Puzzle existentiel

Nous sommes tous la somme de nos souvenirs et de nos expériences. Mais parfois dans cet entrelacement de petites choses qui construisent notre être, des pièces manquent. Elle ne sont pas assez importante pour mettre en danger l’édifice mais assez présente pour se rappeler à vous de temps en temps.

Si je devais risquer une analogie : imaginez que de temps en temps( genre une fois tous les cinq ans), vous alliez chercher un truc rangé dans le tiroir d’une commode au fond de la cave. Et chaque fois que vous faites cette action, votre regard tombe sur l’espèce de bitonio rouge qui prend la poussière. Vous ne vous rappelez plus vraiment ce que c’est et la curiosité commence à monter. Mais très vite ça coince et les souvenirs se noient dans le brouillard. Alors, un peu triste, vous refermez le tiroir et la vie continue.

Et bien mon bitonio date de 1982. Le souvenir est lui même devenu un souvenir et les maigres indices qui s’y attachent ne sont plus que lambeaux. Ce devait être un après-midi de Week-End ou de vacances. Je bullais devant la télé du haut de mes 11 ans. je suis alors tombé sur un dessin-animé japonais comme il en passait souvent à l’époque, à part que celui-ci était totalement inédit. La description qui va suivre est l’exacte retranscription de tout ce que ma mémoire a retenue depuis. C’était de la science-fiction : “le héros était échoué sur une planète où les habitants pouvaient changer de forme à loisir. il s’était lié d’amitié avec la fille des suzerains de la planète et tout il était beau. Jusqu’au jour où la planète fut attaquée et détruite et la princesse kidnappée. Seul survivant sur la planète, le jeune héros se lance à la recherche de la princesse en compagnie d’une créature rose polymorphe rencontrée par hasard.

Et c’est tout !!!

Une suite devait exister que je n’ai jamais vue.

A l’époque, le temps que je me pose la question, le programme télé avait dégagé à la poubelle et personne dans mon entourage ne semblait l’avoir vu.

Et depuis je traine cette saloperie de dessin animé comme une écharde dans les recoins de ma mémoire. De temps en temps, celui ci se rappelle à mon bon souvenir sans que je ne puisse rien y faire. J’ai grandi, passé mon bac, bossé, procréé et vécu sans que ce mystère ne me quitte. On a tous des occasions ratées qui jonchent notre vie et je ne saurais dire pourquoi celui là s’est incrusté de la sorte.

Et ce matin, comme une marée décennale, ce souvenir est venu me hanter de nouveau . Je ne sais pas pourquoi. Inconsciemment, chaque fois que je réfléchis à un truc qui m’échappe, ce dessin animé est en embuscade.

Par contre, j’ai eu le réflexe de ne pas laisser l’instant filer en utilisant Google, ce que j’étais bien incapable de faire, il y a 25 ans.

Le critère de recherche s’est fait un peu au pif avec un mot pour chaque élément ayant résisté aux ravages du temps, qui donna : “dessin animé année 80 créature polymorphe” Ah bé ça rigole pas

Et miracle des miracles : la solution est apparue dans le premier résultat de recherche noyée dans un fil de discussion concernant la recherche d’un dessin animé n’ayant aucun rapport

Alors lecteur improbable, ce dessin animé qui m’obsède depuis mes 11 ans est “le Prince du soleil” dont je vous livre ici le résumé tiré de Wikipédia :

Le jeune Vif Argent est recueilli par la famille royale d’une planète dont la population pacifiste est capable de se transformer en animal ou en végétal. Mais un jour, la planète est attaquée par des pirates qui l’emmènent de force avec la princesse Etoilia. Sauvé, le jeune Prince Vif Argent part à la recherche de la Princesse Floriane, prisonnière du Gang des Clefs à Molettes, dirigé par le Comte Dracula. Par ailleurs, il recherche ses origines, dont le mystère réside entre autres dans les deux points sur son poignet. Ainsi, accompagné d’une petite créature féminine un peu jalouse, de couleur rose et pouvant se transformer, Vif Argent veut délivrer Floriane. La princesse est fortement convoitée par Musculo, un Terrien, pour son terrible plan. Cependant Vif Argent, au cours de ses périples, va apprendre de Jack la Balafre, un pirate de l’espace, des évènements de son passé. En effet, grâce à une machine à remonter le temps, il apprend les catastrophes qu’a dû subir la Terre à cause du président Vidor et de son ordinateur Grand-mère. Il y découvre enfin ce qui s’est passé pour ses parents et qu’il a un frère.

J’ai été surpris d’appendre que ce dessin animé était l’oeuvre d’Osamu Tezuka, créateur d’Astro le robot, le Roi Leo ou Metropolis. Tezuka est considéré comme un monument national au Japon.

C’est étrange de se voir refermer une énigme qui m’irrite depuis presque trente piges. Je suis partagé entre satisfaction toute juvénile et un gout d’amertume d’avoir laissé filer le temps de la découverte.

Toutefois, il va bien falloir que je mette la main dessus, nom d’une pipe!!!

Avec un peu de bol, cet article va améliorer le référencement de ce dessin animé pour d’autres frustrés comme moi.

Pour ceux qui veulent voir à quoi ça ressemble, l’intégrale en streaming (mais en anglais)

 

 

 

 

4 réflexions sur « Puzzle existentiel »

  1. C’est surtout super sexuel le truc ! Normal que ça t’ait marqué etant jeune ! Cochonou va !

  2. waow M.E.R.C.I 🙂
    ai longtemps eu cette même écharde, j’avais à peine 7 ans, le nom vif argent, je ne l’ai jamais oublié, mais n’avais jamais pu revoir ce dessin animé, la lectrice improbable que je suis tient à te remercier pour le lien et pour ce texte auquel elle s’identifie un peu aussi…

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