Machine arrière

Il y a un truc que j’ai en général évité sur ce blog, c’est de causer technogeekerie. Foncièrement, j’en suis un vrai de vrai. J’ai du matos en veux tu en voilà et je passe mon temps à réfléchir au meilleur moyen pour le dézinguer. C’est un peu le syndrome de la mobylette.

A l’adolescence, tout fier de son engin pétaradant, on le décalamine, on lui met un pot ninja/cobra, on lime par ci, on trafique par là. La récompense de tout ce cirque, c’est qu’un fois, dans une descente, vent dans le dos, l’aiguille du compteur de votre 103 SP a flirté avec le nombre 80. Pour les plus fougueux, on se fera suivre par un type en voiture pour vérifier la vitesse exacte. Pour les plus matheux des boutonneux, on aura calculé au poil de cul prêt en comparant distance et temps avec une moyenne harmonique que seuls les initiés savent maîtriser (en gros les souffre douleurs des caïds du collège).

Fier du résultat obtenu, on tente encore de se surpasser : on trafique le mélange, on vire le surplus, on met un bidule machin commandé sur un site chinois. 75 km/h, 77.5 km/h…. C’est la course folle vers l’infini et au delà jusqu’au  coup de vis de trop qui grillera fatidiquement le moteur : ouahhhouh 2.5 km/h !!!!!  (vitesse moyenne estimée du gars qui marche piteusement  à côté de sa mobylette en rade sur le bord de la route).

Enfin, moi je dis ça mais j’ai jamais eu de pétrolette. Le summum du bricolage sur mon vélo a été de mettre une sirène de police sur le guidon…

Tout ça pour vous dire qu’il y a une façade de ma vie qui a été passée sous silence sur ce site : pourrir l’électronique.

Si je fais le compte, en ce moment j’ai : une télé 3d, un HTPC, 2 tablettes androïd, un téléphone Androïd, un PC et deux NAS (et quelques autres saloperies dont la honte m’empêche de parler).

Voici mon aire de jeux…

Toute le paradoxe est d’améliorer sans pour autant perdre le fruit d’un long labeur.

Quelques exemples :

les NAS: vous avez emmagasiné quelques Teras de films et séries dans un petit boitier qui ne demande pas plus d’entretien qu’un bibelot de Gifi. Et pourtant très vite le démon s’empare de vous pour que ce havre de stabilité devienne un champ miné. Vous commencez à tester le paramétrage offert et constatez ces limites. Vous écumez les forums pour savoir comment ajouter des applis non prévues, comment rooter pour faire du telnet.

Irrémédiablement cette fuite en avant finira par la même question : Comment réinitialiser mon Nas parce que je l’ai briqué comme un con. Pour les non initiés, “Briquer” veut dire que votre joli petite boite noire peut maintenant vous servir de presse papier à la différence notoire qu’une petite lumière rouge clignotante vous rappelle à juste titre que vous êtes une buse….

L’autre danger du Nas, c’est aussi quand il partage sa multiprise avec l’arbre de Noël que votre fils éteint et rallume depuis la dite multiprise. Mais ceci est une autre histoire.

 

Le boitier multimédia : le summum de la coolitude pour tout geek qui se respecte. J’ai commencé à mettre un doigt de pied dedans en achetant un Emtec s120h. En toute franchise, il remplissait bien son rôle : il lisait tout sans broncher. Par contre l’interface était minimaliste et j’ai commencé à rager en voyant ce qui se faisait à côté chez Popcorn, duneHD : gestion des pochettes, des résumés,etc.

Etape un : forceps. Ecumage des forums anglais, allemands et italiens pour trouver un firmware alternatif permettant de faire n’importe quoi pourvu qu’on puisse le faire. Le résultat fut à la hauteur : briquage, sueur froide, engueulade avec tout ce qui pouvait passer dans la pièce, forum, bootage, rebootage,rerererere….. Et miracle ça repart

Etape deux : résignation. Ce boitier ne méritait pas ce que je voulais faire de lui : repaquetage,revente d’occase et désignation de la future cible, le Live Hub de chez Western Digital. Un choix guidé aussi bien par de bonnes critiques que par des contraintes budgétaires.

Si il était indéniable que ça avait une autre gueule (interface magnifique,  gestion des pochettes), très vite, les limitations d’un système propriétaire se font sentir : pas de gestion des séries, des infos mais en anglais uniquement et toujours cette saloperie de concurrence qui vous fait baver (Zapiti, xbmc). C’est la rechute après un temps à la fois déterminé par l’agacement et le regard suspicieux de votre compagne qui voit dans le début de ce comportement le ferment du mode tête de con de bibi et des cliquetis du clavier jusqu’à pas d’heures.

Et c’est parti : forum, manipulation timide puis hasardeuse, plantage, retour arrière en catastrophe pour un final pas si misérable que ça : vous connaissez le xml, vous savez manipulez des éditeurs de contenus et vous partagez votre travail avec une communauté internationale… Mais si la vitrine est belle, la moindre modification vous oblige à tout refaire de fond en comble…

On change de crèmerie de nouveau avec un mini pC à la sauce Xbmc. L’avantage de ce système est la possibilité d’installer ce qui me fait plaisir sans me soucier de savoir si c’est possible. L’autre avantage, c’est que Xbmc est trop obscur pour que je m’aventure à regarder dans ses entrailles…

 

Je pourrais vous causer ensuite des tablettes et téléphones marinées à la même sauce de la Rom alternative branlante et chaotique. Mais vous aurez bien compris que les cheminement reste le même.

Avec le temps, heureusement vous commencez à avoir des réflexes salvateurs : sauvegarde, sauvegarde, sauvegarde….

Vous comprenez qu’il y a certains matériels qu’il faut préserver de toute manipulation parce que le bénéfice est risible. Je n’ai jamais cherché à rooter ma tablette Asus Transformer parce qu’au delà de l’exploit, ça ne me sert à rien.

Je sais bien que tout ceci ne procure qu’incompréhension et incrédulité pour la plupart des gens qui ne voit là que perte de temps et d’argent.

Pourtant le goût du défi et l’envie de comprendre est elle si éloignée que celui qui va démonter le moteur de sa voiture ou disséquer une grenouille?

S’intéresser à l’informatique, bidouiller sont socialement jugés comme des activités puériles sans valeur ajoutée comme peuvent l’être le fait de lire de la BD, regarder des dessins animées ou autres cultures encore jugées déviantes et non productives.

Personnellement, ça a toujours été pour moi un véritable laboratoire à surprise prompt à faire marcher les méninges, m’ouvrir à la connaissance par des manières détournées. C’est aussi le plaisir de se fondre dans une communauté de gens passionnés, d’écrire en anglais et d’aider les autres.

On ne se refait pas. Je n’ai jamais eu de mobylette à 13 ans mais j’empruntais la calculatrice Sharp de mon père pour faire des programmes en basic dessus. Et le vélo, c’est bon pour la sante !!!

 

PS : au départ cet article devait parler d’un jeu. Ce sera l’objet de l’article qui suit.

 

 

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