Comme souvent le matin en allant au boulot, la circulation se traine dès que trois gouttes d’eau pointent leur nez. A croire que les gens craignent de se vautrer en glissant sur une flaque… Bref, ça n’a aucun rapport avec le sujet de ce billet
Donc, comme chaque matin, j’écoute France Info et particulièrement le débat qui oppose Nicolas Beytoux du Figaro à Roland Joffrin de Libération. Au delà du penchant partisan vers l’un plus que pour l’autre (devinez !!), on pourra dire que M. Beytoux me sidère…
Le sujet était l’avenir des stock-options. Et là le rédacteur du Figaro nous ressortir les vieilles sauces de l’avantage du capitalisme et de la libre entreprise, blablablah… Le plus étonnant c’est que ces apologistes soutiennent toujours une vision du libre échangisme datant de concept du 19ème siècle. Je ne parle pas D’adam Smith ou de David Ricardo, pour qui j’ai un certain respect (Une lecture intelligente de ces auteurs montre qu’ils sont moins dupes que ceux qui les citent) mais de Leon Walras. Il est le premier à avoir développé un modèle mathématique de l’optimisation des marchés en état de libre concurrence. Ce modèle s’appuie sur un certain nombre de règles restrictives (en gros tout ça pour dire que c’est po la vrie vie!!) : les échanges bilatéraux y sont interdits, toutes les offres et toutes les demandes convergent vers un commissaire-priseur qui affiche les prix : le marché est parfait et fournit des informations justes à l’ensemble des acteurs.
En conclusion c’est un bel objet mathématique d’un monde imaginaire. Pour finir d’enfoncer le clou, Léon Walras n’était pas du genre à croire à la pertinence de son modèle dans la vraie vie. Il était plutôt du genre socialiste agrarien.
Et malgré tout ça, toute une bande de neuneux économistes continuent à vouloir nous faire croire depuis que cet équilibre sous contrainte est l’idéal pour l’humanité. Bien sûr, ces neuneux servent habilement la soupe de ceux que ça arrange. Notamment, par exemple, ceux qui profitent d’un information pas du tout transparente pour vendre leurs actions au bon moment…
Quand j’entends dire que la filière ES est inutile, je me dis que tout ça va bien dans le bon sens. On sait bien que cette filière développe la compréhension élargie du monde (histoire, sociologie et économie) qui nous entoure et l’esprit critique. Et être critique et moins aveugle, c’est toujours dangereux pour les gens qui veulent nous faire croire que le monde correspond à un joujou mathématique du 19ème siècle.