Archives de catégorie : BD

Spirou 52 : La face cachée du Z

SPIROU 52 : la face cachée du Z

Que je suis content même très content. Après les errances de la période Morvan, on n’espérait plus grand chose de la série Spirou. On a bien eu droit à quelques excellents one shots. Mais là encore, le dernier album signé trondheim et Parme me faisait craindre le pire : un mélange de burlesque marx brothers/Blake Edwards qui tombait à plat

Le nouveau duo à l’oeuvre depuis l’épisode n°51 était très prometteur. ils avaient préalablement commis le premier hors série “les géants pétrifiés” en 2006 : une grande réussite en terme de dynamisme, d’humour et tout simplement d’aventure. je pense que cela a été un examen de passage réussi pour les éditions Dupuis parmi tous les repreneurs potentiels de Spirou.

On est à la fois dans le veine de l’indétrônable Franquin et dans celle du duo Tome et Janry en que qui concerne la modernité du propos. Les deux auteurs ne sont pas très connus : Vehlmann est un scénariste prolifique et touche à tout. Yoann est surtout connu pour une série très originale “Toto l’ornithorynque” bande dessinée plutôt destinée à un jeune public.

Quant à l’histoire de ce 52ème album il reprend un peu l’aventure inachevée de Zorglub avec la lune dans le 15ème album (“Z comme Zorglub”) dans lequel ce dernier tente de faire de la Lune un support publicitaire et se vautre en écrivant à l’envers le slogan.

Cette fois ci Zorglub voit grand et invite Spirou, fantasio et le comte de Champignac à visiter son “Lunapark” très Futurama . Bien sûr tout cela va finir en fiasco total entre un zorglub rattrapé par ses vieux démons et des milliardaires usant de leurs privilèges pour assouvir leur moindre désir.  C’est rigolo, moderne dans le trait et dans les personnages (ah zorglub et ses suédoises : mais où est donc le très catholique Dupuis !!) notamment avec une espèce de clone de Bill Baroud où chacune de ses phrases mémorables renvoie vers un faux album.

Certains crieront certainement au scandale une fois de plus, à la trahison de l’Héritage avec un grand “H”, se gargariseront de  la prétendue vulgarité de l’histoire ou de l’inexistence du scénario. Je suis d’accord que l’histoire est sous exploitée par certains aspects ou mal amenée (le coup des radiations qui partent aussi vite qu’elles arrivent) mais au moins ça ne se prend pas au sérieux. Cela fait carrément penser au premier album de Tome et janry “Virus“, c’est pour dire

Allez moi je lui mets un bon 7/10 pour la peine

Petit détail en passant : l’album est sorti sous une version normale et collector (au même prix). il sortira aussi en version deluxe avec 20 pages en plus.

 

Thorgal 33 : le bateau sabre

THORGAl 33 : Le bateau sabre

Pourquoi continuer à acheter cette série alors qu’elle a fini depuis un moment de perdre de son intérêt?

– Peut-être suis-je assez collectionneur pour ne pas supporter cet état d’inachèvement si j’arrêtais d’acheter la série.

– Peut-être aussi un sentiment de culpabilité après tant d’assiduité : ce serait comme ne plus aller voir sa vieille tata le dimanche suivant alors qu’on fait ça depuis 20 ans et qu’elle ne voit que vous.

Cet album n’échappe pas au sentiment de lassitude que je ressens depuis pas mal d’albums. Après une suite d’histoires nulles et soporifiques (le mal bleu par exemple), la série avait connu un second souffle en se concentrant sur le fiston Jolan. Mais nous voilà reparti avec le père; mais après tout c’est quand même lui l’éponyme !!!

Thorgal est parti à la recherche de son fils capturé par les sorciers rouges. J’avoue ne plus me rappeler de cette histoire, de ce fils et d’avoir eu présentement la flemme d’aller repotasser les albums précédents pour comprendre. Quoiqu’il en soit, Thorgal abandonne une fois sa famille pour se balader dans le Grand Nord pratiquement sibérien à bord d’un bateau brise-glace : il y a des méchants, des esclaves que notre héros veut affranchir, un trésor, des orques et un effet de manche qui me dit qu’on va aller se balader vers l’orient dans pas longtemps.

L’histoire en elle-même est bien construite, bien dessinée et rythmée. Mais si l’on ne s’ennuie pas vraiment, on n’est pas non plus emballé. Ca n’avance pas. A cette vitesse l’arc actuel va devoir attendre 5 albums avant de se terminer.

Il va maintenant rejoindre ses 32 petits camarades dans le confort poussiéreux d’une bibliothèque : 4/10

F’Murr : Robin des pois à sherwood

F’murr : Robin des pois à Sherwood

F’murr est surtout connu pour sa série “le génie des alpages“. de temps en temps, l’auteur se permet quelques distractions en dessinant d’autres univers. Il s’amuse à égratigner quelques personnages historiques au passage : on a déjà eu droit à jeanne d’arc, Attila, Wagner,etc.

Dans ce nouvel opus, c’est robin des bois qui en prend pour son grade. Quand je dis nouveau, c’est un peu faux car les 22 premières étaient déjà parues dans les années 80. Secundo, dire aussi que Robin des bois est mis à mal est aussi exagéré car le Robin de F’murr dévie largement du personnage littéraire que tout le monde connaît.

C’est encore une occasion pour l’auteur de déployer tout son bestiaire et sa loufoquerie. Ce Robin des bois, incapable de se servir d’un arc est tyrannisé par une lady marianne, magicienne à ses heures, qui rêve de l’extirper de Sherwood pour le confort de sa maisonnée. La forêt envahie de moutons admirateurs et hystériques oblige Robin, ses compagnons et toute la faune de Sherwood à venir s’incruster en Ville, ce qui entraine moults désagréments.

Bien sûr toute l’histoire est complètement détricotée avec un F’murr qui a du mal à apprivoiser lui-même ses personnages, ses clins d’oeil ou son histoire. Ca grouille de partout et on s’y perd un peu au départ. Le reste reprend heureusement cohérence.

C’est toujours aussi jouissif. Mais ne nous leurrons pas, ça ne plaira qu’aux afficionados de l’auteur. pour les autres, soit vous accrocherez, soit vous détesterez. F’murr est un de ses auteurs où il n’ y pas de nuance quant à son humour.

 

 

 

 

 

Trois Bd

Wolverine – Old man Logan – de Steve Niven et Mark Millar : 7/10

Commençons par un Comics, genre que j’affectionne particulièrement pourvu qu’on ait affaire à un bon dessinateur et surtout un bon scénariste. Et là, on est bien servi puisque Mark Millar est à l’origine de deux pépites dans le genre : Kick-Ass et Red Son.

Si en plus vous prenez Wolverine comme personnage principal, on est à peu prêt sûr de ne pas s’ennuyer.

L’aventure se situe dans un futur apocalyptique où les super héros ont été décimés par l’ensemble des supers héros réunis pour l’occasion. les États-Unis sont désormais scindés en baronnies où racket et famine sont le lot des humains survivants. Parmi eux Logan, vieil homme usé, marié et criblé de dettes. Il a depuis longtemps renoncé à la violence et à ses pouvoirs (pour une raison que nous découvrirons plus tard). Soumis aux enfants abâtardis de Hulk, Il finit par accepter une mission pour subvenir aux besoins de sa famille. S’ensuit une traversée des USA dévastées où chacun essaie de survivre par tous les moyens, même de la trahison.

L’idée est ambitieuse. Si elle n’échappe pas aux côtés convenus du genre, on assiste à un mixte réussi avec l’ambiance Western façon Clint Eastwwod : comment ne pas rapprocher ces deux personnalités d’ailleurs.

 

Le Grand Mort Tome 3 Blanche de Vincent Maillé – Régis Loisel – Jean Blaise Djian  : 4/10

Un peu décevant ce troisième tome : je trouve que l’histoire traine en longueur. On s’éloigne de l’aspect fantastique (pourquoi pas ) pour une quête à travers un Paris déglingué qui ressemble plus à une critique du monde moderne qu’à une plus-value pour l’histoire. C’est un peu une resucée du second album. La fin laisse augurer que le quatrième tome reprendra des chemins plus intéressants que celui des poncifs un peu trop étalés.

Loisel a toujours été un formidable conteur d’histoires. Il serait dommage qu’il s’éloigne de ce talent pour jouer les analystes du monde contemporain. Sauf si cela sert l’histoire ce qui ne me paraît pas le cas pour l’instant. Mais je peux me montrer, nous verrons bien. Côté dessin, rien à redire : Maillé suit le style de Loisel tout en apportant sa propre patte.

 

Sillage Tome 14 Liquidation totale : Philippe Buchet – Jean David Morvan : 7/10

Très agréablement surpris par ce nouveau tome. J’avais perdu pas mal d’intérêt pour cette série (et encore plus pour ses dérivés) : histoire peu passionnante, tendance à philosopher dans le vide et à s’éparpiller. C’est un peu le syndrome “Van-Hamme” avec ses séries XIII ou Thorgal qui tire tellement jusqu’à la corde un concept qu’il n’a plus aucun intérêt.

On retrouve dans cet album la vivacité originelle et ce côté space-opéra qui lui va à ravir. Le scénario a tendance à partir un peu dans tous les sens et on se perd un peu au niveau des intervenants. je n’ai toujours pas compris d’où sortait  un personnage crucial à la fin : impossible de me rappeler si je l’avais vu dans les tomes précédents. Côté dessin, rien à redire même si le côté étriquée de la case se fait ressentir. Le méchant est en tout cas bien sympa. Il ne reste plus qu’à voir ce que donnera l’album suivant. C’est le risque avec Morvan : on peut avoir le meilleur comme le pire..

 

 PS : les images renvoient vers la FNAC car j’ai tendance à aller les pomper chez eux : juste échange de bons procédés 🙂

 

 

 

 

 

Univerne

Univerne – paname – de Morvan et Nesmo – Soleil productions

J’étais un peu rétif au départ à l’idée d’acheter cet album car les dernières productions du scénariste Morvan m’avait déçu (sillage, Spirou). Une rapide lecture en librairie m’a convaincu de tenter le coup et je ne le regrette pas.

 

cette bande dessinée est à la croisée de deux chemins :

– le courant steampunk qui peut se définir comme une forme d’anticipation où le monde aurait évolué en gardant les traits de la société du 19ème siècle : prépondérance de la machine à vapeur, de l’architecture victorienne et de la construction mécanique à foison.

Continuer la lecture de Univerne

La dernière vie

La dernière vie (en deux tomes) de Juan Gimenez

Je suis assez Fan du travail de cet auteur espagnol. c’est un super illustrateur avec une approche hors norme. On le connait surtout en France comme dessinateur de la série “la Caste des méta-barons“, n-ième extension de l’univers de l’Incal. La puissance de ses illustrations est exceptionnelle avec une propension à nous fournir des grandes pages fourmillant de détails. Son dessin est reconnaissable par le détail qu’il donne aux machines, robots et autres vaisseaux qui parsèment son œuvre (c’est un ancien dessinateur industriel) mais aussi pour ses créatures plantureuses. La palette de couleurs employée est aussi sa marque de fabrique

le diptyque “la dernière vie” est une bande dessinée plutôt ancienne (2002) dont j’ignorais l’existence avant sa réédition. L’histoire raconte comment un adolescent, Fito, se retrouvant en possession d’une disquette de Démo de jeux, se retrouve propulsé dans une réalité virtuelle où les jeux de bataille, de combats spatiaux ou autres donjons et dragons prennent vie.

 

Effrayé par ce réalisme exacerbé, Fito se déconnecte immédiatement. Voulant en savoir plus, il rend visite à Clara, l’amie qui lui a prêté la disquette. Il la retrouve malheureusement dans le coma, vraisemblablement captive du jeu.

Pour libérer son amie, il devra de nouveau affronter le jeu, épaulé par un second quidam, testeur de jeu. On les retrouvera plongé dans les grands thèmes qui on fait les joies de génération de gamers : tour piégée, combats d’avions, temple maudit et même strip poker.

 

Étrangement pour une série parlant de l’informatique, le matériel montré fait obsolète : des PCs géants, des disquettes: voilà qui fait plus années 80 que futuriste. Le sujet en lui-même n’est pas nouveau. cela fait penser à la série Autremonde de Tad Williams ou plus récemment Sucker Punch.

Juan Gimenez construit bien son aventure mais cela se fait au détriment du scénario (d’où vient la disquette, côté fouillis), ce qui nous laisse un peu déçu. C’est souvent le cas des BDs de Gimenez quand il est scénariste. L’histoire aurait mérité une suite si ce n’est plus d’explication. Néanmoins, le rythme est soutenu et la sauce prend bien. C’est une bonne d’histoire de Science-fiction/Fantasy qui se lit avec beaucoup de plaisir.

 

 

 

Son enfance, mon enfance

Tous le matins, mon fils regarde les dessins animés de France 5. Je n’ai rien contre, ils sont plutôt intelligents, éducatifs. L’un d’entre eux, Didou, raconte les tribulations d’un petit lapin qui nous fait découvrir les joies du dessins. C’est calme, colorés et en général, je fredonne le générique pendant mes premières heures de boulot.

Un jour, en regardant le générique, j’ai vu que ce dessin animé était inspiré d’une série de livres pour enfants dont l’auteur était Yves Got.

Ce nom ne m’était pas inconnu. Une petite recherche sur Internet a confirmé mon intuition. C’est bien l’auteur d’une bande dessinée : le Baron noir !!

Bon là attention, on ne doit pas être très nombreux à connaître cette série, pourtant excellent datant de la fin des années 70. En fait ces bds appartiennent à ma tante. Et je les lisais quand j’étais jeune quand on allait chez ma grand-mère. Je me souviens avoir trouvé ça génial, surtout après qu’on m’ait expliqué le sens caché.

Il s’agit d’une critique de la société Française durant la présidence Giscard. La société française est représentée sous les traits de tout un bestiaire animalier :

  • le baron noir : un prédateur sans scrupule représentant un capitaine d’industrie cynique
  • les hippopotames : la police passant leur journée à écraser des fourmis
  • les moutons : le peuple plus ou moins soumis (certains sont syndicalisés ou jeune rebelle)
  • un tatou : la police secrète (de mémoire)
  • un éléphant et une tortue : les intellectuels et les droits de l’hommiste comme qui dirait

les histoires souvent absurdes sont toujours porteurs de messages politiques ou philosophisues. Loin d’avoir vieilli, c’est encore plus d’actualité avec un sarkozisme qui rappelle un peu trop l’époque dirigiste pompidolienne-giscardienne.

je crois que l’ensemble des albums a été réédité en oeuvre complète et je me tate fortement pour les acheter.

Nic Oumouk T2 de Larcenet

Nic Oumouk

Comme beaucoup, le dernier album de Larcenet (Attila le Hun) m’avait déçu : enlisement de l’histoire, une philosophie qui se mord la queue…
Avec cet album, nous revoilà dans la fraîcheur et la spontanéité : une approche satyrique pleine d’humour qui permet à l’auteur de défendre ses idées sur la société et le regard qu’il lui porte.

Ca lorgne un peu vers “le retour à la terre”. Néanmoins, on retombe vite sur les pattes de la critique avec les dénonciations des multinationales de l’agronomie et de la malbouffe.

Le Génie des alpages 14

f'murr
Se plonger dans la lecture d’un nouveau Génie des alpages, c’est d’abord oublier ses repères rationnels et abandonner toute logique. Après cette petite période d’adaptation, c’est toujours le même plaisir de voir cette bande de moutons tarées et autres personnages évoluer. J’avoue, je comprends pas tout mais qu’importe, on referme la bd avec un bon sourire aux lèvres….