Au bord de la route

Il y avait longtemps que mon trajet quotidien vers le boulot ne m’avait inspiré.

Et pour une fois, je vais parler d’une bonne nouvelle. Et c’est une bonne nouvelle qui ne concerne ni moi, ni l’ensemble des personnes à 1000 km à la ronde, ce qui fait d’autant plus plaisir.

Dans ce monde qui nous entoure, de plus en plus pollué, guerrier et gangréné, il y a des fois où on peut être fier de l’humanité. On assiste enfin au recul du Paludisme dans le Monde. Comme le souligne ce rapport de l’OMS :

“Ces dernières années, un total de 11 pays et une zone dans la Région OMS de l’Afrique ont montré une réduction de plus de 50%,
soit des cas confirmés de paludisme, soit des admissions et des décès liés au paludisme. Une diminution de plus de 50% du nombre de cas
confirmés de paludisme entre 2000 et 2009 a été trouvée dans 32 des 56 pays d’endémie palustre en dehors de l’Afrique, tandis que
les tendances à la baisse – de 25% à 50% – ont été observées dans 8 autres pays. Le Maroc et le Turkménistan ont été certifiés comme
ayant éliminé le paludisme par le Directeur général de l’OMS en 2009.
En 2009, pour la première fois, la Région européenne de l’OMS n’a signalé aucun cas de paludisme à P. falciparum.
On estime que le nombre de cas de paludisme a augmenté de 233 millions en 2000 à 244 millions en 2005, mais a diminué à 225
millions en 2009. Le nombre de décès dus au paludisme est estimé avoir diminué de 985 000 en 2000 à 781 000 en 2009. Une réduction
du fardeau du paludisme a été observée dans toutes les Régions de l’OMS, avec les plus fortes baisses proportionnelles notées dans la
Région européenne, suivie par la Région des Amériques. Les plus fortes baisses absolues des décès ont été observées en Afrique.”

C’est une bonne manière de se rappeler que la France, c’est moins de 1% de la population mondiale.

Pour conclure ce billet sur une note plus pessimiste.

Tous les matins, je croise beaucoup de blaireaux sur la route : des fous du volant, les rois du portable,etc. Mais depuis trois semaine, j’en vois un et ça me fait mal au coeur. C’est de l’espèce des blaireaux qu’on ne voit qu’en photo, en reportage ou en belle gravure sur des livres. Je parle du blaireau, du vrai. Il fait partie des animaux qui vivent dans nos forêts et qu’on ne voit jamais, comme les renards, les sangliers, les cerfs. On sait qu’ils sont là, on espère qu’ils sont là et en ce qui me concerne, on espère qu’ils ne sont pas à côté de chasseurs.

Mais ce blaireau est surtout de l’espèce qui a rencontré une voiture et qui a fini sur le bord de l’autoroute. Il est là paisible, intact  tel le dormeur du val. On est saisi par sa beauté C’est un peu comme découvrir un animal de conte. Mais on s’en veut que cette rencontre se fasse en de telle occasion. On en veut à tout le monde, aux connards qui roulent vite, aux autoroutes inadaptées. On s’en veut à soi-même d’accepter tout ça sans broncher à part ce petit goût amer de la culpabilité

Et tous les matins je le croise, sans pouvoir m’arrêter, avec l’envie de le caresser, de le serrer, pour lui montrer qu’on est désolé de tout ça.

Et tous les matins, je prie pour que les services de l’autoroute le ramassent. Je me sentirais moins comme Caïn face à Abel.


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