Noam Chomsky : Les Etats manqués : Fayard
Pour cet été, j’avais décidé d’alterner un bouquin de trucs pas vrais avec des livres de trucs vrais et sérieux. J’avais envie depuis longtemps de lire un livre de cet auteur américain. Les rares choses que je savais de lui m’avait plutôt plu. Et je considère qu’un américain est le mieux placé pour décrire les failles de l’Amérique.
Petit résumé de l’auteur :
“Avram Noam Chomsky (né le 7 décembre 1928, à Philadelphie, Pennsylvanie) est professeur honoraire de linguistique au Massachusetts Institute of Technology. Considéré comme le fondateur de la grammaire générative et transformationnelle, Chomsky est connu non seulement pour ses travaux en linguistique, mais aussi largement pour son activisme politique et sa critique de la politique étrangère de plusieurs pays, notamment celle du gouvernement américain, ainsi que pour ses analyses des médias. Chomsky se définit lui-même comme un anarchiste socialiste, un sympathisant de la mouvance anarcho-syndicaliste (il fait partie de l’IWW), et il est souvent considéré comme une figure intellectuelle incontournable de la gauche américaine.”
Pour plus d’infos je vous renvoie sur sa fiche de Wikipédia ou à son site internet.
L’argumentation de ce livre part de la définition par les Etats-Unis des “Etats manqués”, considérés comme dangereux pour leur sécurité et celle du monde, autorisant par la même le recours à des actions préventives.
Les “Etats manqués” sont ceux
- qui ne peuvent pas ou ne veulent pas «protéger leurs citoyens de la violence, voire de la mort»
- qui «se croient au-dessus des lois, nationales ou internationales».
- Bien qu’ils puissent avoir l’apparence de la démocratie, ils souffrent d’un grave «déficit démocratique» qui prive leurs institutions de contenu réel.
Noam Chomsky démontre que les Etats-unis sont les premiers à rentrer dans la définition de cette menace par le fait même : qu’ils n’ont pas su et ne protègent pas leurs citoyens convenablement (Terrorisme, Katrina), qu’ils se placent au dessus des lois internationales (ONU, convention de Genêve et Kyoto) et pour finir que les institutions au plus haut niveau engagent des politiques à l’opposition des attentes des citoyens.
Richement documenté, ce livre se lit d’une traite et balaie toute l’histoire des Etats-unis pour montrer que ce mode de fonctionnement n’est pas l’apanage du dernier président Bush. Ce livre permet aussi d’avoir une approche éclairée du conflit Israélo-palestinien.
Bref, je conseille et reconseille.