C’est quand même bien sympa de voir que les livres de votre enfance sont des increvables de l’édition, nés dans les années 40 sous la plume d’Enid Blyton (Oui-Oui, le club Mystère, le clan des 7 et Jojo Lapin entre autres), auteur prolifique de plus de 800 livres.
La bibliothèque, ça a été pour beaucoup l’antichambre de la découverte de la littérature. Trainant chez nos ainés ou des cartons du grenier, on se les passait de génération en génération pour les lire avec le même engouement. Ce furent souvent les premiers emprunts à la bibliothèque.
Je ne vais pas ici vous parler plus de cette série et ces jeunes héros : Claude, François, Michel, Annie et Dagobert. Juste vous raconter deux anecdotes qui me viennent à l’esprit et que je préfère noter ici autant pour les partager que pour ne pas les oublier.
Enfer et damnation, cela ne signifiait-il pas la fin de tout !!! On faisait appel à la paresse de notre jeunesse qui délaissant la page imprimée s’orienterait à droite (encore une idée de Giscard) vers l’apaisante et abrutissante illustration. Plutôt que de lutter contre la décadence de notre civilisation, on préférait s’adapter pour assurer les ventes de la collection.
Personnellement, je n’aimais pas ces livres moitié écrit, moitié BD. Ce n’est pas la partie dessinée qui m’ennuyait étant par ailleurs grand consommateur de petit mickey. C’était juste le mélange des genres qui venait polluer mon plaisir de la lecture. Chacun à sa place et c’est très bien comme ça.
Bien des années plus tard, alors que j’accédais au stupre et à l’immoralité des choses plus adultes, je fis une découverte des plus inattendues. Il y avait un dessinateur pour lequel j’éprouvais une émotion érotique et graphique bien particulière : G. Levis (noté le jeu de mots). ces personnages féminins oscillaientt entre angélisme et pin-up, en général avec l’habillage qui va avec. C’est dans les Echos des Savanes feuilletés chez des plus grands que je découvrais ces histoires dont le cadre était en général l’après guerre, les murs d’un pensionnat ou l’Inde victorienne.
Le plus surprenant fut de me rendre compte que ce dessinateur sulfureux était en fait le même que celui illustrait les livres de mon enfance.
Que ce soit dans l’innocence de l’enfance ou dans le fantasme de l’adulte, c’est assez troublant de voir que la continuité fut assurée. Gloupsss…