-voitureurs se retrouvent pour un ultime trajet. Je n’en suis pas ayant des horaires trop fluctuants.

 

C’est un peu ça le dernier album des Bidochon : changer nos paradigmes, mettre de la contrainte sur de la contrainte pour sauver la planète.

Bien entendu chez les Bidochon, tout est biaisé, disproportionné et enrobé d’un discours écologique mêlant clichés et trop plein d’informations à coups de raccourci démentiels : on fait tout ça pour sauver les Orang-Outans.

Les règles de tri des déchets ressemble au règlement d’un jeu de Guy Lux de la belle époque.

Le covoiturage est détourné de son but initial pour des buts moins avouables.

Binet, comme à son habitude, biaise l’écologie du quotidien pour en faire un jeu de société aux règles tordues. Il ne critique pas l’initiative en elle-même mais juste ses contradictions, sa complexité et combien ses buts peuvent paraître à 1000 lieux de notre confort quotidien.

Si on rit, on reste un peu sur sa faim ou légèrement déçu. Surement que cela ne fait que reprendre des critiques qu’intérieurement on s’est tous déjà fait (ou qu’un humoriste a déjà fait). A trop se spécialiser sur un concept (le GSM, Internet, l’écologie), Binet arrive parfois en retard de sujets déjà maints fois caricaturés.

 

 

 

L’Edito du Lundi

Bonjour,

c’est n’importe quoi, je fais rien et pourtant ce n’est pas comme si je ne pensais rien, ne regardais rien ou autre chose sans intérêt.

Mais J’ai plus la tête dans des projets de travaux que dans les méandres du blog

Alors trêve de bavardage : voici à la suite de cet édito light, les avis light, les critiques light de tout ce que je n’ai pas dit.

 

Commençons par les films

Underworld awakening : à l’instar de Resident Evil, on trouve toujours une occasion de prolonger l’aventure à coups de flashback, de progéniture avarié ou saut temporel. Après un premier film qui était ce qu’il était et une piètre suite, voici que tombe le dernier opus. Après le bond dans le passé, le bond dans le futur. Notre héroïne de vampires se réveille 30 ans plus tard dans un monde qui a éradiqué les Lycans et les vampires. Ca coûte moins cher en figurants. Elle se retrouve par contre affublée d’une fille tout droit sortie de l’exorciste quand elle s’énerve (genre peau avariée). Si ça n’a rien d’exceptionnel, je le trouve plus regardable que les deux films précédents, mieux construit et moins brouillons. Par contre au niveau de l’animation des bébêtes à poil, on croirait plus de l’anim image par image que de la synthèse : une restriction de budget?

Comme il se doit tout finira par une boucherie et un cliffhanger histoire de faire une suite : 5/10 (canapé), 9/10 (EFS)

 

 

Le Clash des titans : on prend les mêmes et on recommence : ce film comme le précédent n’est qu’un festival de fausses barbes et de bons sentiments culcul la praline : fiston est fâché avec papa, papa est fâché avec frangin, le frère jalouse son demi-frère (qu’a même pas de super pouvoir, le nul). Et pendant ce temps Grand-Père (Cronos) est en taule et voudrait bien zigouiller tout le monde. Samuel Worthington gagne encore la palme du visage le moins expressif au monde : la colère, la joie, la peine donne lieu à un léger rictus de la bouche mais surement pas plus. De toute façon, on a tout mis dans les effets spéciaux et le popcorn. D’ailleurs, pour bien vous faire comprendre que le film est nul : y a pas Mouloud. C’est maintenant une certitude : le genre Peplum est définitivement mort : 4/10 (licence d’histoire), 8/10 (fan de pétard mammouth).

 

 

 

ah une BD aussi

Invincible tome 7 : Mars attaque : Cette BD est toujours aussi plaisante entre loufoquerie de super héros, invasion zarb et les les états d’âmes du jeune Grayson tenaillé entre ses devoirs de super héros et sa vie sentimentale de “simples humains”. je vous renvoie à la critique du tome précédent pour vous rappeler tout le bien que j’en pense

La complainte des landes Perdues : La fée Sanctus

De temps en temps la bande dessinée accouche d’une bonne série d’Héroïc Fantasy. Quand je parle de bonne série, j’entends par là celle qui ont réussi à évacuer l’héritage lourdingue de Tolkien et autres Donjons et Dragons. C’est bien sympa les elfes, les paladins et autres mages à chapeau mais quand on en a vu un, on les a tous vus.

 

Dans le années 80, on a eu la Quête de l’oiseau du temps et la légende des contrées oubliées novateurs aussi bien par leur trait que par l’originalité de leur scénario respectif.

Dans les années 90, c’est  la série “La complainte des landes perdues” scénarisée par Dufaux et dessinée par Rosinski (plus connu pour Thorgal) qui est sortie du lot.

Empruntant plus à Shakespeare qu’aux classiques thèmes du fantastique, le premier cycle composé de quatre tomes nous racontait les intrigues s’exerçant autour de la jeune Sioban, héritière du royaume de Sudenne.  Son père, Loup Blanc, fut vaincu par la magie noire du sorcier Bedlam qui depuis contrôle d’une main de fer le royaume. Mais dans toute défaite germe le ferment des légendes et l’espoir de voir les Sudenne chasser la tyrannie.

Entre sorcellerie et complot, l’histoire s’inscrit autour d’une seule et même phrase miroir : “l’amour est au coeur du mal” et “le mal est au coeur de l’amour“.

Si le premier cycle s’est échelonné de 1993 à 1998, c’est avec un rythme hautement plus lent qu’a paru le second

Dorénavant dessiné par Philippe Delaby, ce nouveau récit nous renvoie vers le passé où nous suivons les aventures de Seamus (déjà présent dans le premier cycle)  jeune novice des chevaliers du Pardon. Cet ordre dont le but est d’éradiquer le mal sur les terres des Landes doit faire face à un ennemi hautement plus cruel, les Moriganes, des sorcières maléfiques se cachant sous l’apparence d’innocentes et belles jeunes filles.

L’histoire a gardé le même style narratif et le dessin de Delaby est un vrai plaisir des yeux. Après un premier tome paru en 2004 (Moriganes) et un second en 2008 (le Guinea Lord) voic que vient de paraître le troisième opus, la Fée Sanctus.

La destinée de nos personnages s’affirment encore plus dans la lutte contre le mal qui montre d’ailleurs ici son vrai visage. L’histoire ne fait pas dans la dentelle et ça charcute pas mal dans certaines cases. Pourtant, il demeure derrière l’apparente barbarie la quête héroïque vers de plus beaux sentiments, à savoir sauver l’âme d’une Morigane devenue fée.

Voilà ce qui fait la force de cette BD : un graphisme sublime, un scénario maîtrisé qui progresse sans susciter l’ennui et le retour à un style qui tient plus de la chanson de geste qu’à du réchauffé

Le seul côté négatif, c’est qu’à vue de nez, le dernier tome ne sortira qu’en 2016 si on garde le même rythme de parution.

 

 

Alef-Thau : un bon début, une mauvaise fin

Au milieu des années 80, je commençais à m’intéresser aux Bds sites adultes.

– Mon argent de poche atteignait des niveaux records astronomiques grâce aux boulots d’été

– Un magasin de BD ouvrait à Bayonne (Merci Gribouille).

– Je profitais des collections des mes inestimables oncle et tante quand j’allais à Bordeaux

Parmi les premiers achats d’un longue série, il y eu d’abord L’Incal de Moebius et Jodorowsky. Cette série fut le germe de la découverte de nouveaux auteurs et séries par ricochet : Parmi celles-ci, il y eut vite Alef-Thau.

Cette série raconte les aventures d’un enfant né sans jambes et sans bras, qui d’aventures en aventures retrouvera son intégrité physique. Il découvrira que le monde qui l’entoure n’est en fait qu’une complète illusion générée par des “immortels” pour éduquer leur progéniture.

Le scénario demeure toujours aussi original, écrit par un Jodorowsky au meilleur de sa forme. Derrière l’aventure se cache bien entendu plein d’allusions philosophes et mystiques : le nom Alef-Thau est ainsi constitué de la première et dernière lettre de l’alphabet hébraïque. Malkouth, une guerrière, renvoie directement à la Kabbale

Le Dessin est assuré par un jeune dessinateur Arno dont le style s’éclaircit au fur et à mesure des albums sans perdre en maîtrise. Par contre le dernier album de la série a été dessinée par Covial du fait du décès prématuré d’Arno.

La  série a ensuite connu une suite, “le Monde d’Alef-Thau” toujours imaginée par Jodorowsky et dessinée par Marco Nizzoli. Mais comme souvent avec Jodorowsky, après le meilleur on a le pire. L’histoire est sans saveur, alternant entre ésotérisme et psychanalyse à deux balles, rendant encore plus indigeste la lecture.

Reprenant à son compte la dualité Arno/Alef-Thau, nous voici de retour dans le monde fantasmagorique de la première série mais sans le plaisir initial. le scénario est simpliste à coups de dualité cousue de fil blanc (Inconscient, conscient) et de linéarité monotone : une rencontre, un combat.,etc.

Le dessin qui reste correcte est néanmoins sans saveurs.

Un premier tome était donc paru en 2008. J’avais du le lire, émettre une “mouaisss, bof,bof) et le ranger dans un coin d’étagères.

Je ne pensais plus vraiment à cette série jusqu’à ce que je tombe par hasard sur le tome 2 sorti quand même en 2009 !!!

Parce que j’aime bien avoir des séries complètes et par sens du devoir, j’ai acheté et lu ce second volume, ce qui n’a fait que conforter l’intérêt mineur de cette suite qui ne semble même pas croire en elle.

Un tome 3 est prévu…. Que j’achèterai

Puis je relirai Alef-Thau, le seul, l’unique, qui depuis 30 ans est de tous mes déménagements.

Je vous invite à en faire autant : lisez la série originale et laissez tomber cette suite insipide.

 

Sacré comique de Goossens

Sacré Comique

de Daniel Goossens

Editions Fluide Glacial


Un nouvel album de Goossens qui arrive ni vu ni connu comme un rayon de soleil dans cette semaine arrosée et grisâtre.

Commençons tout de suite par les précautions d’usage. Vous ne connaissez pas l’oeuvre de Goossens, inutile de lire cette note. Mon enthousiasme pour cet auteur pourrait mal vous aiguiller. Goossens, ou on l’adore ou on déteste, il n’y a pas d’autres possibilités.

Son style est indéfinissable entre non-sense, errements et réflexion poussée dans l’irrationnalité la plus totale. C’est comme lire le texte d’un philosophe sous acide : sous des dehors très sérieux, le propos est tordu, biaisé et part en saucisse à chaque case dans des mises en abyme invraisemblables.

Pour ceux qui veulent tâter le terrain, je vous recommanderai son encyclopédie des bébés en trois tomes. Mais attention le train peut aussi rebuter tout en gras et lavis.

Si cet album aborde les mystères de la bible et plus particulièrement le nouveau testament avec Jésus (personnage souvent abordé par goossens), on y retrouve en fait les deux romanciers Georges et Louis, héros d’une série d’albums. Je n’ai jamais accroché véritablement à ce tandem. Heureusement, leur présence s’estompe au fur et à mesure de l’album.

Réécrivant l’histoire à coup d’anachronismes et de théologies délirantes, Goossens s’amuse à déconstruire les grands mythes de la chrétienté sans jamais s’égarer dans la simple attaque anti-cléricale. C’est plus une manière d’appréhender les mystères de la foi à l’aune de la rationalité scientifique ou d’imaginer des scènes cocasses : Superman sauvant Jésus, les apôtres débriefant ses interventions, décliner à l’infini des alternatives comme l’oeil de Caïn

Bref une franche rigolade même si j’ai trouvé perso une petite baisse de régime plus due à l’utilisation de Georges et Louis

En conclusion :

– Vous ne connaissez pas Goossens, cet article ne vous concerne pas

– Vous aimez Goossens, Idem car vous l’achèterez de toute manière quoi que j’en dise.

 

 

La Famille de Bastien Vivès

La Famille

de Bastien Vivès

Shampooing Editions


Voici un nouvel album commis par Bastien Vivès après “le jeu vidéo

Je dis bien “commis” car ici encore l’auteur joue avec les codes traditionnels, le politiquement incorrect,prenant à rebrousse-poil les valeurs morales.

On croirait lire un anti-manifeste d’un livre de François Dolto ou de Freud.

Les parents se lâchent en invectivant leurs enfants, sorte de futures délinquants ou trainées, les traitant comme des égaux dans des conversations d’adulte. Tout le monde est assez infect, la candeur et la naïveté étant totalement absente. La transmission du savoir en matière d’éducation sexuelle en prend un coup si je puis dire : transgressif et dégressif

C’est certainement dérangeant à la lecture pour certaines des histoires quand on s’arrête à une lecture trop premier degré ou trop second degré aussi. En fait il faut flotter entre ces deux niveaux sans se départir de l’humour grinçant de Vives.

Bastien Vivès finit par se mettre en scène lui même dans une auto-glorification forcenée.

Très décalé, très bizarre mais néanmoins drôle si l’on s’en tient à l’exercice de style déployé par cette BD : Radicaliser le discours du quotidien.

Pas mal, pas mal….

 

 

 

Schtroumpf people ou village Schtroumpf

Mais qu’est ce qui leur a pris?

Il est notoirement reconnu que ce sont les choses les plus simples qui sont les plus à même de déclencher la contreverse. Pour la BD c’est pareil. Les premiers albums de Tintin ont été attaqués pour leur parti pris colonialiste, anti-communiste, antisémite. Si on peut taxer l’oeuvre d’Hergé d’errement lié à son temps, elle a eu maintes fois l’occasion de montrer l’attachement de son auteur à des valeurs largement plus humanistes.

C’est un peu la même chose avec les Schtroumpfs. Jamais en les lisant petit, je ne me serais imaginer les passer sous la moulinette d’une grille de lecture sociologique, politique ou autre.

En grandissant, je me suis légitimement posé la question de l’orientation sexuelle de cette bleusaille nourrie à la salsepareille. Une telle concentration de mâles ne pouvaient qu’entraîner en toute probabilité des amitiés homosexuelles. C’était plus une blague d’ados attardés qu’une considération inscrite dans une morale sociétale. L’idée n’allait pas plus loin que la bonne vieille blague “pouf pouf ah la la” et s’évaporait vite submergée à la lecture des albums de Peyo. Seul le schtroumpf coquet attirait l’attention sur cette ambivalence.

Dernièrement la polémique a resurgi mais sous d’autres formes à travers l’ouvrage d’un universitaire qui s’est mis à intellectualiser en adulte cet univers enfantin. Que ne faut-il pas faire pour faire parler de soit. On en cause ici et .

Mais tout ça n’était que ratiocinage et tempête dans un verre d’eau.

Pourtant hier en arpentant les allées d’un espace culturel, je suis tombé sur le dernier album de nos petits lutins : “Les schtroumpfs de l’ordre

Si l’histoire en elle-même traite de la mise en place de lois et de règlements dans une société et le risque d’excès (ce qui en cette période électorale, ferait presque penser à une critique du tout sécuritaire sarkoziste), la couverture en elle-même m’a fait beaucoup tiquer… Y aurait-il un message caché, une allusion? Non mais franchement, les schtroumpfs feraient ils donc partie du “Village”?

En passant je suis tombé sur ce site (en anglais) qui recense toutes les figurines des Schtroumpfs.

 

De Capes et de Crocs tome 10 : De la lune à la terre.

De Cape et de Crocs , T10 

De la Lune à la Terre

Jean-Luc Masbou , Alain Ayroles


Voici revenir dans ce dernier tome, les aventures picaresques de nos deux comparses tout droit sortis du Roman de Renart : Don Lope de Villalobos y Sangrin et Armand Raynal de Maupertuis.

Toujours sur la Lune, ils luttent contre le Prince Jean et le capitaine Mendoza qui veulent transformer les paisibles sélénites en peuple guerrier prêt à conquérir la terre. Cet album fait encore preuve d’un foisonnement extraordinaire entre Rabelais, Cyrano de Bergerac (le vrai et le faux), le baron de Munchausen et plein d’autres choses qui m’échappent. Entre folles poursuites, tirades et joute verbales, cette oeuvre de capes et d’épée ne déméritent pas son statut de grande réussite de ces dernières années.

Faisant la part belle à l’imaginaire et à la bravoure, le seul hic est qu’on doit se retaper 3 ou 4 albums en arrière pour se rafraîchir la mémoire. A part ça, foncez, c’est du tout bon.

 

 

Les comics de service

Deux comics achetés hier et vite lus.

 

Marvel Zombies, Tome 8 : Zombie suprême

Cette série est un peu un ovni dans la galaxie des super héros : ici pas de belles aventures avec des costumes moulants et des capes flottant au vent, juste de la putréfaction, des corps déchiquetés et du gore encore du Gore. On reprend la même trame. Un virus a fait muter les habitants de la terre en zombies et les super héros ont décimé la population pour assouvir leur faim infinie.

cet album est centré sur l’escadron suprême, un groupe de super héros peu connu. L’histoire est assez décousue et le dessin pas vraiment formidable. C’est un album en deçà du reste de la série.

 

 

 

Super patriote, Tome 1 : Le dernier rempart

Nouvelle production de Robert Kirkman (The Walking Dead, Invincible), Super patriot est un peu un pastiche des travers des super héros. Super Patriot comme Captain América a acquis ses pouvoirs durant la seconde guerre mondiale et a lutté contre les nazis. De nos jours, vieilli, à moitié bionique, il continue à remplir sa mission avec une certaine routine. Affublé d’un fils neuneu et d’une fille en pleine révolte, il combat les super-vilains en se penchant sur son passé qui a tendance à le rattraper (non Hitler n’est pas mort !!!). Sans être aussi abouti qu’Invincible, Kirkman nous livre quand même une histoire de qualité et assez rigolote avec ce mélange maintenant classique de bataille et de soap opéra mais plus léger ici. Le dessin de Cory Walker est maitrisé et agréable.

Faut voir la suite mais c’est plutôt pas mal.

 

Walking dead 15 : Deuil et espoir

J’ai lu cette après midi le nouveau tome du soap opéra zombiesque de Kirkman.

Après un épisode précédent plus dans l’action et le stress, cette nouvelle fournée fait plus pâle figure.

On peut comprendre que cet album fait office de pause narrative afin de souffler un peu et de recentrer l’histoire sur la psychologie des personnages à coups de huis clos. C’est bien ce qui se passe avec une bonne pelletée de livraison d’états d’âmes, de sentimentalisme et de conflits de personnalités.

Ca pourrait passer si on avait pas cette impression de déjà-vu manifeste au bout de tout ce temps. Le dessin noir et blanc à moitié cradingue d’Adlard n’améliore pas une lassitude qui s’installe. On tourne les pages très vite, on revient en arrière parfois. J’ai surtout eu la flemme d’aller regarder l’ancien tome pour recoller les morceaux.

J’espère franchement que ce n’est pas le début de la fin pour une série qui a quand même l’argument de l’originalité.

 

La Page Blanche : Pénélope Bagieu et Boulet

La Page Blanche

Scénario : Boulet

Dessin : Pénélope Bagieu

Delcourt


Une bande dessinée, c’est comme un album de musique, il faut le lire plusieurs fois avant de savoir si on l’appréciera ou pas. Ou du moins en ce qui concerne la page blanche se laisser le temps de la digestion.

Car de prime abord, sa lecteur laisse une impression de creux, d’inutilité et d’inintérêt.

Ce livre nous raconte l’histoire d’Eloïse qui sur un banc de Paris ne sait plus qui elle est. Amnésique, elle ne se souvient de rien en ce qui la concerne, sa vie et son entourage. Autant elle se souvient qui est Britney Spears et Marc Levy, autant rien ne lui vient à l’esprit quand elle essaie de se souvenir de son nom ou de son travail.

A partir de là, de quelques indices, elle va tenter de remonter la piste de son identité et des raisons de son amnésie.

On pourra surement faire beaucoup de critiques sur le dessin (parfois très moche), sur le scénario parfois trop empreint de Boulet dans les délires (le coup des fins multiples). On pourra regretter l’étalement sur 200 pages trop clair et trop en ligne claire. On pourra s’étonner de la manière dont Eloïse mène l’enquête en se défaussant des manières les plus logiques de le faire (Elle traine à passer par la case Médecine). Parfois, certaines scènes sont cousues de fil blanc ou ont un air de déjà-vu (le coup du passage chez les psys).

Tout ça laisse certainement un gout amer quand on a payé 22 euros ce pavé un peu léger.

Mais on peut reconnaître que Pénélope Bagieu a abattu un sacré boulot avec des planches au découpage complexe et souvent chargé. Certaines cases souffrent cependant de problème de perspective (la plus bizarre à mon sens est celle avec les agents du FBI du début). Ensuite on ne peut pas lui faire le reproche d’avoir son style bien à elle.

Ensuite on peut s’interroger pour voir ce qui se cache derrière ce creux ou pour se rassurer de son achat, au choix

Car ce n’est pas l’amnésie qui frappe Eloïse mais juste le fait d’avoir oublié ce qu’elle elle est. Sans vouloir vous révéler la fin de l’intrigue, Eloïse cherche souvent plus à s’imaginer qu’à se retrouver (il suffira de penser à l’épisode de la balançoire).

Après tout, le mythe de la page blanche renvoie plutôt à l’angoisse de l’écrivain qui partant de rien invente une histoire. Il en va de même ici.

6/10 avec ma bienveillante indulgence.

 

PS : Pour ceux qui veulent avoir un avant goût, Boulet a mis en partage le premier chapitre sur son site : Cliquer ici.