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Alef-Thau : un bon début, une mauvaise fin

Au milieu des années 80, je commençais à m’intéresser aux Bds sites adultes.

– Mon argent de poche atteignait des niveaux records astronomiques grâce aux boulots d’été

– Un magasin de BD ouvrait à Bayonne (Merci Gribouille).

– Je profitais des collections des mes inestimables oncle et tante quand j’allais à Bordeaux

Parmi les premiers achats d’un longue série, il y eu d’abord L’Incal de Moebius et Jodorowsky. Cette série fut le germe de la découverte de nouveaux auteurs et séries par ricochet : Parmi celles-ci, il y eut vite Alef-Thau.

Cette série raconte les aventures d’un enfant né sans jambes et sans bras, qui d’aventures en aventures retrouvera son intégrité physique. Il découvrira que le monde qui l’entoure n’est en fait qu’une complète illusion générée par des “immortels” pour éduquer leur progéniture.

Le scénario demeure toujours aussi original, écrit par un Jodorowsky au meilleur de sa forme. Derrière l’aventure se cache bien entendu plein d’allusions philosophes et mystiques : le nom Alef-Thau est ainsi constitué de la première et dernière lettre de l’alphabet hébraïque. Malkouth, une guerrière, renvoie directement à la Kabbale

Le Dessin est assuré par un jeune dessinateur Arno dont le style s’éclaircit au fur et à mesure des albums sans perdre en maîtrise. Par contre le dernier album de la série a été dessinée par Covial du fait du décès prématuré d’Arno.

La  série a ensuite connu une suite, “le Monde d’Alef-Thau” toujours imaginée par Jodorowsky et dessinée par Marco Nizzoli. Mais comme souvent avec Jodorowsky, après le meilleur on a le pire. L’histoire est sans saveur, alternant entre ésotérisme et psychanalyse à deux balles, rendant encore plus indigeste la lecture.

Reprenant à son compte la dualité Arno/Alef-Thau, nous voici de retour dans le monde fantasmagorique de la première série mais sans le plaisir initial. le scénario est simpliste à coups de dualité cousue de fil blanc (Inconscient, conscient) et de linéarité monotone : une rencontre, un combat.,etc.

Le dessin qui reste correcte est néanmoins sans saveurs.

Un premier tome était donc paru en 2008. J’avais du le lire, émettre une “mouaisss, bof,bof) et le ranger dans un coin d’étagères.

Je ne pensais plus vraiment à cette série jusqu’à ce que je tombe par hasard sur le tome 2 sorti quand même en 2009 !!!

Parce que j’aime bien avoir des séries complètes et par sens du devoir, j’ai acheté et lu ce second volume, ce qui n’a fait que conforter l’intérêt mineur de cette suite qui ne semble même pas croire en elle.

Un tome 3 est prévu…. Que j’achèterai

Puis je relirai Alef-Thau, le seul, l’unique, qui depuis 30 ans est de tous mes déménagements.

Je vous invite à en faire autant : lisez la série originale et laissez tomber cette suite insipide.

 

Machinarium

Voici un petit jeu simple beau et prenant. Si avec ça vous n’êtes pas alléché…

Il ne s’agit pas d’un jeu tout frais sorti. il date de 2009. Je n’y ai joué que parce qu’il vient de débarquer sur les tablettes Androïd.

C’est un jeu classique d’aventure /puzzle old-school. on y incarne un petit robot balancé dans une décharge. Démembré par le choc, il nous appartient de le reconstruire et de comprendre ce qui a pu lui arriver. Il faut interagir avec les objets du décor, résoudre des casse-têtes pour avancer dans l’histoire. Le petit robot peut stocker tout ce qu’on ramasse, s’en servir quand l’occasion se présente et ajuster sa taille pour rapetisser ou atteindre des lieux hauts placés.

L’histoire est linéaire et simpliste (délivrer son amie et se débarrasser des trois brutes à l’origine de ses malheurs). On retrouve le classicisme des jeux où on avance qu’à coups de “je clique partout pour voir s’il se passe quelque chose” et de petits énigmes faites de rouages et autres billes.

Ce qui rend ce jeu si prenant est avant tout :

une ambiance très attachante. Comme Pixar avec Wall-E, les créateurs du jeu ont réussi à rendre attachant tout le petit monde qui s’agite dans la cité robotisée et pourtant si archaïque. Tout est à moitié rouillé, fait de bric et de broc, grince, goutte et fuit. Pas de longs dialogues non plus : la narration se fait à travers des bulles où les propos sont animés dans de petite scénettes. La bande sonore est extrêmement réussie : les cliquetis et autres grésillements s’accouplent dans un brouhaha électronique.

Des graphismes très réussis : pas de 3d ici, juste des paysages presque griffonnées et touffues parsemées de petites animations. Les traits sont malgré tout fins, les couleurs rendent bien la sensation de rouille et de métal. Chaque tableau est en soit un vrai moment de découverte lors du jeu. Le design est un croisement entre Terry Gilliam et  Miyazaki. Les créateurs du jeu sont tchèques, on y retrouve les influences des films d’animation des pays de l’est.

Les énigmes : sans être complexes, elles sont assez difficiles pour vous énerver un peu. Machinarium comprend aussi quelques mini jeux rigolos : un space invader, un puissance 5. Une aide à deux niveaux est proposée pour chaque niveau : une petite bulle explicative ou, plus dur, un solution directe accessible qu’en réussissant un petit shoot’em up.

 

On tombe vraiment sous le charme de ce jeu ce qui réduit d’autant plus sa durée de vie (plutôt courte)  : il est très difficile de décrocher tant qu’on n’a pas fini.

Il existe sur plein de plateformes à des prix divers : Ios, Androïd et PC. Il vaut mieux y jouer sur Tablette, cela revient largement moins cher (4€ contre 10€).

Une démo est d’ailleurs disponible à cet adresse : Machinarium.

Ce jeu a été conçu par un petit studio indépendant, Amanita désign

Ne regardez pas…

Les séries qui ne seront pas reconduites faute d’audience

On avait déjà eu le droit à “Flash Forward” et “The Event”. En ce moment, le couperet est en train de tomber pour celles démarrées l’année dernière

Exit donc :

Alcatraz : nous ne seront jamais le pourquoi du comment de la disparition des locataires de la prison d’Alcatraz. Tant pis pour le Cliffhanger…

Awake : Nous ne serons jamais quelle est le vrai monde de Michael Britten, celui avec son fils vivant ou celui avec sa femme vivante.

C’est aussi le cas de : Ringer, The Secret Circle, Are You There, Chelsea, BFF and Bent que je ne connais pas.

Par contre les séries “Once upon a time“, “Touch” ont été renouvelées ainsi que Fringe pour une ultime saison.

Alors pour ceux qui compte les regarder sur TF1 ou Canal, réfléchissez y à deux fois

Pour un récapitulatif complet, le site Sérieslive fait ça très bien.

 

 

Faut Vouère

Will Ferrell a souvent revêtu les habits présidentiels en imitant George Bush comme par exemple ICI ou LA.

Dans un film, sur les écrans cet été, il joue le rôle d’un candidat à l’investiture américaine en Caroline du Nord. Concurrencé par un candidat qui a tout du pauvre type, il devra mettre les bouchées doubles pour l’emporter. Tout y passe : flirt avec les religieux, les paysans, les pro armes, tout y passe….

Difficile de juger comme ça mais pourquoi pas…

 

 et Juste pour le plaisir…

 

Puits de science fiction

Hier soir, j’ai encore fait chou blanc en recherchent mon bouquin de Benford

Je sais bien qu’on peut le trouver sur le net en cherchant bien mais soit à des prix prohibitifs, soit d’occasion sans l’absolue certitude de ne pas y trouver une crotte de nez coincée entre deux pages, des traces de gras ou autres substance loin des standards de l’impression. Je me résigne à attendre patiemment une réédition comme ce fut le cas pour le tome 4 ou à l’envoi anonyme d’un généreux donateur (on peut toujours rêver).

En cherchant quelques remplaçants à ma frustration, je n’ai rien trouvé de transcendant ou qui titille ma curiosité. On a toujours aussi le risque de ne pas accrocher malgré un résumé aguicheur en quatrième de couverture.

Si vous êtes peu coutumier du genre ou à la recherche d’avis critiques, voici quelques sites en général bien fournis et assez pertinents

Les spécialistes :

Le cafard Cosmique : même si les animateurs du site ont arrêté toute activité pour cause de batterie à plat, il reste une référence incontournable en matière de critiques (1460 au compteur) et de présentation des auteurs. Le forum reste par contre lui très actif mais nécessite de créer un compte.

Actu SF : un vénérable parmi les vénérables : très pointu, ce site ne s’arrête pas à la littérature et explore tous les continents SF : BD, Film et conférences.

Yozone : là aussi, un site généraliste mais offrant pas mal de critiques et dossiers. la mise en page, par contre, est assez rebutante.

Les communautaires : Chacun est libre d’apporter sa pierre à l’édifice de la critique.

Noosfère : beaucoup de critiques, des sites spécialisés par auteurs, une encyclopédie. Il faut faire le tri mais très intéressant.

SciFi Universe : ce portail assez complet sur l’actualité offre aussi pas mal de critiques faites par des membres de la communauté.

Babelio : Site là aussi généraliste permettant à chacun de donner son avis sur un livre, il n’en ai pas moins fourni côté science fiction. Mais là aussi il faut faire le tri sur la pertinence des critiques.

 

Les sites de commerce : un truc tout con, lire les critiques postées sur Amazon, la Fnac et autres. C’est souvent intéressant et bien torché

Et la papier alors?

Le genre regorge de fanzine (galaxies, SF Mag, Géante Rouge) mais un seul vrai magazine existe, Bifrost. Tous les 3 mois, cette revue offre interviews, critiques et nouvelles inédites. On peut s’abonner ou l’acheter à la Fnac, Culture ou autre espace culturel.

Je dédis cet article à Jacques Goimard, qui se casse le c… depuis 40 ans à promouvoir la sf, notamment à travers la collection Pocket SF.

 

 

Epuisante SF

La Science Fiction est un genre mal aimé. Considérée comme de la mauvaise littérature pour un public attardé, elle tente de survivre tant bien que mal.

Pourtant la France a toujours été une terre d’accueil pour la SF. Historiquement notre pays est même l’un des berceaux du genre : Cyrano de Bergerac, Jules Verne, René Barjavel, Pierre Boulle et autres Jeury, Curval et Andrevon. La science fiction anglo-saxonne a été aussi bien accueillie. On peur rappeler par exemple combien les traductions françaises ont souvent été réalisées par de grandes plumes. La traduction par Boris Vian du Monde des Ā de Van Vogt dans les années 50 fut ainsi le début d’un engouement sans faille.

 

Dans toutes librairies, on trouve le rayon SF, en général accolé au rayon policier (autre grande spécialité française) avec les collections biens connues de tous aux tranches reconnaissables : bleue pour J’ai Lu , Grise pour Presse Pocket,etc.

Malgré cette implantation historique, la science fiction est reléguée bien bas par rapport à ces petits copains des autres rayons.

– Jamais on ne parle de science fiction dans les émissions littéraires ou on n’invitera d’auteurs, sauf à citer les quelques icônes qui vont bien : Bradbury, K Dick.

– L’explosion de la littérature pseudo fantasy à l’usage des ados, resucée infinie d’histoires de vampires et autres sorciers ténébreux.

– Les tentatives de récupération d’auteurs français faisant preuve d’originalité en repompant 40 ans de SF américaine (Bernard Werber).

– Un public fan et fidèle mais néanmoins limité (pas plus de 15 000 personnes).

 

Malgré tout, de part l’historique de son implantation en France (et le travail d’éditeurs passionnés), on continue à pouvoir découvrir le meilleur de la SF anglo-saxonne

Par contre, du fait de tirages limités, remettre à plus tard l’achat de tel ou tel livre peut être très dangereux.

Pour mieux illustrer mon propos, je vais vous causer du bouquin que je lis actuellement : il s’agit que du quatrième tome de la saga du centre galactique de Gregory Benford.

Benford, à la fois écrivain et physicien, fait partie du courant Hard science : les descriptions font la part belle à la physique, à la biologie et à l’astronomie. Il fait donc partie de ces auteurs dont le style est très hermétique voir pénible voir chiant s’il n’y avait pas l’originalité du discours. On peut citer Stephen Baxter ou Greg Bear comme autres auteurs du genre.

Le cycle du centre galactique nous convie à suivre l’évolution de l’humanité entre balbutiement, essor et décadence. C’est avant tout le théâtre du conflit entre la vie biologique et la vie mécanique comme seul évolution possible et nécessaire dans le futur. Au final, l’humanité n’est plus qu’une race subsistant parmi les grands, comme des insectes rampants ne méritant pas qu’on s’y intéresse pour les écraser. Benford nous convie à suivre l’épopée de survivants cherchant leur destin en fonçant vers le centre de la galaxie. C’est l’occasion pour l’auteur d’exposer sa vison du cosmos et d’imaginer des formes de vie exotiques.

J’ai commencé à lire les 3 premiers tomes,il y facilement dix ans, lentement mais surement.

Mais quand il me vint l’envie d’acheter le quatrième tome, seul le cinquième était présent dans la rayons. Il était considéré comme épuisé que ce soit dans les librairies physiques ou virtuelles. Frustré, j’ai tenté de le trouver chez des bouquinistes sans plus de succès. Depuis, les livres trônent sur une étagère poussiéreuse et je repense à tout cela quand je les croise du regard.

Et Miracle !!! Le Livre de Poche a édité le livre de nouveau en 2010 et j’ai eu le plaisir de l’acheter l’année dernière. Ayant bien baissé la pile des trucs à lire, j’ai commencé à le lire il y a 3 jours. Bien entendu, j’avais à peu près tout oublié des trois premiers tomes et j’ai du rafraîchir ma mémoire à coup d’internet.

Et maintenant que sa lecture s’est achevée paisiblement allongé sur un hamac, je pensais entamer le cinquième tome aperçu il y a fort longtemps. J’ai eu beau le chercher partout, j’ai du me rendre à l’évidence que je ne l’avais pas acheté.

Et comble du dégout, sur les sites marchands : un seul mot apparaît quand je tente de l’acheter : Epuisé….

Encore quelques années à attendre.

Et le pire dans tout ça, c’est que le dernier tome n’a jamais été édité en France….

Si c’est pas être maso…

 

RIP MCA

Je pensais juste devoir supporter l’angoisse du second tour ce Week-End jusqu’à ce que j’apprenne la mort d’Adam Yauch, un des trois Beastie Boys à l’âge de 48 ans.

Cet énorme perte a étouffé l’enjeu présidentiel (mais demain ça repartira de plus belle) dans mes préoccupations du moment. Si je devais résumer les deux groupes qui m’ont le plus influencé et marqué musicalement, il y aurait les Beatles et les Beastie Boys. Etonnant de constater la similitude de nom….

 

Il y a trois ans, à l’annonce de son cancer des glandes salivaires, du report de l’album, j’avais déjà envisagé la fin du groupe. Mais depuis les nuages noirs avaient semblé se dissiper. L’album était sorti avec ses clips toujours aussi originaux et ses petites pépites.

Mais voilà que la faucheuse s’est rappelé à ses bons services emportant MCA. Des trois comparses, c’est celui dont j’appréciais le plus la voix. En opposition à AdRock et Mike D, deux braillards aux voix aigües, Adam Yaunch contrebalançait une voix rauque et sourde.

 

Je suis venu assez tardivement aux Beastie Boys. C’est encore via les Enfants du Rock qu’ils me sont apparus pour la première fois. Je ne garde pas plus de souvenirs que l’image de trois bad boys à la notoriété sulfureuse. Etant peu attiré par le hip-hop ou le rap, je ne retenais que leur nom et guère plus (idem pour Public Ennemy d’ailleurs)

Et ensuite plus rien que dalle. C’est étudiant que j’ai découvert leur musique : l’accès aux chaines musicales, le brassage culturel m’ont fait plonger définitivement.

C’est bien entendu l’album ill Communication qui fut le point d’entrée avec son morceau Sabotage. Le rock fut le pont vers d’autres sonorités et d’autres expériences musicales. Cet album qui fait parti des quelques que je considère comme parfait fut écouté, réécouté encore et encore et encore. Il m’a suivi dans tous mes déplacements et n’a jamais quitté ma voiture. Tellement bourlingué qu’il m’a fallu le racheter 2 fois.

Je remontais rapidement le courant du temps à travers “Check your head“, “Paul’s Boutique” et “Licenced to ill“.

J’ai eu aussi le plaisir comme le fan de base d’attendre fiévreusement la sortie des nouveaux albums : “Hello Nasty“, “To the 5 Burroughs” et “Hot Sauce Comittee part 2

Cet engouement particulier a pris un nouveau tournant dernièrement grâce à mon fils. Il est devenu accroc des “trois messieurs qui font des bêtises” en regardant le clip de “Make some noise”. Ce fut ensuite tous les autres clips qui y passèrent.

Et chaque jour que je l’accompagne à l’école, il n’est pas question d’écouter autre choses que les Beastie Boys. Leur discographie complète a rejoint depuis ma boite à gants.

Réduire les Beastie Boys à un groupe de rap ou de Hip-hop est d’une bêtise crasse. Ils sont un passage vers la diversité, vers des genres ou des styles qui m’étaient jusqu’alors inconnus. Ils m’ont ouvert les yeux vers tout ce qui avait pu m’échapper ces 20 dernière années.

Aujourd’hui, l’expression “les meilleures choses ont une fin” me met une bonne claque. Mais je sais que ,quand je remettrai le contact dans ma voiture dans pas longtemps, c’est “Looking Down the Barrel of a Gun” qui jaillira des enceintes et enverra chier la mort.

billet sur oubli terré

Après le dessin animé perdu de vu, voici le film perdu de vue.

Là aussi, les détails sont flous, quasi inexistants : des images résiduelles d’une bande annonce.

C’est encore le début des années 80. Mitterrand fait place à Giscard et la télé se libère. Les premiers magnétoscopes font leur apparition (en passant par Poitiers) et pas mal de films commencent à parvenir en France. Parmi ceux-ci, la part belle est faite à la distribution des films d’épouvante qui commencent à proliférer depuis les années 70 : massacre à la tronçonneuse, scanner et autres Cannibal Holocaust.

En même temps, des émissions se font l’écho du film de genre. je pense sans trop me tromper que ce fut dans Les enfants du Rock et plus particulièrement dans Sex Machine des Sieurs Dionnet et Manoeuvre que je fus le témoin d’une bande annonce des plus terrifiantes.

Mais comme je vous l’ai dit : de tout ceci ne reste que quelques bribes et notamment une scène notoire : des espèces de bestioles rondes pourvues de ventouses et d’une bouche carnassière se déplaçant dans l’air comme un frisbie. Un couple enfermé dans une voiture tente de se soustraire au danger. On voit alors une des créatures atterrir sur le pare brise dévoilant sa bouche vorace.

Et voilà, c’est tout. Et depuis, je n’ai jamais pu retrouver quel était ce film dont les extraits m’avaient tant marqué

 

Ce fut au détour d’une conversation que la chasse a repris 30 ans plus tard. Lors d’une pause café, et par un hasard extraordinaire, un ami m’a raconté avoir vu la même bande annonce. Aussi marqué que moi, il n’avait eu de cesse (bon j’exagère) de retrouver le film mais sans succès.

Ce signe du destin me frappa mais par manque de temps, je passais à autre chose.

Mais voilà que la semaine dernière, le film revint dans la conversation et je ne laissais cette fois ci pas passer le bus du Destin.

La recherche sur le net fut âpre avec si peu d’indices : monstre, pare brise, ventouse, tout y passa. Google Images me sauva en m’offrant la solution.

Le film s’appelle “Terreur extraterrestre” (Without Warning en Anglais) et comptait dans sa distribution quelques acteurs connus : jack Palance, martin Landau et un David caruso tout jeunot. Avant d’aller plus loin, je livre à vos yeux ébahis la bande annonce. Bien sûr, le vernis de l’enfance n’est plus là. Le film d’horreur a fait place au nanar.

 

 

Après ce grand moment de cinéma, et sans plus attendre en mettant fin par là même à un suspense insoutenable, voici le résumé : ‘Une série d’attaque de petites créatures volantes et voraces provoque des morts isolées dans une campagne de l’Amérique profonde. Alerté par un couple de jeunes ayant survécu à l’hécatombe, un petit groupe lutte désespérément contre un impitoyable prédateur d’un autre monde qui hante les forêts et chasse tous les humains qu’il rencontre.

Ca ne vous rappelle rien? Mais bon sang, ça ressemble quand même pas mal à Prédator cette histoire !!! Sauf que Predator c’est en 1987.

Il a fallu revoir la gueule du monstre pour le faire plus crédible. On lui a donc fait faire une séance de relooking (magnifaïque  ma chérie!!!)

   

Avant…….                                                 Pis Après.

 

Par contre, il y a un truc qu’on a gardé entre les deux films, c’est l’acteur pour jouer la créature, à savoir Kevin Peter Hall, un grand gaillard de 2m19.

En dehors ce ces rôles, cet acteur n’est pas un illustre inconnu pour ceux qui se sont gavés de séries américaines dans les années 80 : ils jouaient le Dr Elvin Lincoln dans la série Superminds (Misfits of Science) qui passa sur feu la Cinq. C’étaient le grand black qui pouvait devenir tout petit quand il se touchait le cou.

Bon pour ceux qui ne connaissent pas ou qui ont oublié : petite piqure de rappel (pour Info Courtney Cox a démarré sa carrière dans cette série)

 

Le monde est petit, c’est dingue….

 

Sacré comique de Goossens

Sacré Comique

de Daniel Goossens

Editions Fluide Glacial


Un nouvel album de Goossens qui arrive ni vu ni connu comme un rayon de soleil dans cette semaine arrosée et grisâtre.

Commençons tout de suite par les précautions d’usage. Vous ne connaissez pas l’oeuvre de Goossens, inutile de lire cette note. Mon enthousiasme pour cet auteur pourrait mal vous aiguiller. Goossens, ou on l’adore ou on déteste, il n’y a pas d’autres possibilités.

Son style est indéfinissable entre non-sense, errements et réflexion poussée dans l’irrationnalité la plus totale. C’est comme lire le texte d’un philosophe sous acide : sous des dehors très sérieux, le propos est tordu, biaisé et part en saucisse à chaque case dans des mises en abyme invraisemblables.

Pour ceux qui veulent tâter le terrain, je vous recommanderai son encyclopédie des bébés en trois tomes. Mais attention le train peut aussi rebuter tout en gras et lavis.

Si cet album aborde les mystères de la bible et plus particulièrement le nouveau testament avec Jésus (personnage souvent abordé par goossens), on y retrouve en fait les deux romanciers Georges et Louis, héros d’une série d’albums. Je n’ai jamais accroché véritablement à ce tandem. Heureusement, leur présence s’estompe au fur et à mesure de l’album.

Réécrivant l’histoire à coup d’anachronismes et de théologies délirantes, Goossens s’amuse à déconstruire les grands mythes de la chrétienté sans jamais s’égarer dans la simple attaque anti-cléricale. C’est plus une manière d’appréhender les mystères de la foi à l’aune de la rationalité scientifique ou d’imaginer des scènes cocasses : Superman sauvant Jésus, les apôtres débriefant ses interventions, décliner à l’infini des alternatives comme l’oeil de Caïn

Bref une franche rigolade même si j’ai trouvé perso une petite baisse de régime plus due à l’utilisation de Georges et Louis

En conclusion :

– Vous ne connaissez pas Goossens, cet article ne vous concerne pas

– Vous aimez Goossens, Idem car vous l’achèterez de toute manière quoi que j’en dise.

 

 

La Famille de Bastien Vivès

La Famille

de Bastien Vivès

Shampooing Editions


Voici un nouvel album commis par Bastien Vivès après “le jeu vidéo

Je dis bien “commis” car ici encore l’auteur joue avec les codes traditionnels, le politiquement incorrect,prenant à rebrousse-poil les valeurs morales.

On croirait lire un anti-manifeste d’un livre de François Dolto ou de Freud.

Les parents se lâchent en invectivant leurs enfants, sorte de futures délinquants ou trainées, les traitant comme des égaux dans des conversations d’adulte. Tout le monde est assez infect, la candeur et la naïveté étant totalement absente. La transmission du savoir en matière d’éducation sexuelle en prend un coup si je puis dire : transgressif et dégressif

C’est certainement dérangeant à la lecture pour certaines des histoires quand on s’arrête à une lecture trop premier degré ou trop second degré aussi. En fait il faut flotter entre ces deux niveaux sans se départir de l’humour grinçant de Vives.

Bastien Vivès finit par se mettre en scène lui même dans une auto-glorification forcenée.

Très décalé, très bizarre mais néanmoins drôle si l’on s’en tient à l’exercice de style déployé par cette BD : Radicaliser le discours du quotidien.

Pas mal, pas mal….

 

 

 

Young Adult

YOUNG ADULT

Réalisé par Jason Reitman

Avec Charlize Theron, Patton Oswalt, Patrick Wilson…


 

Mavis Gary est resté la reine du Bal dans sa tête depuis le lycée. Originaire d’une petite ville de province,Mercury,  elle a fuit la médiocrité pour la “Capitale” Minéapolis, surnommée la petite pomme (en référence à la grande, New-York).

Malgré cette fuite, elle n’a pas gagné en splendeur : divorcée, alcoolique, dépressive et auteur anonyme de romans à l’eau de rose pour adulescent (Young Adult). Ouvrage après ouvrage, elle revit sa gloire passée quand elle était l’objet de tous les regards.

Concrètement, elle s’emmerde grave, passant ses journées en jogging hello Kitty, à regarder des soap à la télé, à tenter de pondre le futur livre et à s’occuper vaguement de son toutou. Sa vie sociale est assez limitée entre coup d’un soir et brunch avec des relations.

Au milieu de cet ennui quotidien, un faire-part de naissance s’immisce : elle apprend que son ex grand amour de jeunesse marié est devenu papa. Ni une ni deux, Mavis reprend le chemin de la campagne pour le reconquérir. Tentant de rembobiner le temps comme une vieille cassette, elle reste persuadée que les années qui se sont écoulées qui se sont écoulées n’ont rien changé aux sentiments qu’ils éprouvent

Inévitablement, elle se heurte au mur de la réalité (un mari aimant et pouponnant) mais continuera avec un aveuglement constant à s’y cogner la tête. Aigrie, hautaine et immature, elle use de tous les moyens pour parvenir à ses fins. Parallèlement, elle trouvera dans un autre ancien du lycée, Matt, souffre douleur typisue, un compagnon d’infortune et de beuverie.

Ce film joue habilement des aspects les plus mesquins des rapports humains : méchanceté, veulerie, supériorité.

Personne ne semble grandi de ce film volontairement ou involontairement. Les habitants de Mercury sont habituellement décrits comme des gens simples dans les deux sens du terme. Sous un bonheur apparent, ils sont souvent amers et jaloux de ce qui ont fui leur quotidien sans surprise.

Mavis est égoiste, méchante et sans émotion autre que celles que lui renvoie son passé et ses livres à l’eau de rose. Si elle passe du temps avec Matt l’infirme c’est plus souvent pour se faire plaindre et picoler.

Si à un moment, elle semble s’ouvrir à sa triste conviction, très vite le naturel revient au galop. Sa vie ratée vaut mieux que la vie “ratée” des autres.

Un très bon film même si tout le monde n’y trouvera pas son compte. On accroche ou pas au style et à l’atmosphère.

Charlize Theron est vraiment excellente par ses exercices constants de transformation entre ado attardée dépressive et femme fatale.

Note : 8/10

 

 

Le Film Condor en le regardant

Et voilà pif paf en train de regarder la bande du futur Film Avengers qui me tente pas vraiment trop trop.

Et je me suis rappelé un film que j’étais allé voir au cinéma et que ma mémoire avait totalement occulté : Condorman.

Ce film à la croisée de James Bond et pas grand chose nous raconte les tribulations d’un dessinateur de bandes dessinées embarqué malgré lui dans des aventures d’espionnage. Bien entendu, il va s’inspirer de sa création “Condorman” espèce de super Héros pourvu d’ailes mécaniques pour déjouer les pièges de ses ennemies et sauver la Natalia, espionne russe en danger.

A l’époque, j’avais trouvé ça génial. L’ayant revu plus tard, j’avais trouvé ça rigolo. J’imagine que si je le revoyais maintenant, je serais désolé….. Il en est ainsi de tout ce qui touche à l’enfance, l’enrobage de l’émerveillement candide tend à s’émousser et se craqueler au profit d’une rationalité crasse.

 

Notre héros avait aussi une voiture digne des Majorettes et des Hot-wheels

Et le méchant du film était interprété par le français Jean-Pierre Kalfon (en borgne maléfique)

Pour les connaisseurs, la scène d’ouverture du Film Kick-Ass est un hommage manifeste à ce film 🙂

 

Et comme la recherche de vidéo de ce film m’a fait tomber sur d’autres nanars, les voici pour le plaisir

 Un Star Wars du pauvre

 

Un capitaine America du pauvre

 

et le summum Hitler en étoile de mer mutante

 

 

 

 

A travers temps

À travers temps

de Robert Charles Wilson

Denoël


Voici un roman plutôt ancien de Robert Charles Wilson,enfin traduit et édité en France.

Oeuvre de jeunesse, elle n’en demeure pas moins dans la veine des autres livres de l’écrivain, tant par l’atmosphère caractéristique qui transparait que par les thèmes employés.

L’action débute en 1964. Ben Collier vit seul dans un petite maison isolée dans les collines avoisinantes d’une bourgade du nord-ouest des Etats-Unis, Belltower. C’est une petite ville de province comme une autre avec son garagiste, son docteur, son agence immobilière et ses ragots. Ben Collier est discret, solitaire et s’éloigne rarement de chez lui. Il est juste le concierge d’une maison qui sert de tunnel temporel à travers les âges pour les descendants fort lointains de l’humanité. en 1979, un homme du 21ème siècle y fait irruption, tuant Ben Collier.

1989, Tom Wilson, rescapé d’un divorce et d’une dépression prend possession de la demeure, revenant par là même dans le village de son enfance. La maison semble n’avoir jamais été abandonnée sous ses aspects désuets. Et au fur et à mesure que le temps passe, des voix se font entendre dans ses rêves puis dans la vieille télévision.

Tom Wilson, personnage central du livre passe son temps à se fuir : des parents morts trop vite, un mariage et une carrière à l’abandon, il cherche une rédemption en fuyant vers les années 60.

Billy Gargullo fuit un avenir où les catastrophes climatiques sont l’occasion de guerres sanglantes. Parasité par une armure qui fait de lui un surhomme mais le rend dépendant à l’agressivité, il s’enfonce un peu plus loin en 1952 commençant une vie de reclus et de tueurs occasionnels.

Si ce livre est bien un livre de science fiction, il s’ancre dans le présent et dans le passé. C’est un livre sur le déracinement, la solitude et la mélancolie comme Robert Charles Wilson sait si bien le faire, Très descriptif, s’appuyant sur les tréfonds psychologiques de ses personnages, nous sommes happés dans une Amérique qui se cherche, loin de l’American way of life, que ce soit celle des années 60 de Greenwich Village ou de la fin des années 80 à Belltower ou dans  l’Ohio du futur. Les psychoses sont toujours là (la bombe, la pollution), l’avenir semble sans réel intérêt. Toute ces époques ne sont plus qu’une curiosité pour des érudits d’un futur éloigné, de vieilles images jaunies.

Evitant le piège des paradoxes temporels ou l’envie d’en jouer, le récit est au contraire très bien construit et on ne souffre pas de flashbacks intempestifs. Très bien écrit, on se sent très vite en osmose avec les personnages et un sentiment de tristesse nous envahit malgré nous.

Un très beau livre 9/10