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Kick-Ass : la critique (pas de jeux de mots parce que trop facile)

Les films de super Héros se partagent en deux catégories (j’exclue une pseudo 3ème qui correspond aux bouzes genre Spawn, Punisher, daredevil et consorts) :

  • Les films fidèles à la mythologie : Superman, Batman, Iron-Man, Hell boy.
  • Les films parodiques, satiriques : Mystery men, Hancock, ma Super-ex et les films à la scary movie.

A côté de ça, on a des oeuvres un peu à la marge comme Watchmen. Kick-Ass est un peu dans la même veine. ici pas de super héros piqués par des araignées, venant d’une autre planète ou autre sophistication scientifique.

ce film part du constat simple : pourquoi donc depuis que les histoires de super héros existent, personne n’a essayé d’être un vrai super héros. Cette question amène deux réponses :

  • Porter des collants, c’est ridicule.
  • Faire un film qui décrit des gens ordinaires jouant au super héros dans la vrai vie est en soit une antinomie : ce n’est pas la réalité qu’on nous montre. puisque c’est un film. Mais je m’égare…

On a donc un ado avec ses problèmes d’ados mille fois décrits (bouton, fille, personnalité) qui se met en tête de jouer au super-héros. Mais très vite, cette décision se heurte au principe de réalité : les méchants ont des armes qui font mal, des fusils qui font mal, des poings qui font mal. C’en est vite fini des doux idéaux.

Second problème : si le concept de super héros est assez inopérant dans notre monde, le principe du super-vilain peut lui parfaitement fonctionner : corruption, meurtre, amoralité la plus totale.

Le film tente ainsi de faire cohabiter ses deux postulats avec un brio que je n’hésite pas à souligner. En allant voir ce film, je m’attendais plus au style décrit plus haut : un peu de geek, de potacherie, de bagarre. Si ce cocktail est bien présent, il est suffisamment bien dosé pour ne pas rendre la sauce indigeste. Mais l’ingrédient qui fait que la mayonnaise prend est l’hyper violence qui traverse tout le film : ça bute, ça coupe, ça explose sans pudeur ni compromis. On n’est pas là pour être mielleux ou ado. Cette ultra-violence vous scotche au siège car on ne s’y attend pas un seul instant. D’autant plus quand elle est portée par des personnages souvent très jeunes. L’amoralité, la bestialité, la déshumanisation ne sont pas des caractères propriétaires d’un Mal moralisé mais agissent selon le principe de la nécessité. Il faut en passer par là pour atteindre son but.

Si cette violence est montrée avec réalisme, le pilule passe grâce à un traitement musical et chorégraphique qui nous rappelle qu’on est quand même dans un film de genre.

La conclusion est sans appel : peut-on être un super héros et faire justice en gardant son humanité.

C’est un superbe film en tous cas et très inattendu. Courrez vite le voir.

Le choc des titans : un constat pas à l'amiable

Vendredi soir, je suis donc allé voir le choc des titans, un bon blockbuster américain. J’étais plein de confiance me rappelant la larme à l’œil de la première mouture du début des années 80. Je suis aussi très fan de tout ce qui touche à la mythologie.

Une fois de plus, le traitement narratif n’a pas échappé au massacre.

  • le côté mythologique tient à peu près la route : l’histoire de Persée est peu ou prou conforme. Seul bémol, la présence d’une figure mythologique complètement étrangère à l’histoire de Persée : Io . Les scénaristes sont allés nous pondre une histoire à l’eau de rose complètement crétine entre ces deux personnages. Ainsi Persée au lieu de finir avec Andromède retourne pauvre pêcheur avec l’ex génisse.
  • Un traitement manichéen baigné de christianisme bon ton : On nous fait encore le coup du méchant Hadès (le démon) contre le gentil Zeus colérique mais plein d’amour. C’est là encore s’assoir sur les fondamentaux de la mythologie grecque qui ne comporte pas ce dualisme primaire. Les Dieux ne sont ni bons ni mauvais, ils sont habités des mêmes travers que les humains : plus utilitaristes que moralistes.

Mais le côté le plus énervant, c’est la condition du héros grec appréhendé avec un haut degré de débilité : voilà un Persée qui pendant tout le film va faire son caca nerveux pour refuser sa condition de demi-dieu : “je veux me battre comme homme”, “non, je veux pas toucher à l’épée magique”, blah blah blah…
Les films Peplum ont souvent un charme désuet mais au moins la condition de héros grec est clairement plus respectée : un individu qui s’inscrit dans sa destinée et qui saisit l’instant pour agir : le “Kairos” grec.

Pour finir d’enterrer le film : des longueurs inutiles, des grosses ficelles scénaristiques (l’aide d’une peuplade inconnue pour vous sauver des griffes de monstres) sans compter sur la tête de l’acteur principal qui se croit encore dans avatar ou Terminator.

En conclusion : Courez acheter la première mouture du film qui elle vaut le coup d’oeil.