Dernièrement, je repensais aux aventures du club des cinq, allez savoir pourquoi. Certainement qu’en me baladant dans les rayons d’un librairie, mon regard a inconsciemment croisé le rayon des livres d’enfants.
C’est quand même bien sympa de voir que les livres de votre enfance sont des increvables de l’édition, nés dans les années 40 sous la plume d’Enid Blyton (Oui-Oui, le club Mystère, le clan des 7 et Jojo Lapin entre autres), auteur prolifique de plus de 800 livres.
La bibliothèque, ça a été pour beaucoup l’antichambre de la découverte de la littérature. Trainant chez nos ainés ou des cartons du grenier, on se les passait de génération en génération pour les lire avec le même engouement. Ce furent souvent les premiers emprunts à la bibliothèque.
Je ne vais pas ici vous parler plus de cette série et ces jeunes héros : Claude, François, Michel, Annie et Dagobert. Juste vous raconter deux anecdotes qui me viennent à l’esprit et que je préfère noter ici autant pour les partager que pour ne pas les oublier.
On parle souvent de la disparition de l’envie de lire chez les jeunes à cause de la télé, les jeux vidéos, Internet et la dégradation plus générale de la langue écrite. A peu prêt dans les années 70-80, on a réédité les aventures de notre célèbre quintet (je ne sais pas si ça se dit dans ce cas) mais avec une différence notable : à chaque page gauche du texte, on avait collé à droite la même histoire mais en bande dessinée.
Enfer et damnation, cela ne signifiait-il pas la fin de tout !!! On faisait appel à la paresse de notre jeunesse qui délaissant la page imprimée s’orienterait à droite (encore une idée de Giscard) vers l’apaisante et abrutissante illustration. Plutôt que de lutter contre la décadence de notre civilisation, on préférait s’adapter pour assurer les ventes de la collection.
Personnellement, je n’aimais pas ces livres moitié écrit, moitié BD. Ce n’est pas la partie dessinée qui m’ennuyait étant par ailleurs grand consommateur de petit mickey. C’était juste le mélange des genres qui venait polluer mon plaisir de la lecture. Chacun à sa place et c’est très bien comme ça.
En parlant de polluer, voici ma deuxième petite anecdote. Avec ce grand chambardement, la place des illustrations avait largement pris le dessus. Dans les années 70 et 80, un illustrateur avait particulièrement participé à la série. Il s’agissait de Jean Sidobre (les images de cet article sont toutes de lui) . Malgré un trait fin et académique, le club des cinq s’inscrivait dans la mode vestimentaire de leur époque (les seventies).
Bien des années plus tard, alors que j’accédais au stupre et à l’immoralité des choses plus adultes, je fis une découverte des plus inattendues. Il y avait un dessinateur pour lequel j’éprouvais une émotion érotique et graphique bien particulière : G. Levis (noté le jeu de mots). ces personnages féminins oscillaientt entre angélisme et pin-up, en général avec l’habillage qui va avec. C’est dans les Echos des Savanes feuilletés chez des plus grands que je découvrais ces histoires dont le cadre était en général l’après guerre, les murs d’un pensionnat ou l’Inde victorienne.
Le plus surprenant fut de me rendre compte que ce dessinateur sulfureux était en fait le même que celui illustrait les livres de mon enfance.
Que ce soit dans l’innocence de l’enfance ou dans le fantasme de l’adulte, c’est assez troublant de voir que la continuité fut assurée. Gloupsss…