Thomas Fersen : concert au Fémina

Thomas Fersen et moi c’est d’abord une longue suite de rendez-vous ratés : entre les déplacements professionnels, les période de déprime et les restrictions budgétaires, j’ai toujours eu une mauvais raison de ne pas aller le voir en concert.

C’est d’autant plus regrettable que parmi les quelques chanteurs français que j’affectionne, Fersen était celui qui me paraissait le plus intéressant à voir sur scène. Je n’aime pas en général les albums live mais j’avais bien aimé le triple album”Triplex”. Plus qu’un enchainement de chansons, ces albums faisaient ressortir une atmosphère particulière enfumées de music-hall tziganes barnumesque, tout ça dans une ambiance bonne enfant qui ne se prend pas au sérieux

Mais voilà que voilà j’ai pu hier enfin assister à cet événement tant attendu. Thomas Fersen s’est produit au Théatre Fémina à Bordeaux. ce lieu a un peu refroidi mes ardeurs car c’était en placement libre mais en place assise. Loin de pouvoir se frayer un chemin au fur et à mesure du concert, on se retrouve cantonné et figé à la même place. Pour peu que vous arriviez un peu en retard, vous vous retrouvez comme votre serviteur assis au balcon loin de la scène. Que cela ne tienne, ne boudons pas notre plaisir, même éloignée la vue reste belle entre scène et moulure du plafond.

C’est d’abord une averse et des éclairs qui s’approche en prélude à un long monologue du chanteur sous son parapluie. Tout le long du spectacle, nous aurons droit à un défilé de teinte pourpre et orangée qui enveloppe la scène comme dans un cercueil capitonné. En parlant de cercueil, le piano présent ce soir s’étirait tout en longueur comme pour accueillir tous les mauvais esprits appelés ce soir.

Le concert a duré pratiquement deux heures. Nous avons eu droit bien entendu aux chansons du dernier album (Dracula, la barbe bleue, je suis mort), des anciennes chansons (une chauve souris, borborygmes, diane de Poitiers) et quelques inédits : Billy the kid, une petite chanson au piano à la “Abraham Simpson”, voix chevrotante à l’appui.

Thomas fersen était accompagné d’un guitariste, d’une violoniste, d’un batteur et d’un accordéoniste, ensemble hétéroclite et harmonieux.

Mais comme tout bon concert, le plaisir est aussi au delà des morceaux : Fersen balade son grand corps désabusé de croque-mort, tout emprunt de flegme et de grivoiserie. Il intervient souvent, pratique l’art du silence entre deux couplets, attentif aux réactions du public et s’amuse de sa voix rocailleuse à nous narrer la vie difficile du dresseur de Lion.  Car Thomas Fersen, c’est surtout cette voix si particulière, parfois sortie d’outre tombe, grave et cassé qui loin de s’essouffler réussit bruyamment à exulter.

Comme bloqué au creux d’un orgue de barbarie, le concert a défilé touchant les cordes sensibles et nous baignant dans une atmosphère intemporelle. Je serai sans nul doute du prochain voyage.

 

Sinon j’ai quelques photos moches prises de loin avec un téléphone pourri.

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Petite cerise sur le gâteau pour me rattraper, j’ai trouvé sur le site de sa maison de production une petite interview sous forme de BD dessinée par Joan Sfarr

 

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2 réflexions sur « Thomas Fersen : concert au Fémina »

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