du tract au tract

Hier soir, je suis allé faire du militantisme au PS.

Et oui, je fais partie de ses nouveaux arrivants abonnés pour 20 euros l’année dernière. Encore plus étonnant je fais partie de ses nouveaux arrivants qui sont restés après les élections; Quitte à se plaindre, autant le faire en restant. Une adhésion, c’est pas comme un bouquin acheté sur le net et qu’on se fait rembourser.

Vendredi, Bertrand Delanoë doit passer à Bordeaux pour apporter son soutien à Alain Rousset à l’élection municipale de Bordeaux. Comme je suis en vacances cette semaine, j’ai proposé de filer un coup de main. Après quelques échanges de mails avec la fédération de gironde, on m’a enrôlé pour de la distribution de tract dans les boites aux lettres. Nom de code…. Pas de nom de code…

Donc, hier soir vers 17h30, je pars à papattes au siège de la fédération qui se trouve grosso merdo à 30 minutes de chez moi. Le bâtiment ne paie pas de mine. Après m’être présenté à l’accueil (qui ressemble à tous les accueils), on me fait passer dans une autre salle. Et là, j’ai eu comme une sensation futile et imperceptible, le côté madeleine de Proust, cette sensation qu’on à en relisant les vieux magazines de mémé qui trainaient au grenier avec leur vieilles pubs qui prêtent à rire, emplies de nostalgie d’une période qu’on n’a en fait pas connue. Je ne suis pas un adepte de “en avant les technologies du 3ème millénaire” mais cette salle, on avait l’impression qu’elle n’avait pas bougé depuis 20 ans avec ses vieilles affiches de campagne pleine de gloires passées, de lunettes en écailles et de pantalons en velours renforcés au genoux. On aurait pu presque sentir les échos de la SFIO (bon j’exagère…).

Rencontre avec le secrétaire de section, personnage haut en couleur à la verve prononcée. Il me présente un autre militant avec qui j’aurai la charge de de distribuer les tracts. Et vas y que ça se donne du “camarade”. Avant d’être rentré au PS, je pensais que cette dénomination était copyright PC : et bien non. J’avoue que ce n’est pas ma tasse de thé mais je suis poli et chacun a le droit de faire ce qu’il veut.

En plus ce genre de dialectique m’insupporte. Je pense que je la relie inconsciemment à cet espèce de surplace qu’a fait le parti socialiste cette année. J’ai comme l’impression que ce genre d’étiquette ancre le PS à une espèce d’âge d’or (non contestable d’ailleurs) de la fin des années 70 et début 80. Comme la période est plutôt à bâtir un projet d’avenir, je me méfie de tout ce qui pousse à la sacralisation et donc à l’immobilisme. Je suis un sacré méfiant 🙂 Le PS se balkanise (aucun rapport avec Balkany dont la décence m’interdit et une bonne éducation m’interdise de parler plus longtemps), se remplit de roitelets, de porteur de bonnes paroles et s’étiole par manque d’engrais ou d’oxygène.

Nous voilà partis pour le centre de Bordeaux entre cours de l’intendance et Alsace Lorraine. Il fait nuit, pas très chaud et nous sommes quatre pour essaimer. On se donne rendez-vous à Saint Christoly. Anecdote : alors que j’attendais, une dame passe près de moi. Je la regarde, elle me regarde et me dit bonsoir. Je fais de même. Son visage ne m’est pas inconnu. En fait, il s’agit de Véronique Fayet, candidate du Modem, qui avait une réunion dans une salle attenante.

On se retrouve en binôme à arpenter les rues plus ou moins obscures avec chacun 400 tracts (1400 en tout) . Et on a eu un mal de chien. Tout d’abord, c’est un quartier avec une forte concentration de commerces, donc moins de boîtes aux lettres.

Certaines rues échappaient à cette règle et c’est plein d’espoir que nous nous y précipitions !!! Erreur !!! Maintenant, les 3/4 des portes d’habitation n’ont plus de boites aux lettres apparentes. Elles ont trouvé refuge dans les halls d’entrée se protégeant ainsi des vilaines pubs Quick, Kebab ou -30% sur l’achat d’un pneu.

Reste un quart me diriez-vous. Mais le filtrage n’est pas fini!!!! Dans ces vieux quartiers les ouvertures de boites au lettres sont souvent de simple fentes donnant sur un vide insondable (le sol? un filet?) ou sur un refus catégorique d’absorption (comment font les postiers avec de vrais lettres?).

Dernier grand mystère : les boites aux lettres engorgées . Je pense qu’il y a un concours en ville qui consiste à voir combien de journaux de petites annonces une boite aux lettres peut contenir…. Il y a toujours au moins un concours de ce genre par porte. Qui sont leurs propriétaires???? Ils ne savent pas lire, n’aiment pas lire, ne sont plus vivants??? En tout cas, ça parait surtout un bon indicateur du taux d’occupation des immeubles à Bordeaux.. Avec le temps et les conditions climatiques, les différents habitants de la boite aux lettres ont fusionné dans une masse de cellulose informe. Certaines boites ont même eu un haut le cœur qui s’entasse par terre comme une flaque en papier glissante où les chiens viennent participer à la fête de leurs déjections.

Bilan : sur 1400 tracts, je suis retourné chez moi avec 400….

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