Catalogue des horreurs de Noël 6

Cette fois ci, je ne vous parlerai pas d’un objet en particulier aperçu sur une pub mais je vais plutôt faire appel à l’expérience personnelle de chacun. Car l’horreur de Noël, c’est aussi le souvenir traumatisant de cadeaux qui ont pourri votre enfance. Ou comment un instant magique peut se transformer en cauchemar.

 

Il y a trois types de cadeaux qui rentrent dans cette catégorie perfide et sans pitié :

– Tout d’abord, le cadeau que vous ne vouliez surtout pas et qu’on vous offre quand même. Je ne parle pas ici des écharpes, pulls et autres vêtements moches offerts par de bonnes âmes (oh encore un polo UCLA ou Champion Usa, trop classe la veste écossaise, elle ira tellement bien avec mon thermolactyl) ni du prémisse d’une collection de timbres qu’on cherchera discrètement à vous imposer. Non, je parle ici du super cadeau, un vrai de vrai que le commun des mortels rêverait d’avoir mais qui, en ce qui vous concerne,  fait chier mais vraiment.

Par exemple, une année mes parents m’ont offert un vélo. Résultat j’ai fondu en larmes tellement j’étais malheureux. Avant cet ultime pierre à l’édifice de ma douleur, mon père, grand sadique devant l’éternel avait vainement tenté de m’apprendre l’art de la pédale en me lançant sur un vélo trop grand pour moi où mes pieds ne touchait le sol qu’en position horizontale. ce qui arrivait à peu près 20 mètres après mon départ quand la poussée initiale ne suffisait plus à maintenir l’équilibre artificiel du vélo et de mon corps paralysé. Ah combien j’ai pu admirer dans ces moments là la variété du gravier sur une route goudronnée.

– Second type de cadeau : le super cadeau dont vous avez toujours rêvé mais qui au final vous n’en profiterez jamais quand bien même on vous l’a offert. Explicitons ces propos plutôt vagues et quasiment ennuyeux par un exemple tout de mon cru : J’ai toujours rêvé gamin d’une vraie voiture radiocommandé sans fil. Un peu plus petit, j’avais réussi avec une certaine émotion à obtenir le permis voiture téléguidée avec un fil à la con entre la voiture et une télécommande à volant. Mais maintenant, j’étais grand, j’avais du poil dans les oreilles et j’étais apte à manoeuvrer des bolides d’un tout autre calibre. Plein de désir et d’excitation et des ongles en moins, je me précipitais un matin de Noël vers le sapin familial déchirant fébrilement le papier cadeau d’un paquet volumineux. A ce propos, quel est l’intérêt de mettre des motifs sur un papier qui va mal finir et qu’on s’en fout. peut-être que plus le papier est beau, plus on a l’impression que le cadeau est génial.

Miracle : elle était là, ze voiture avec sa télécommande sans fil, ses autocollants, son faux pilote en plastique moulée et son lot de piles écrites en chinois. Un quart d’heure plus tard (essayez de mettre des piles  dans un compartiment ridicule alors que vous êtes excité comme un parkinsonien), vous appuyez sur le bouton Paweur et le bolide s’élance dans le salon !!!!!!

Et s’arrête au bout de deux mètres pour ne plus jamais repartir…. Les causes, nous ne les saurons jamais mais le traumatisme est encore bien présent aujourd’hui. De retour en magasin, la voiture n’était plus disponible et mon père se la fit rembourser. S’en fut fini des bolides et des courses effrénées des WC jusqu’à la cuisine.

 

Troisième de cadeau (le plus sournois) : le cadeau que vous vouliez, qu’on vous offre et qui au final vous pourrit plus l’existence qu’autre chose. Un exemple me vient en tête : Le spirographe. Pour les trois personnes qui ne savent pas ce que c’est, il s’agit d’un système qui permet de dessiner des figures géométriques colorées grâce à des roues dentées qu’on fait tourner dans un anneau à l’aide d’un stylo bille qui fait ainsi office de force motrice. Si vous n’avez rien compris, vous pouvez aller lire .

Sur le papier, ça a l’air génial, on peut faire de super motifs psychédéliques de dingue. Mais sur votre papier, c’est un véritable calvaire !!! Il faut tout d’abord un bic avec une pointe assez longue pour traverser, l’épaisseur du trou. Ensuite il faut dextérité et patience, qualités très peu présentes chez un enfant de dix ans. Et si au final, vous arrivez quand même à chopper le coup, vous n’échapperez pas aux deux malédictions des spirographes : le désengrenage (votre roue  fait un petit saut de merde qui gâche toute la perfection du dessin) et le stylo qui bave (100% des bics). Au final, vous maudissez ce jeu à la con avant de le refiler (non sans un petit pouffement sadique) à votre soeur qui meurt d’envie de l’avoir.

Certains ne s’en sont jamais remis comme ce pauvre homme :

 

Maudit spirographe, rejoins à jamais les enfers avec tes camarades Normographe et Pantographe, responsables de générations de névrosés du dessin de précision.

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