Depuis 2003, députés et sénateurs ont fixé l’âge de leur retraite à 60 ans, contre respectivement 55 et 53 ans auparavant. Mais le montant de leur pension reste très avantageux au vu de la durée de leur cotisation. Ils ont en effet la possibilité de cotiser double pendant quinze ans et un seul mandat de cinq ans pour un député ou de six ans pour un sénateur ouvre droit à une retraite conséquente.
Ainsi, un député qui cotisera chaque mois environ 1.250 euros pendant cinq ans, aura droit à une retraite de 1.500 euros par mois à partir de ses 60 ans. Avec un deuxième mandat, le montant de sa pension double. De son côté, le Sénat a calculé que la pension brute moyenne d’un ancien sénateur se situait en 2007 à 3.295 euros par mois. En cas de décès, la pension est reversée au conjoint veuf ou aux orphelins mineurs.
le rendement de la retraite des députés est sans équivalent. Pour 1 € cotisé, ils touchent 6 € à la retraite, contre 1 ou 1,5 € dans les régimes privé. Qui dit mieux ?
Mais le pompon, c’est que ce rendement faramineux, que même un as des marchés financiers aurait bien du mal à assurer, est 100 % garanti…
Dans ce système censé fonctionner par répartition, si les cotisations des députés ne couvrent pas le financement des retraites – et c’est systématiquement le cas – les contribuables épongent l’ardoise.
Résultat : le régime n’est autofinancé qu’à hauteur de 12 %. Les 88 % restants – c’est-à-dire 53 millions d’euros – sont abondés par la « solidarité nationale ».
Mais dans un grand élan de solidarité, les députés ont accepté deux modifications :
Tout d’abord, le député n’aura plus « la faculté de faire liquider sa retraite à partir de 55 ans avec une décote ».
Quelle belle affaire ! Avant l’été, les députés se sont concoctés un régime d’indemnité chômage défiant toute concurrence. Pendant les années qui suivent la perte de leur mandat, ils continuent à percevoir leur indemnité, intégralement dans un premier temps, puis partiellement après.
Dans ce contexte, pourquoi liquideraient-ils leur pension prématurément et risqueraient-ils, ainsi, de voir leur retraite amputée d’un tiers ? Autant dire que cette première mesure est de la poudre aux yeux.
Ensuite, le député fonctionnaire n’aura plus la possibilité de cotiser à « son régime d’origine ». Finies les retraites « Juppé » ou « Fabius », l’élu qui n’aura travaillé qu’une demi douzaine d’années au Conseil d’Etat, à l’Inspection des Finances ou dans n’importe quelle autre administration ne pourra plus s’offrir une retraite de fonctionnaire à taux plein.
Mais pas con quand même : Elle entrera en vigueur pour les sénateurs à l’occasion du prochain renouvellement triennal du Sénat, en septembre 2008, et pour les députés, à l’occasion des législatives de 2012.
C’est toujours ça de gagné 🙂