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Orange, Ô désespoir

J’ai bossé chez Orange en 2000, ou du moins chez France Télécom Mobiles comme on l’appelait à l’époque. J’ai même bossé chez France Télécom tout court et tout ça de 1995 à 2001. Je me baladais de service en service, de contrat de qualification en CDD. On parlait déjà mutation de l’entreprise : passage en société anonyme, recentrage du métier du technique vers les services. Le président de l’époque était Michel Bon.

J’y ai beaucoup appris professionnellement et humainement. J’ai rencontré des “anciens” héritiers des postes et de la Direction générale des Télécoms. J’y ai rencontré des plus jeunes frais émoulus de diverses écoles. Mais tous sentaient que les choses allaient bouger et que la maison allait entrer dans une période de forte transformation. Au delà des peurs légitimes consécutives à de tels changements, tout le monde était partie prenante, fier d’appartenir à une société innovante disposant d’un fort capital de sympathie.

J’ai moi-même suivi les évolutions techniques et commerciales de France Télécom : premier abonnement internet avec Wanadoo (30h de connection par mois avec un pauvre modem 33kbits), premier téléphone portable Ola.

J’ai connu le changement de logo, le rachat d’Orange et, il faut le dire, le début des restructurations. Même si nos chemins se sont séparés, j’ai continué à suivre d’un œil attendri l’évolution de cette société qui m’avait tant apporté (je suis resté chez eux pour Internet et le mobile pour cette raison).

La société a continué a connaître une évolution incroyable (malgré une période de digestion d’orange difficile) et j’ai pardonné benoitement malgré ce que j’entendais dans l’actualité ou de certains ex-collègues.

Mails il faut bien dire qu’avec les dernières révélations quant à la politique plus qu’agressive envers ses employés et sa cohorte de suicides, j’ai de plus en plus de mal.

Le coup final a été porté avec la lecture d’un article des Inrocks. On y apprend que la stratégie managériale pour pressurer les employés candidatés au départ ressemblent comme deux gouttes d’eau au différents d’une personne apprenant sa mort (le déni, la violence). Pour preuve, ce beau graphique pathétiquement intitulé : les phases du deuil

Le reste de l’article vous fait l’effet d’une claque. Je vous laisse libre d’en juger en cliquant ici