Archives de catégorie : Critiques

Mathai-Dor et Haxtur

Quand j’étais petit, une collection de bandes dessinées déjà importantes existait dans la maison familiale. Elle était rangée sur ce genre d’étagères en bois à monter soit même et où on peut choisir la hauteur des étages. Elles avaient déjà une couleur ambrée typique des années 70 mais étaient d’une solidité à tout épreuve. Je crois me souvenir que mon papa avait alors environ 500-600 bds. C’est un nombre déjà considérable.

Et toutes ces bds étaient recouvertes d’un film de protection transparent pour les protéger des ravages du temps… Et surtout pour que tous les couvertures prennent une couverture jaunâtre et des traces de scotch sur les pages de garde.

J’ai hérité de cette manie lorsque j’ai commencé à acheter moi même mes bandes dessinées en apprenant l’art sacrée de la du pliage du plastique transparent

Bizarrement au bout de quelques années, ça m’a gonflé

Mais au début je faisais ça comme l’apprenti qui reprenait les gestes de” l’artisan qui l’avait formé : sacrée figure paternelle !!!

Je vous passe les commentaires sur la piètre qualité des reliures et les pages qui se faisaient la malle.

Je ne sais pas d’où lui vient ce gout de la BD. Je pense que ça a commencé petit avec la collection des tintins par des tomes offerts par la famille?. Pour le reste, je ne sais pas. Peut-être juste un gout de provoc par rapport à son père. Il faudra que je creuse…

On retrouvait les classiques de la BD franc-belge des éditions du Lombard,  Dargaud,  Dupuis et Casterman.

Il y avait des Bds pour enfants, des Bds pour adulte et des bds vraiment adultes (j’y reviendrais).

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It’s been a long, long, long time

It’s been a long, long, long time…

Bon j’ai un peu de temps et surtout un cerveau à la con à occuper

Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai beaucoup de BDS. Et qu’au final s’amuser à les relire toutes me prendrait un temps.

Imaginons que je lise 3 bds par jour, il me faudrait 2 ans pour tout relire. Sachant que pendant ce laps de temps mon stock va continuer à augmenter, c’est pas gagné.

Mais je me suis dit, pour les deux qui suivent, il serait intéressant que je revienne sur certaines séries pas tant sur l’aspect critique de celle-ci (mais un peu quand même) que sur l’affectif et l’émotion qui s’y rattachent : comment le les ai découvertes, ce que j’en ai pensé la première fois, les autres fois.

L’exercice ne demande même pas que je les relise puisqu’il s’agit juste de jouer la carte de la nostalgie et du souvenir. Quitte à être complètement à côté de la plaque de la vraie histoire.

Alors attention, il risque d’avoir du vieux crouton inconnu et des anecdotes d’un autre siècle. Mais déjà, je ne vous ai rien demandé hein… Et de plus, je pense que nous sommes tous pareils et que ça pourrait permettre à certains de se remémorer des souvenirs à quelque chose.

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La folle histoire de Michel Montana

Vendredi Soir,  je suis allé voir le spectacle de Oldelaf et Alain Berthier : La folle histoire de Michel Montana.

Construit comme  un hommage à un chanteur français méconnu (et surtout inexistant), le spectacle enchaine scénettes et chansons colorées et déjantées.

Sur scène, on retrouve  Oldelaf, dont j’ai eu l’occasion ici de dire tout le bien que j’en pense..

Il est accompagné pour l’occasion d’un vieux complice, Alain Berthier (aka Pepito, aka Alexandre Zapata) avec qui il bosse depuis pas mal de temps déjà.

Sur le mode des frères ennemis (en plus déjantés et conflictuels), les deux comparses nous narrent la “véridique” histoire de Michel Montana, chanteur incompris et maudit de ses débuts dans les années 50 à sa fin tragique dans les années 2000.

Michel Montana a tout traversé, a tout inventé mais s’est fait tout piquer, la faute à pas de bol.

Abbott et Costello sur scène.

Sous couvert de défendre la carrière de Michel Montana, on sent bien qu’on assiste à un drame familial plus complexe qu’il n’y paraît. Ça règle des comptes, ça se chamaille beaucoup entre les deux protagonistes jusqu’à la violence physique digne de vieux films muets en mode Slapstick. Reprenant le principe du clown blanc et de l’Auguste, Oldelaf joue l’adulte de façade qui a vite fait de s’emporter tandis qu’Alain Berthier navigue entre névrosé total et autiste de façade. On peut d’ailleurs le féliciter d’arriver à tenir ce rôle sans relâchement de bout en bout du spectacle.

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The Expanse : un équilibre réussi

Les séries de science fiction à la télé souffrent souvent de plusieurs handicaps : un manque de moyens et une tendance à lorgner un peu trop sur des œuvres déjà existantes.

C’est encore plus vrai quand il s’agit d’une série de Space Opéra, entendons par là une série où les combats spatiaux et l’affrontement technologique restent un élément moteur de l’histoire.

Devant le coût important des effets spéciaux, les producteurs ont tendance à raboter leurs ambitions pour n’offrir que des cinématiques froides et abondamment réutilisées. Autant dire que cela gâche le plaisir

Seule une série a su les années précédentes atteindre un niveau de qualité digne de son intrigue : Battlestar Galactica

Et depuis, j’ai du mal à nommer une série qui ai pu reprendre le flambeau.

Syfy essaie depuis une locomotive du genre et s’est plutôt cantonné à des séries de SF plus terre à terre (Defiance, Continuum)

Elle pourrait enfin tenir le bon filon avec the Expanse. La saison 1 est maintenant disponible sur Netflix.

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L’Océan au bout du chemin

oceanL’Océan au bout du Chemin de Neil Gaiman

 

J’ai fini ce livre hier; Quand je l’ai refermé, bien calé dans ma chaise longue face au soleil, je me suis rendu compte que j’avais repris mon souffle, comme si j’avais fini le livre en apnée ou du moins essoufflé.

Les livres de Neil Gaiman, c’est souvent comme ça : on croie que c’est léger, que ça ricane, que ce n’est que du récit saupoudré de Lewis Carroll, de vieilles fables anglaises et de peurs enfantines.

Mais c’est aussi une respiration, un traquenard littéraire qui vous emmène là où vous ne pensiez pas aller mais si vous vous y sentez guider avec un délice presque masochiste.

Pour tout dire, malgré l’énorme appétit à vouloir dévorer ce livre, j’ai marqué une pause au milieu du bouquin histoire de….. Je ne sais pas en fait. Peut être parce qu’à ce moment là, j’étais chez mes parents, que le vent soufflait en rafale dans la nuit et que ça craquait de partout. Comme un gamin qui flippe seul dans son lit. Quand on lit Neil Gaiman, on n’est plus un adulte mais un gamin dans un corps un peu plus grand. Comme dirait l’un des personnages du livre “il n’existe aucun adulte dans ce monde”. On n’a pas peur véritablement, juste dérangé, bousculé et sans repère.

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Anthologies et bourdes et autres curiosités de la chanson française

GOOD-FINALE-ANTHOLOGIE-COUVE-09-10-_mC’est encore le genre de petits livres qu’on n’a pas prévu d’acheter au départ mais qui vous fait de l’œil quand vous passez dans les rayons.

Au delà du thème qui s’annonce rigolo pour un après midi sur le canapé, l’ouvrage a eu la bonne idée d’avoir été écrit par Allister, cofondateur et rédacteur d’une revue que je ne saurai que vous conseiller : Schnock

Sur la forme : c’est cartonné, en petit format et bien illustré

Sur le fond : l’auteur dresse un à-peu-près de tout ce qui s’est fait dans la chanson française en terme de bévues, fautes d’orthographe, de grammaire, d’histoire et de bons goûts.

Souvent, on sourit à retrouver les petites choses qu’on avait déjà repéré. Mais ce n’est rien à côté du reste qui est passé comme une lettre à la poste. D’un autre côté la variétoche, c’est déjà pénible… Alors s’il fallait en plus faire une étude de textes.

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Plantes interdites : Une histoire des plantes politiquement incorrectes

planteLes rayons des grandes surfaces sont super bien conçus

Ça tombe bien parce que la genèse de cet article débute aux caisses d’un magasin de jardinage.

Dans ce type de magasin,  alors que vous voilà armé de plants de potager, des pots, un panier pour le chien, on vous colle une dernière envie de dépenser du fric.

C’est ici que nous retrouverons le coin bibelot et verroterie, les bonbons artisanaux, les figurines en plastoc et la librairie.

En général, je lorgne très peu les livres. je ne suis guère attiré par 50 recettes de cupcake, par l’élevage du cocker de Sumatra ou comment soigner ses verrues avec du jus de papaye.

Et pourtant parmi le fatras des revues soldées, des albums de coloriage moches et un almanach de la lune, j’ai trouvé une petite pépite : “Plantes interdites : Une histoire des plantes politiquement incorrectes” (de Jean Michel Groult, Edition Ulmer).

Ne vous arrêtez pas à la couverture pseudo sulfureuse pour se faire une opinion : mon dieu la drogue, les OGM, les barbus recouverts de farine !!!

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Manhattan à l’envers de Peter F. Hamilton

manhattanManhattan à l’envers : Peter F. Hamilton

Editions Bragelonne.


 

Plutôt fan du bonhomme et surtout de ses gros pavés de Space Opéra. J’avais déjà causé ici et de tout le bien que j’en pensais.

Quel ne fut pas ma joie de voir apparaître un recueil de nouvelles chez Bragelonne

Et quelle ne fut pas ma déception..

En préface, l’auteur reconnait ne pas être à l’aise avec le format des nouvelles, préférant le bon gros roman à plusieurs tomes. Et je lui donne entièrement raison

La brièveté des histoires fait ressortir tout ce qu’on peut reprocher à l’auteur en terme de style, de psychologie des personnages. Autant sur un gros roman, cela passe inaperçu, autant sur un format plus court, la lourdeur s’installe très vite…

 

Outre les trois histoires opérant dans l’univers traditionnel de l’auteur, on trouve pêle-mêle une enquête policière dans une uchronie post-victorienne, une réflexion sur le voyage temporel, sur l’immortalité et une dernière dans une Angleterre en crise dont l’intérêt est proche du néant.

Pour les 3 autres, on suit l’inspectrice génétiquement modifié Paula Myo entre trous de vers, manipulateurs du génome et espèce extra-terrestre. Ces histoires font office de bouche trous entre les romans de Pandora et du vide qui songe.

Mais là encore on lit avec des fourmis dans la tête. C’est poussif avec de la longueur.

 

En conclusion : Peter Hamilton est un bon écrivain de pavé mais trouve ses limites dans les histoires courtes

Bref, un ouvrage à éviter que ce soit pour découvrir l’auteur ou prolonger le plaisir en attendant son prochain livre : 5/20

 

 

 

Vortex de Robert Charles Wilson

vortexOn pardonne toujours moins les auteurs que l’on aime d’écrire des livres décevants. Surtout quand l’auteur nous pond des oeuvres qui se placent au panthéon de la littérature SF.

Le dernier livre de Wilson n’échappe pas à cette vindicte. Après un magistral Spin, Un Axis très décevant, Vortex s’en sort tout juste.

Je le répète, ce n’est pas un mauvais livre, il manque juste de souffle, de ce qu’on appelle le “sense of wonder” en SF : un sentiment d’exaltation et de puissance qui vous transporte en imaginant les mondes hypothétiques décrits.

Dans ce troisième tome, nous oscillons entre un futur proche de l’apparition du Spin et une futur lointain alternatif. Je dis bien alternatif car en fin de compte, la cohésion ne passe qu’à travers les récits d’un jeune désoeuvré, résident d’hôpital psychiatrique.

Comme à son habitude, Wilson travaille beaucoup la psychologie de ses personnages et les dialogues s’enchaînent lentement, trop lentement. On lit ce livre comme on regarde passer les trains de marchandise : c’est lent, ça vibre sourdement.

On regrettera que Wilson passe vite fait sur cette humanité future en se contentant de décrire platement son organisation. On a vraiment l’impression que Wilson en a autant marre que nous et qu’il souhaite en finir lui aussi.

Seul la fin du livre s’accélère en s’intéressant aux derniers moments de notre univers où hypothétiques (les machines pensantes) et autres civilisations tentent de survivre à un cosmos de plus en plus froid et de plus en plus vide. C’est plutôt bien fait même si cela a un air de déjà-vu après qu’on ait lu la trilogie de Stephen Baxter “les univers multiples“.

Par contre, Wilson nous offre une conclusion cohérente avec les réponses que nous attendions. C’est déjà pas mal. Mais c’est assez rare en SF pour être souligné.

Cette trilogie n’est pas mauvaise en soit. Elle manque juste de rythme et s’essouffle même si Vortex rebooste un peu le récit. Mais cela reste un peu ennuyeux et il faut s’accrocher. On s’arrête souvent, on passe des paragraphes.

En espérant que Wilson blinde un peu mieux son récit pour le prochain : 4/10

 

 

De A à Z : 21 Jump Street Street

21 jump streetMa récente actualité familiale m’ayant dégagé pas mal de temps libre (ou du moins des boulevards d’ennuis), il était plus que temps de commencer à regarder les films qui s’accumulent sur mes Disque durs.

Mon Fissssston (prononcer à la Gros Minet) étant absent la moitié du temps, j’ai tout loisir de gonfler la sono pour profiter du dolby surround DTS THX 5.1 et autres trucs que je sais même pas ce que ça fait concrètement.

Quand vous devez choisir dans une liste, immanquablement, vous tergiversez, pesez le pour et le contre, hésitez. Au final, il est trop tard et vous matez une rediff.

Alors j’ai pris le taureau par les cornes et j’ai établi une règle stricte et infaillible : LES REGARDER DANS L’ORDRE ALPHABETIQUE !!!

 

C’est ainsi que le premier film de ma liste commence par un 2… Bin oui parce qu’en fait y a 0, 1, 2,etc avant le A…

Et ce film c’est 21 Jump Street.

Une semaine plus tard, je ne l’avais toujours pas regardé et ce pour plusieurs raisons :

– J’étais pas fan de la série d’origine. connoté teenager, elle rentrait dans la même case que Melrose place, Berverly Hills 90210 et autres conneries du même genre. De toute manière, diffusée en France en 1990, j’étais trop vieux pour être intéressé. C’est ma soeur qui devait regarder donc obligé c’est de la merde (CQFD) 😎

– Jonah Hill et Channing Tatum comme acteur : ça sent d’avance l’humour gras en dessous de la ceinture avec du cocksucker à profusion.

 

Et cette après midi, je l’ai enfin regardé. Jonah Hill est pas mal remonté dans mon estime depuis que je l’ai vu dans Voisins de 3ème type. Channing Tatum n’est pas non plus à négliger depuis que je l’ai aperçu dans Piégée de Sodenbergh (on Verra bien ce que donne Magic mike). J’avais aussi du linge à repasser et ce film me paraissait le complément idéal pour une telle activité.

 

Au final, ne le cachons pas c’est grossier et vulgaire dès que ça peut. D’ailleurs évitez la VF pour ne pas en rajouter dans le mauvais goût

Pour le reste c’est une comédie bien huilée et franchement rigolote. Comme pour Starky et Hutch, les auteurs ont fait une comédie pour revitaliser un concept vieillot et ennuyeux. Le couple Hill/Tattum fonctionne bien avec une inversion des codes en général attachés à leur physique : le beau gosse s’acoquine avec les geeks puceaux du lycée tandis que Hill devient la coqueluche branchée.

En terme de réalisation, y a du moyen, de l’action et du bon cadrage comme tout bon film américain qui se respecte. Mais ici aussi on hésite pas à jouer le contre emploi des effets de style de ce genre de film. C’est très vrai dans la poursuite en vélo ou dans celle plus traditionnelle en voiture. On croit que mais en fait non.

A part les côtés affligeants cités plus hauts, les dialogues sont bons et les seconds rôles convaincants (Ice Cube, Dace Franco). A noter la présence des deux acteurs originels de la Série  Johny Depp et Peter DeLuise. C’est bref mais là aussi très drôle.

Comme quoi, il vaut mieux laisser ces préjugés de côté et profiter du spectacle.

Prochain sur la liste : 38 Témoins.

 

Les Bidochon sauvent la Planète

J’ai lu le dernier album des Bidochon comme je prends la voiture le matin pour aller au boulot (oui je sais, c’est une obsession).

 

– J’allume tout d’abord la lumière en attendant que la lampe basse consommation assure assez de luminosité pour y voir clair.

– Je prépare mon petit déj en mettant de côté l’emballage carton de la brique de jus d’orange pour la recycler.

– Je prends ensuite le volant en passant devant ce petit bois dont la décharge sauvage semble s’agrandir de jour en jour.

– Je passe ensuite devant les containers de recyclage où une autre décharge sauvage s’est créée mais par des gens se donnant “bonne conscience”…

– J’arrive au péage de l’autoroute où co-voitureurs se retrouvent pour un ultime trajet. Je n’en suis pas ayant des horaires trop fluctuants.

 

C’est un peu ça le dernier album des Bidochon : changer nos paradigmes, mettre de la contrainte sur de la contrainte pour sauver la planète.

Bien entendu chez les Bidochon, tout est biaisé, disproportionné et enrobé d’un discours écologique mêlant clichés et trop plein d’informations à coups de raccourci démentiels : on fait tout ça pour sauver les Orang-Outans.

Les règles de tri des déchets ressemble au règlement d’un jeu de Guy Lux de la belle époque.

Le covoiturage est détourné de son but initial pour des buts moins avouables.

Binet, comme à son habitude, biaise l’écologie du quotidien pour en faire un jeu de société aux règles tordues. Il ne critique pas l’initiative en elle-même mais juste ses contradictions, sa complexité et combien ses buts peuvent paraître à 1000 lieux de notre confort quotidien.

Si on rit, on reste un peu sur sa faim ou légèrement déçu. Surement que cela ne fait que reprendre des critiques qu’intérieurement on s’est tous déjà fait (ou qu’un humoriste a déjà fait). A trop se spécialiser sur un concept (le GSM, Internet, l’écologie), Binet arrive parfois en retard de sujets déjà maints fois caricaturés.

 

 

 

Est ce que les livres électroniques rêvent de lecteurs humanoïdes ?

“Happy the man, and happy he alone who in all honesty can call today his own;
He who has life and strength enough to say ‘Yesterday’s dead & gone – I want to live today”

 

Il y a un mois, j’ai acheté une Kindle touch.

Ce fut un acte impulsif comme de bien entendu : “oh jolie petite boite qui me fait du pied abandonnée et seule sur un étalage”….

Ce fut aussi un acte qui est l’aboutissement d’une longue réflexion sur mon amour du livre et de la bibliothèque..

 

Remontons brièvement le temps jusqu’à une époque où le pantalon de velours orange côtoyait sans honte le t-shirt UCLA violet et le tricot de peau électrique. J’ai accédé assez jeune au plaisir de la lecture en passant par la case BD. Mon père étant bédéphile, j’ai pu m’enquiller rapido toute l’école franc-belge et même au delà. Levant les yeux sur les étages supérieures de la bibliothèque, j’ai découvert qu’un nombre conséquent de livres s’entassaient sur les étagères poussiéreuses hors de ma portée. Poussé par la curiosité, j’y piochais mes futures lectures au petit bonheur la chance.

De mémoire j’ai commencé par toute une série de bouquins de la même collection, Contes et légendes, qui m’ouvrit les portes de l’imaginaire mythologique à tout jamais.

J’ai ensuite enchainé avec les quelques club des cinq, compagnons de la croix rousse et autre histoires de détectives en culottes courtes.

Je remisais d’autres livres, naturellement moins attiré par le titre, jeune prépubère que j’étais : le banquet de Platon, les onze mille verges d’Apollinaire 🙂

Puis ce fut le reste : Jules Verne, Daudet et autres illustres inconnus dont le nom m’échappe maintenant.

Puis un jour, j’accédais au Graal, le sein des seins : le centre de documentation et d’informations plus connu sous le nom de CDI !!

Pris d’une frénésie de lecture, j’explorais bêtement l’ensemble des livres proposé en partant de la rangée de gauche et en avançant vers la droite. Je lisais beaucoup, même trop vite, sautant certainement des passages pour connaître le dénouement et en comprenant la moitié.

C’est aussi vers cet âge là que je me spécialisais sur certains genres plutôt que d’autres : fantastique, science fiction, sciences, histoire, mythologie. J’esquivais les romans qui ne m’inspiraient guère dans leur description d’un quotidien souvent dramatique.

Seuls quelques vénérables anciens échappaient à cet ostracisme : Jules Verne, Sherlock Holmes, Arsène Lupin qui nourrissaient mon besoin d’évasion.

Grandissant, je n’ai pas décroché de cette envie de lire, assouvissant ce plaisir grâce à l’argent de poche et les bibliothèques municipales. Je m’imaginais prolonger ce plaisir à l’infini comme j’ai pu le décrire dans un article précédent.

Ce fut une de mes plus grandes joies d’adulte que d’obtenir un travail et les moyens de posséder ma propre bibliothèque plutôt qu’emprunter. Me voici préparant ma vision d’une retraite hédoniste, assis dans mon vieux fauteuil en cuir, en peignoir et pipe au bec, entouré de 4 murs garnis de livres, savourant quelque vieux whisky, un malinois assoupi à mes pieux, couché sur une peau d’Ours. L’ennui, c’est que je n’aime pas le Whisky…

Et comme tout amoureux du livre, de l’odeur de son papier, je me voyais mal passer le cap de la dématérialisation de ma bibliothèque au profit d’un rectangle de plastique moche. Mon phantasme so british en prenait en coup : pas terrible une pièce avec quatre murs vides et posées sur une chaise une tablette :  pas facile d’étaler sa culture et de briller en société.

Je continuerai à acheter du bouquin, à les entasser sur de nouvelles étagères, augmentant la taille du camion à chaque déménagement !!!

Et pourtant, j’ai acheté une liseuse…

Et ce pratiquement pour une unique raison, c’est que je refuse de casquer quand il s’agit de lire ou relire les innombrables oeuvres tombées dans le domaine public.

L’année dernière, l’intégralité des Arsène Lupin est devenu disponible gratuitement sur internet. C’est la loi : 70 ans après la mort de l’écrivain, ses oeuvres sont libres. Néanmoins, ça n’interdit pas aux éditeurs de proposer une version papier payante ou même de le vendre numériquement. Néanmoins, personne ne peut s’opposer à leur libre circulation : il en est ainsi des auteurs cités au dessus ainsi que la plupart de ce qui est paru jusqu’au début du 20ème siècle.

Disposant d’une tablette et d’un téléphone, j’avais récupéré quelques livres électroniques pour tester le confort de lecture :

– Sur un téléphone, l’écran est trop petit

– Sur une tablette, on se fatigue vite les bras à tenir la tablette

– Dans les deux cas, il est impossible de lire dehors en plein soleil allongé dans le hamac : trop de reflet.

Voilà pourquoi j’ai acheté une Kindle. J’aurais pu choisir une Kobo de la Fnac ou une autre marque. C’est juste que la Kindle était la seule vendue dans le supermarché du coin. La technologie d’écran étant la même pour tous, je ne perds rien au change

C’est assez déconcertant au départ, l’affichage ressemble tellement à une vraie page de livre qu’on a l’impression qu’ils ont laissé une fausse image de présentation dessus.

La liseuse pèse le même poids qu’un livre de poche et ne craint ni le soleil, ni les traces de doigts. La seule chose négative est le passage d’une page à l’autre : on a une petite latence du fait de la technologie employée, l’encre électronique : pas d’effets de pages qui tourne ou autre fariboles, l’écran se recharge. On s’y fait bien vite au final.

La liseuse permet d’annoter, de rechercher dans un dictionnaire, de lire des mp3, de surfer sur internet ou d’acheter directement ses livres en ligne sur Amazon. J’avoue ne pas me servir de ces fonctionnalités. Je me contente de brancher en usb la liseuse et d’y copier les fichiers des livres.

Par contre, il y a une fonction que j’apprécie grandement, c’est la synchronisation de la dernière page lue. Imaginons que le soir, vous arrêtez la lecture du Bouchon de Cristal (une aventure de Lupin).

Le Lendemain, vous prenez le bus et l’envie de continuer vous prend. Vous lancez l’appli Kindle sur votre smartphone qui vous ouvre le livre à la page où vous vous étiez arrêtée la veille. C’est tout con mais bien pratique.

Voici au moins une manière élégante de faire coexister son amour des livres de toutes les manières que ce soient.

Le grand progrès serait effectivement de faire lier l’achat d’un livre papier avec son utilisation numérique. mais on peut rêver…

 

 

 

 

Amanda Palmer : Theatre is evil

Par ces temps de luminosité déclinante où l’automne pointe le bout de son nez comme dans une mauvaise rédaction d’élève sans imagination , la sortie du nouvel album d’Amanda Palmer réchauffe l’atmosphère.

J’ai découvert cette artiste par hasard il y a deux ans. J’avais vraiment adoré son premier album “who killed Amanda Palmer“, une espèce d’Opéra Rock dynamité où voix et piano constituaient la trame d’un album hors norme.

Depuis j’attendais patiemment la sortie d’un nouvel album. L’ennui de ces artistes hétéroclites et foncièrement indépendants, c’est qu’ils mettent souvent du temps avant de pondre de nouveau. Amanda Palmer est ainsi passé par Kickstarter, un site de financement collaboratif pour produire son dernier album. Bien lui en a pris puisque qu’elle a réuni plus d’un million de dollars en un mois!

Délaissant le côté conceptuel de l’album précédant, Amanda Palmer aligne ici 15 chansons. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’orchestration fait souvent très old school avec des sons sortis tout droits sortis des années 80 : synthétiseur, choeur et gimmick digne de Abba, voire même un sample de My Sharona dans “Melody Dean”

Néanmoins tout ce bazar n’est absolument pas pénalisant tellement il donne un ton joyeux et jem’enfoutiste. Puisque qu’on parle de bazar, il ne faut pas oublier ici que la chanteuse se fait épauler ici par un ” Grand Theft Orchestra“. Ceci nous donne droit à un morceau introductif (avec la chanteuse de cabaret Meow Meow) et à un instrumental de mi parcours “A Grand Theft Intermission” très fellinien.

Au final, on se retrouve avec 76 minutes de pur plaisir.

L’album s’articule entre joyeuseté rock’n roll (The Killing Type,Do It With a Rockstar, Lost) et morceaux plus emprunts de tristesse (Grown Man Cry, Bottom Feeder, The Bed Song) où la part belle est de nouveau faite au piano.

Je voulais commencer à parler des influences de l’artiste. mais je me suis fait la réflexion que dans ce genre de démarche, on s’en tenait plutôt à pondre les siennes. Ce n’est pas parce que ça me fait penser à… ou ça ressemble à… que l’artiste a eu la même analyse. DONC, en ce qui me concerne, quelques réminiscences de The Divine Comedy, de Bowie m’ont traversé l’esprit. Pour le reste, laissons Amanda Palmer dans son originalité, ce dont elle ne manque pas.

C’est un magnifique album que voilà. Mais le meilleur moyen reste de vous faire votre propre opinion et ce, gratuitement

L’album est téléchargeable sur le site d’Amanda Palmer et payant dans une version bonus (libre choix de la somme payée)

 

allez tiens quelques clips