Prometheus

25/06/2012 : Article mis à jour avec la critique de Chien de Presta..


Réalisé par Ridley Scott

Avec Michael Fassbender, Charlize Theron, Noomi Rapace

Je préviens tout de suite, Impossible de parler du film sans en dévoiler les tenants et aboutissements. Si vous ne l’avez pas encore vu, fuyez !!

Le film se déroule environ 30 ans avant Alien. En 2093, le vaisseau Prometheus fait route vers le monde LV-223. Sur terre un couple d’archéologues Elisabeth Shaw (Noomi Rapace) et Charlie Holloway (Logan Marshall Green) ont trouvé les preuves de l’intrusion d’une civilisation extraterrestre, les “Ingénieurs”, dans l’histoire de l’humanité. Des fresques à travers le monde font état de Géants guidant l’humanité depuis un système planétaire lointain. il trouve un écho auprès de Peter Weyland de la compagnie du même nom qui finance l’expédition. Les voilà débarquant sur une planète décharnée et vide de vie cherchant à trouver les origines de l’humanité

 

Inévitablement, le film fait largement référence au film Alien.On y retrouve la compagnie Weyland qui oeuvrera par la suite, les décors de Giger et surtout le Space Jockey qui n’est autre que l’élément fondateur de ce film. C’est à partir de cette énorme créature que s’est construite l’idée d’un Préquel à Alien.

Mais si en effet on peut relier ce film à Alien de par les créatures et la chronologie, Prometheus se construit plus comme une histoire parallèle autonome. D’ailleurs, ce n’est pas, au contraire de ce qu’on pourrait croire, la même planète que celle abordée par l’équipage du Nostromo d’Alien. De même le space jockey, espèce de créature moitié mécanique, moitié organique devient dans Prometheus une espèce humanoïde plus prononcée dont l’aspect extérieur aperçue dans Alien n’est en fait qu’une combinaison spatiale. On sent bien que l’on s’éloigne de l’idée originale.

Si Alien se construit sur un confinement sombre et étouffant, Prometheus s’ouvre aussi sur la grandiloquence des décors extérieurs ou vers la mise en scène d’effigie quasiment marmoréenne (me demandez pas pourquoi ce mot m’est revenu à l’esprit). A la claustrophobie vient se rajouter l’agoraphobie. Ridley Scott voulait retrouver le pur plaisir de l’épouvante, du malsain, de la déshumanisation à travers ce film. C’est plutôt bien réussi et je me suis plus d’une fois crispé sur le fauteuil même si on s’attend d’avance aux conséquences des rencontres entre les humains et les quelques bébêtes sympathiques du film.

C’est aussi un film où une fois de plus les femmes mènent la danse. Entre Charlize Theron et Noomi Rapace, chacune a un rôle entièrement construit par rapport au père (l’un parti trop tôt, l’autre trop présent), cherchant à se délivrer du poids de ce dernier, voire à le tuer symboliquement parlant.

Le space Jockey d’origine

Le parallèle saute inévitablement aux yeux puisqu’il en ait de même entre les hommes qui recherchent dans les Ingénieurs un père qui les a aussi abandonné jeune. Quoique dans ce cas, Les relations semblent plus houleuses tellement le père semblent renier le fils.

Et que dire de David l’androïde pour qui ces questions existentielles sont inopérantes

Comme toute relation du genre, le film nous laisse avec plus de questions que de réponse et nous frustrera comme l’enfant né sous X. Nous ne serons pas pourquoi et comment les Ingénieurs sont à l’origine de l’homme (une erreur, une expérience) pas plus que nous ne saurons pourquoi ils veulent nous anéantir (des espoirs déçus, la peur).

Faut-il voir derrière tout cela une volonté du réalisateur du film et du scénariste (comme par hasard celui de la série Lost qui dans le genre à frustrer est pas mal dans le genre) de nous priver d’une partie des réponses que nous sommes en droit d’avoir après avoir payé une place de ciné et des lunettes en plastoc? Le film laisse la porte ouverte à une suite qui pourrait nous apporter les réponses laissées en suspens. Mais rien n’est moins sûr. C’est peut être le début d’une nouvelle saga comme celà peut être juste le même tombeau que les questions qui habitent l’homme de tout temps : d’où venons nous, Pourquoi sommes nous là et ou allons nous?

Le film se glisse dans ce triptyque et continue sa route. Pas de réponses mais toujours les mêmes questions. Prometheus se calque sur les désirs de l’humanité et sur ses frustrations et se complait à les affirmer pour notre plus grand malheur.

Il y aura certainement encore beaucoup de ruminement autour de ce film (ce qui semble voulu). Exemple : pourquoi faire des statues géantes de tête? Est ce une personne en particulier? Une symbolique?

Selon la façon d’on se heurte à cette frustration, on aura un très bon film ou un film bon sans plus

J’oscille entre ces deux tendances. Mais à l’heure où j’écris l’article, c’est plutôt vers le très bon que je pointe : 8/10

 


Critique de Chien de Presta :

la séance de ciné m’a laissé exactement le même goût que pour Kingdom of Heaven : c’est à dire une histoire bien posée, des jeux d’acteurs pointus dans des scènes bien identifiée, mais avec des trous … des gros trous rendants des revirements de personnages ou des déroulements un peu comme sortis du néant

et dans le cas de Kingdom of Heaven, la version longue montrait un film assez différent, car avec quelques scènes en plus on comprenait mieux certaines choses.

MEGA SPOILER :

J’ai l’impression que par exemple, la manière dont est décidée l’expérience sur le Pr Holloway est rapide, que le perso de Weyland est filmé dans la version ciné comme si d’autres scènes existaient pour nous le rendre plus présent.
De même, à la fin du film, la manière dont les mecs se disent « bon après tout, life sucks, on fonce sur le vaisseau » est un peu rapide.

Le cas de Vickers est peut-être un peu différent : elle apparaît distante et mystérieuse, mais je pense que c’est ce qu’il voulait aussi…. donc ça ne m’étonnerait pas que ce choix conjugué au coupage truelle du montage donne lieu à un film beau mais avec des trous.

-> Par contre j’ai adoré le perso de l’androïde, parce que son évolution est à rebours de celle des humains dans la saga.
De Prometheus au dernier Alien, les humains se montrent de plus en plus des-humanisés, et la saga est vraiment orientée dans ce sens : exploration en vue de trouver dieu -> tentative d’exploitation de la créature par une compagnie -> exploitation de l’homme pour essayer de conserver la créature -> tentative de récupération à des fins militaires

Alors que pour les androïdes, j’ai apprécié le fait que David soit dans Prometheus assez rude, puis que dans Alien son homologue le soit mais avec des regrets jusqu’à ce que pendant les Alien 2 et 3 les androïdes annoncent à Ripley qu’ils ont été « corrigés » pour être plus humains et dans Alien 4, c’est l’androïde qui, bien qu’interdite par les humains prend l’initiative d’essayer de sauver la terre !

C’est ce rebours qui permet à mon sens la profondeur du film et qui doit manquer dans les scènes. On voit bien que la version ciné commence sur une présentation de David comme une créature qui « connait », un monstre savant de la culture humaine, mais qui n’en fait rien. On sent aussi que le perso de Holloway et David sont dans une sorte de compétition, peut-être affective ou que David le manipule, mais on ne le voit que parce que le scénario apparaît décousu.

Je mise une binouze que David se prend d’affection à la base pour le couple de Holloway et de Shaw pendant qu’il sont en stase, mais qu’il se rend compte qu’Holloway n’aime pas Shaw tant que ça. C’est sans doute lui qui suggère à Weyland de tester la substance sur Holloway, avec un résultat qu’on connaît, et c’est une forme d’agression qui vise justement à tuer le père amha

vivement le director’s cut : I want to believe.  7/10

 

 

 

 

2 réflexions sur « Prometheus »

  1. Sur le scénario global, je suis d’accord, l’idée est bonne et les decors sont magnifiques. Je suis plus reservé sur le deroulement de l’histoire, les grosses ficelles utilisées. Les autres films Aliens (pour faire un parallele puisque parallele il y a ) etaient mieux ficelés et aboutis. Pas de situation bizarres ou limites impossibles (meme si science fiction implique de l’impossible). Il y avait moyen je pense de rendre tout cela encore plus crédible et de faire de ce film un film réference. Ce qui ne l’est pas et c’est bien dommage. Reste que j’ai tout de meme envie de le revoir car outre ces petites faiblesse et ses questions demeurant sans reponses, cela reste un vrai bon film. 7/10 pour ma part.

  2. Prometheus est très intéressant est il fait la liaison avec tout les autres alien.
    Par contre je suis très triste que tu ne soit plus actif au PP.

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