On Neurone again

Toute information a besoin d’un support physique pour se maintenir : du granite, des plaques d’argile, du papier, des picots magnétiques dressés ou non sur une disquette. on ne m’enlèvera pas cette idée. Même la mode du cloud computing n’échappe pas à cette règle.

Cette réflexion est d’autant plus inattendue qu’elle vient d’un endroit où je n’ai fichtre idée sur la manière dont la conservation des données se fait. Informatiquement, l’information est stockée principalement de façon binaire : une longue suite de 0 et de 1 qui décryptée font surgir une image, un son,etc.

Mais dans le cerveau? Vaguement je sais qu’il s’agit d’une machine complexe dont le moteur est à la fois chimique et électrique. Je sais aussi que l’information n’est pas stockée en tant que telle mais compartimentée, découpée en un vaste réseau relationnel : une odeur va converger vers un souvenir qui va converger vers un ensemble de symboles qui vont à leur tour construire une image qui s’imposera à nous. Néanmoins, je ne sais pas comment est codée une information de base dans le cerveau. Existe t-il une molécule chimique qui détermine la présence d’une unité mémorielle? Comment l’agencement de ces unités de base se constitue entre elles pour construire un concept?

Je suis pleinement conscient (sic) qu’ils existent nombre de livres ou articles qui pourraient m’éclairer. Mais comme d’habitude, ces réflexions de la plus haute importance me sont venues ce matin sur la route du boulot. Encore plus important, cette réflexion ne s’est pas imposée Deus Ex Machina (c’est classe le latin)mais est elle-même le résultat d’un cheminement dont le point de départ s’est perdu en cours de route.

Je suis sûr au moins d’une chose : j’écoutais les Beatles et je me suis mis à penser à ce tableau

C’est un tableau du peintre suisse Böcklin (l’île des morts) qui m’a toujours fasciné par ses effets d’ombres et de lumière, sur les émotions qu’ils m’apportent (assez mélancolique en fin de compte). Mais comme tout souvenir immédiat, cela a vite fait de me renvoyer vers des temps anciens.

C’était dans les années 80. J’étais abonné depuis plusieurs années au journal Spirou. Il y avait un auteur que j’appréciais particulièrement : c’était Frank avec son personnage Broussaille. L’écologie était à ses balbutiements et n’avait pas envahie avec toute son hypocrisie notre société (j’entends par là que tout le monde en parle mais ne fais rien). Les histoires étaient fraiches, poétiques et engagées. C’est un personnage qui a gagné en maturité en même temps que je grandissais. Nous prenions ensemble conscience de la dureté du monde qui nous entouraient tout en essayant de ne pas renier ce que nous pensions juste. Et c’est certainement ce qui a fait de moi un éternel rêveur sous le vilain cynique que je suis. Il a exercé une influence discrète mais néanmoins efficace sur ma perception du monde, et sur cette délicatesse utilisation de l’évasion pour échapper à la grisaille du quotidien. Je me rends compte à postériori combien ces histoires sont à mettre au même niveau que les films de Miyazaki.

Et c’est dans ses histoires que j’ai découvert Böklin. Il a été directement abordé dans une courte histoire “Le secret de Böcklin”. Mais Franck, a parsemé son œuvre de références à ce peintre dans d’autres histoires. Et c’est comme ça qu’à 14 ans, en plein débuts de mon adolescence, je n’ai rien trouvé de mieux que m’accrocher à un artiste qui symbolise autant les affres et inquiétudes noires de cette période de la vie.

Maintenant que je suis tranquillement assis devant mon ordinateur et que le gros cerveau google est là pour me filer un coup de main, je me permets de vous renvoyer ici et là si vous voulez en savoir plus

  • Böcklin.
  • Broussaille (incroyablement, j’ai redécouvert ici les liens forts entre le personnage et le peintre).

Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas tarder à les acheter pour me replonger et titiller mes neurones et mon imaginaire.

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