Moi Député (The Campaign)

Vendredi soir, je suis allé voir un film de Super Héros. Non pas ceux à capes et marteau comme dans the Avengers (Qui ma foi m’a plutôt bien diverti) mais du genre à sauver l’Amérique à coups de belles promesses démagogiques, de patriotisme niaiseux et de bigoteries sans conviction.

Pour tout français pétri d’américanisme primaire et de nombrilisme bien pensant, la description de la vie politique américaine du film  ne surprendra pas : Corruption au nom d’intérêts capitalistes supérieurs, Spin Doctors, promesse de campagnes, langue de bois, story telling, Jésus, Famille, Amérique, Jésus, strass et paillettes et Jésus….

Pour une vraie satire d’une campagne politique, vous pouvez toujours revoir un film comme Bob Roberts qui vous en apprendra surement plus (et éventuellement lire Tocqueville).

Ce film est avant tout l’occasion de voir deux acteurs en faire des tonnes dans leur rôle de candidat aux sénatoriales.

D’un côté Cam Brady (Will Ferrell), politicien chevronné et rodé, indéboulonnable de sa circonscription car seul candidat à chaque élection.

De l’autre Marty Higgins (Zach Galifianakis), gentil candide du patelin, fils d’un potentat local et animateur de l’office de tourisme.

Cette élection si démocratique n’est qu’une vaste fumisterie où seul compte l’intérêt final des frères Motch, Entrepreneur sans vergogne qui veulent implanter leurs entreprises chinoises sur le sol américain mais en gardant les ouvriers et les condition de travail d’origine.

La campagne s’enchaine ensuite, cruelle, bête et méchante entre un vétéran qui perd tous ses moyens (surtout financiers) et un amateur qui se prend au jeu jusqu’à piétiner ses propres idéaux : le pouvoir corrompt, etc.

Et il faut avouer que tout ce déballage sans finesse est franchement réjouissant surtout quand les candidats font appel aux plus belles “valeurs” américaines : anti-communisme primaire, culte des armes, Sex-Tape, famille unie de façade et Dieu à tout bout de champ.

Will Ferrell s’en sort brillamment tant il maîtrise le personnage. Il faut dire qu’il est un habitué du genre ayant de nombreuses fois endossé le costume de George W. Bush Jr.

Malgré son aspect critique, le film reste à la surface des choses ne faisant que dénoncer des travers connus de tous. Et comme nous sommes quand même en Amérique, il faudra à la fin que le système soit sauvé in-extremis par ces mêmes valeurs que le film tourne en dérision tout au long de l’histoire, ce qui est assez déroutant.

Ce n’est au final qu’une version un peu plus trash de “Monsieur Smith au Sénat” avec le même beau discours à la fin.

Néanmoins, on rit et c’est bien là l’objet du film en fin de compte. Mais surtout, allez le voir en VO !!

Et en ce moment, on en a bien besoin…..   7,5/10

 

 

 

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