Archives de catégorie : Critiques

Schtroumpf people ou village Schtroumpf

Mais qu’est ce qui leur a pris?

Il est notoirement reconnu que ce sont les choses les plus simples qui sont les plus à même de déclencher la contreverse. Pour la BD c’est pareil. Les premiers albums de Tintin ont été attaqués pour leur parti pris colonialiste, anti-communiste, antisémite. Si on peut taxer l’oeuvre d’Hergé d’errement lié à son temps, elle a eu maintes fois l’occasion de montrer l’attachement de son auteur à des valeurs largement plus humanistes.

C’est un peu la même chose avec les Schtroumpfs. Jamais en les lisant petit, je ne me serais imaginer les passer sous la moulinette d’une grille de lecture sociologique, politique ou autre.

En grandissant, je me suis légitimement posé la question de l’orientation sexuelle de cette bleusaille nourrie à la salsepareille. Une telle concentration de mâles ne pouvaient qu’entraîner en toute probabilité des amitiés homosexuelles. C’était plus une blague d’ados attardés qu’une considération inscrite dans une morale sociétale. L’idée n’allait pas plus loin que la bonne vieille blague “pouf pouf ah la la” et s’évaporait vite submergée à la lecture des albums de Peyo. Seul le schtroumpf coquet attirait l’attention sur cette ambivalence.

Dernièrement la polémique a resurgi mais sous d’autres formes à travers l’ouvrage d’un universitaire qui s’est mis à intellectualiser en adulte cet univers enfantin. Que ne faut-il pas faire pour faire parler de soit. On en cause ici et .

Mais tout ça n’était que ratiocinage et tempête dans un verre d’eau.

Pourtant hier en arpentant les allées d’un espace culturel, je suis tombé sur le dernier album de nos petits lutins : “Les schtroumpfs de l’ordre

Si l’histoire en elle-même traite de la mise en place de lois et de règlements dans une société et le risque d’excès (ce qui en cette période électorale, ferait presque penser à une critique du tout sécuritaire sarkoziste), la couverture en elle-même m’a fait beaucoup tiquer… Y aurait-il un message caché, une allusion? Non mais franchement, les schtroumpfs feraient ils donc partie du “Village”?

En passant je suis tombé sur ce site (en anglais) qui recense toutes les figurines des Schtroumpfs.

 

Mission impossible : protocole Fantôme

Mission : Impossible – Protocole fantôme

réalisé par Brad Bird

avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg

Après deux nanars, je recherchais activement un film pour me remettre sur selle. Coïncidence, j’avais récupéré depuis peu le dernier mission impossible.
Si je me souviens bien, j’avais regardé à moitié le premier, le trouvant incompréhensible et long. Ou alors je faisais un truc à côté et j’ai suivi à moitie. En ce qui concerne les autres, je n’en ai vu aucun étant resté sur la défensive.
Mais hier soir, je me suis lancé.  Ceci dit, j’ai toujours beaucoup aimé Tom Cruise comme acteur et ce depuis les lointains Risky Business ou Legend (bon ok Coktail et Top Gun).
Autre source de réconfort, le scénario a été écrit entre autres par J.J. Abrahams qui n’est pas le dernier venu en matière de bons films (Star Trek, Super 8). Quand au réalisateur, Brad Bird, c’est son premier film dans le monde réel puisque il avait auparavant travaillé sur ratatouille et les Indestructibles.
On retrouve dans ce film tout ce qu’on peut s’attendre à y trouver : action, gadget, explosion, voltige, complot et course contre la montre. Mais au delà du déploiement de la grosse artillerie, tout le film joue sur la désinvolture. L’équipe est un peu à bout de souffle, a vieilli et tout semble s’enrayer ou bugguer au mauvais moment. Rien ne marche et l’histoire rebondit d’emmerde en emmerde.
Tout en restant d’une redoutable efficacité hollywoodienne, les ressorts comiques ne manquent pas. on pense à Simon Pegg en monsieur gadget pas très haut point. mais même Tom Cruise s’en sort pas trop mal en Général russe à fausse moustache ou en appuyeur acharné d’un buzzer.
Ce film lorgne particulièrement bien vers la série éponyme avec une mise en avant du travail d’équipe ou talent et camaraderie sont mis à l’épreuve.
En contrepartie, le méchant fait pâle figure tellement il semble seul.
La scène qui m’a particulièrement plu est celle qui se passe dans la tour parking automatisée.

Non franchement, j’ai été agréablement surpris par ce film, efficace car sans prétention autre que de divertir : 8/10

 

 

De Capes et de Crocs tome 10 : De la lune à la terre.

De Cape et de Crocs , T10 

De la Lune à la Terre

Jean-Luc Masbou , Alain Ayroles


Voici revenir dans ce dernier tome, les aventures picaresques de nos deux comparses tout droit sortis du Roman de Renart : Don Lope de Villalobos y Sangrin et Armand Raynal de Maupertuis.

Toujours sur la Lune, ils luttent contre le Prince Jean et le capitaine Mendoza qui veulent transformer les paisibles sélénites en peuple guerrier prêt à conquérir la terre. Cet album fait encore preuve d’un foisonnement extraordinaire entre Rabelais, Cyrano de Bergerac (le vrai et le faux), le baron de Munchausen et plein d’autres choses qui m’échappent. Entre folles poursuites, tirades et joute verbales, cette oeuvre de capes et d’épée ne déméritent pas son statut de grande réussite de ces dernières années.

Faisant la part belle à l’imaginaire et à la bravoure, le seul hic est qu’on doit se retaper 3 ou 4 albums en arrière pour se rafraîchir la mémoire. A part ça, foncez, c’est du tout bon.

 

 

Les comics de service

Deux comics achetés hier et vite lus.

 

Marvel Zombies, Tome 8 : Zombie suprême

Cette série est un peu un ovni dans la galaxie des super héros : ici pas de belles aventures avec des costumes moulants et des capes flottant au vent, juste de la putréfaction, des corps déchiquetés et du gore encore du Gore. On reprend la même trame. Un virus a fait muter les habitants de la terre en zombies et les super héros ont décimé la population pour assouvir leur faim infinie.

cet album est centré sur l’escadron suprême, un groupe de super héros peu connu. L’histoire est assez décousue et le dessin pas vraiment formidable. C’est un album en deçà du reste de la série.

 

 

 

Super patriote, Tome 1 : Le dernier rempart

Nouvelle production de Robert Kirkman (The Walking Dead, Invincible), Super patriot est un peu un pastiche des travers des super héros. Super Patriot comme Captain América a acquis ses pouvoirs durant la seconde guerre mondiale et a lutté contre les nazis. De nos jours, vieilli, à moitié bionique, il continue à remplir sa mission avec une certaine routine. Affublé d’un fils neuneu et d’une fille en pleine révolte, il combat les super-vilains en se penchant sur son passé qui a tendance à le rattraper (non Hitler n’est pas mort !!!). Sans être aussi abouti qu’Invincible, Kirkman nous livre quand même une histoire de qualité et assez rigolote avec ce mélange maintenant classique de bataille et de soap opéra mais plus léger ici. Le dessin de Cory Walker est maitrisé et agréable.

Faut voir la suite mais c’est plutôt pas mal.

 

Changer d’Economie

Changer d’économie – Nos propositions pour 2012

Les économistes atterrés

LES LIENS QUI LIBERENT EDITIONS


Lire un livre d’Economie me rappelle nécessairement mes études (Maîtrise d’éco). Cela me rappelle aussi combien je suis pas mal rouillé dans ce domaine depuis que mes belles années d’étudiants sont passées de l’autre côté de la moitié de ma vie.

Replonger dans l’économie, c’est me donner l’impression que je n’ai pas fait toutes ces études en vain (mon boulot n’a aucun rapport) et que je peux encore me targuer avec une certaine pédanterie que je suis calé en la matière. Force est d’avouer que c’est loin d’être le cas et j’essaie de sauver les apparences comme je peux à coup de lecture difficilement maîtrisée.

C’est un peu le syndrome “je jette pas mes cours de la fac parce que j’aurais peut-être envie de les relire un jour pour faire comme si j’avais toujours le niveau”. L’ennui c’est que le lendemain de la prise de note, j’avais déjà du mal à me relire. Alors 20 ans après….

On veut toujours se persuader que rien n’est définitif et qu’on pourra à tout moment reprendre ses études.

En ce qui concerne ce livre, il m’a fait rudement plaisir. Pas seulement pour son réquisitoire sévère sur les politiques libérales et leur effet dévastateur sur l’économie et le tissu social. Ca m’a rappelé combien j’ai pu aimer Keynes en tant que théoricien et homme. Cela m’a aussi confirmé que les 30 glorieuses n’ont pas été une exception en tant que modèle de progrès social et que leur arrêt n’a été qu’une récupération par une minorité des richesses mondiales. Mais le plus pernicieux est que cette spoliation s’est faite sous couvert d’une idéologie qui a convaincu le plus grand nombre que la dérégulation, l’actionnariat, la flexibilité et la jungle étaient les seuls moyens d’offrir au plus grand nombre le bonheur. Le plus navrant c’est que ce système se tire lui-même une balle dans le pied avec le résultat que l’on sait.

Si l’aristocratie et le féodalisme ont été éradiqué au 19ème siècle, ce n’est qu’au bénéfice d’une classe dirigeante qui s’est servie des théories économiques pour appuyer son asservissement : main invisible, darwinisme social ne sont que des façades théoriques pour nous faire croire que le marché est une loi naturelle divine. Le remettre en cause, c’est être athée.

Deux guerres mondiales et une crise sont passées par là et la balance de la répartition des richesses s’est rééquilibrée. Le contrat social d’après guerre s’est construit autour d’un état protecteur (welfare state) assurant contre les aléas de la vie. L’entreprise encore bien patriarcale conservait les règles du fordisme : un ouvrier bien payé est un ouvrier qui dépense. L’inflation était là, régulant l’endettement et la croissance assurait le renouvellement du système.

Oui mais voilà, les tentations d’augmenter la part du profit pour un plus petit nombre n’avait pas abandonné certains. La crise pétrolière fut l’occasion de rendre responsable de tous les maux un modèle pas si à bout de souffle que ça : trop d’impôt, trop d’état, trop de régulation, trop d’autonomie. L’école de Chicago avec Milton Friedman fournit tout l’attirail théorique qui lamina les économies dans les années 80. La politique de soutien à la demande fit place à la politique monétaire avec la financiarisation de l’économie (endettement public et privé), la mainmise de l’actionnariat sur la gouvernance des entreprises et un chômage de masse permettant de calmer les ardeurs réformistes.

Ce livre nous parle de tout ça : Comment le néo-libéralisme a mis à bas un modèle social jugé incompétent au profit d’un monde où la financiarisation des institutions a fait perdre toute marge de manoeuvre aux états, aux entreprises et aux acteurs économiques. Dividendes plutôt qu’investissement, Rigueur euthanasique plutôt que relance, baisse d’impôts pour les plus aisés plutôt qu’une solidarité dégressive, Service public moribond mais privatisé, ce ne sont là que les éléments les plus marquants de la faillite d’un système.

Et pourtant, on s’entête à nous vendre plus de libéralisme pour guérir de trop de libéralisme en agitant les chiffons rouges habituels : bureaucratie, inefficacité, dirigisme étatique.

Ce livre, c’est un peut tout ça : le constat d’un échec et les moyens de revenir à une société plus juste, plus égalitaire et surtout moins empruntées dans un idéologie qui s’appuie sur les pires sentiments : cupidité, égoïsme et envie.

Le seul regret que j’aurai dans ce livre, c’est que les solutions apportées si elles sont tentantes semblent déconnectées du contexte mondial. Mais c’est une critique bien mince face à un constat bien juste.

 

 Mise à jour 11/04/2012 : l’adresse du site des économistes atterrés : http://www.atterres.org/

 

Legion

LEGION

  • Réalisé par Scott Charles Stewart
  • Avec Paul Bettany, Lucas Black, Kate Walsh, Denis Quaid.

Quitte à me taper tous les films à bondieuserie qui traînent, j’ai recommencé à regarder Légion.

Oui, j’ai bien dit “recommencé” car depuis deux ans qu’il est dans les cartons, je ne suis pas allé au delà des vingt premières minutes. Surement trop ému devant tant de nullités, j’ai craint de succomber d’une crise d’ennui ou d’hyperventilation à force de faire des “pfffffff….”.

Alors hier soir, n’ayant plus de It Crowd à mater (ouiiin), j’ai répondu à l’appel désespéré de l’euthanasie cinématographique.

Action !!!!

Alors Dieu n’a plus foi en l’humanité donc il veut éradiquer la race humaine. Mais plutôt que faire le coup du déluge ou de tout simplement claquer des doigts (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), il couvre la terre de mouches, de possédés et d’affiches de Jacques Cheminade.

Partout?  Non !! Car une buvette en plein désert résiste encore et toujours au démiurge. Et comme de par hasard, elle s’appelle “Paradise Falls” (et pourquoi pas Apocalypse Gnôle). Mais l’archange Michael va à l’encontre des ordres de la hiérarchie et exerce son droit de retrait conformément à l’alinéa 47 de la convention collective des éphèbes à plumes. Il va donc aider les derniers humains à lutter contre un peu tout et surtout n’importe quoi en plein désert. Pour la jouer film dur, on va mettre des enfants possédés qu’il faudra buter.

Mais il reste de l’espoir car dans ce resto routier, une femme porte en elle le dernier espoir de l’humanité : un enfant destiné à être le nouveau Jésus (on ne sait pas qui est le père… Ah bravo) :  Parousie la sortie !!!

S’il survit, c’est reparti pour quelques millénaires de boucheries.

Face à Dieu et ses supers pouvoirs de Dieu, ils repoussent une par une les menaces grâce à plein de fusils, mitraillettes et autre bonbonne de gaz.

Et comme il faut bien un super combat, on aura Gabriel contre Michael mais sans vendetta.

Et au final, il y aura le lapin sorti du chapeau pour faire un joli happy end avec une voix off pleine de morale.

Côté acteur, Bettany toujours expressif renoue avec le costume religieux après son rôle dans Da Vinci Code et remettra le couvert plus tard dans Priest.

Denis Quaid est tombé bien bas depuis l’Aventure intérieure et semble avoir bien carburé au jaja.

Les autres acteurs ne servent qu’à se faire buter au fur et à mesure : prenez un ticket

En gros, c’est nul, nul nul et caca…  1/10

 

 

Le livre d’Eli

Le Livre d’Eli

Réalisé par : Albert Hughes, Allen Hughes

  • Avec : Denzel Washington, Mila Kunis, Gary Oldman

Ce n’est pas un film de toute jeunesse puisque sorti en 2010. Mais quelqu’un, au détour d’une conversation m’en a dit le plus grand bien. Donc allons-y, soyons fous.

Nous suivons la route d’un homme Eli (Denzel washington) parcourant une Amérique post-apocalyptique, traçant vers l’ouest dans un seul but :accomplir un mission qui a été dictée par une petite voix. Entre quelques massacres de cannibales au coupe coupe ninjas, il fait une halte dans une ville administrée par Carnegie (Gary Oldman). Exerçant l’autorité politique (à travers son armée) et matérielle (il contrôle l’eau), ce dernier semble obsédé par la recherche d’un Livre.

Et comme de par hasard, c’est le livre que Eli transporte. Ce ne serait pas spoilier que de vous annoncer que ce livre est bien entendu la Bible. Si Eli obéit à une vison messianique et évangélique, Carnegie voit dans le livre un moyen d’asseoir un peu plus son pouvoir par la religion.

Va commencer une poursuite à travers les terres désolées pour récupérer le précieux ouvrage.

Je n’ai pas vraiment accroché et ceux pour plusieurs raisons :

– un air considérable de déjà-vu qui fait nécessairement penser à Mad-max 3 et à d’autres films où on abuse de filtres jaunasses pour faire encore plus apocalyptiques.

– Une vision somme toute ancrée dans la religion et dans l’évangélisme béat.

– Une violence stylisée qui se la pète un peu sans apporter vraiment un quelconque intérêt.

– Gary Oldman dans un rôle de méchant.

– Un scénario simplissime qui fait la part belle aux miracles.

Certes le ressort final sauve un peu le film (et la première scène aussi). mais entre les deux, pas grand chose de concluant. Un film à ranger dans les rayons poussiéreux des films sans grand intérêt.

 

 

 

 

 

cinquante cinquante

50/50

un film de Jonathan Levine

avec Seth Rogen, Joseph Gordon Levitt,

Anna Kendrick, Bryce dallas Howard, Angelica Huston.

 

 

 

 

 


Petite séance ciné hier soir avec 50/50.  De par son titre, il était en tête de la liste des films à regarder. Mais comme d’habitude, je trouve toujours une raison pour ne pas m’y intéresser : le sujet (le cancer), les acteurs (Seth Rogen faisant du Seth Rogen), l’impression de déjà vu.

En plus, j’ai toujours eu du mal avec le concept de comédie dramatique. On vous déballe une belle histoire attachante avec une bonne dose d’humour pour vous asséner au final le couperet de la tragédie. Autant vous dire qu’une histoire de cancer, ça parait mal barré au niveau du happy-end.

Mais parfois il faut se faire violence et dépasser le malaise que peut engendrer la confrontation de ses propres peurs : maladie, mort, solitude.

L’autre facteur est que ce film est tiré de l’histoire personnelle qu’a vécu son scénariste  Will Reiser, ce qui laisse évidemment prédestiner une fin moins triste que prévue. Seth Roger ami de Will Reiser l’a encouragé à écrire cette histoire et a produit le film.

 

Adam Lerner (Joseph Gordon Levitt) a 27 ans et une vie plate : journaliste radio, il partage son quotidien entre sa nouvelle petite amie Rachel (Bryce Dallas Howard), son meilleur copain et collègue Kyle (Seth Rogen) et une mère envahissante (Angelica Huston). Suite à une douleur lancinante au dos, on lui détecte une tumeur poussant le long de la colonne vertébrale. Il doit donc commencer son traitement en chimiothérapie, entamer une thérapie avec une jeune analyste inexpérimentée et bien entendu gérer les bouleversements dans sa vie de tous les jours à cause de sa maladie.

J’ai failli arrêter de regarder le film à cause de Seth Rogen : dès les premières répliques, on a droit à un tombereau de remarques graveleuses sans intérêt. L’acteur semble ensuite ne pas faire grand chose d’autres que ce qu’on est habitué à voir de lui

Joseph Gordon Levitt, s’en sort plutôt bien avec cette espèce d’impassibilité nonchalante qui renforce le sentiment dépressif et solitaire de cette maladie. La scène où il part en salle d’opération est par opposition très émouvante quand enfin il expulse ses peurs quand l’inéluctable se précise.

Du côté des rôles féminins, c’est plutôt la catastrophe entre une petite amie qui préfère le tromper que de le quitter, une mère assez caricaturale et sans intérêt. Seule Anna Kendrick s’en sort plutôt bien tant sa maladresse et son inexpérience sont palpables.

Le film navigue en évitant les récifs du pathos ou de la caricature acide à contre courant. Mais il en résulte un traitement assez linéaire et sans surprise. je me suis parfois levé sans avoir eu l’impression de rater grand chose.

Sans être un film raté, le bilan est plutôt mitigé avec un film qui porte bien son nom. Peut-être, ce film joue t-il trop la carte “Sundance” avec un traitement poussif et faussement branché.

Pour toutes ces raisons et d’autres que j’aurai pu oublier : 5/10

Game of Thrones : saison 2

J’ai réussi à éviter de regarder les nombreux teasers, de lire les commentaires, critiques, remarques, allusions sur la saison 2.

Hier soir, c’est vierge de toute influence que j’ai enfin pu regarder le premier épisode….

N’ayant pas lu les livres, je suis aussi émancipé de toute comparaison objective ou subjective entre les deux. Bien que j’ai cru comprendre que la retranscription est assez fidèle

Ce chapitre sert bien entendu de passage entre la saison 1 et les futurs bouleversements que va connaître le continent de Westeros. Certains événements sont néanmoins vite balayés pour accélérer le récit : des batailles ont été menées mais nous ne les verrons pas.

Pour le reste, le récit reprend là où il s’est arrêté :

[spoiler]

Joffrey : Coupeurs de têtes et tête à Claques

Joffrey Baratheon, assoit son pouvoir sur le trône tout en cruauté puérile et couardise : assassinat des bâtards nés des coucheries de son père, asservissement de sa mère. Seul l’arrivée de Tyrion, son oncle, au poste de Main du Roi semble pouvoir mettre un frein à sa méchanceté.

Les rumeurs sur ses origines entrainent beaucoup de question sur la légitimité des son accession, notamment par les frères de son père, Renly et Stannis qui font sécession.

Du côté des Stark, toujours désireux de venger leur père et de récupérer leurs soeurs, ils remportent bataille sur bataille et se rapproche de Port Real. Le plus jeune des frères se charge de gouverner le royaume du nord tandis que John Snow s’enfonce dans les royaumes glacés.

Daenerys targaryen, après la mort de Khal Drogo fuit vers l’Est avec ce qui reste du Khalasar emportant les trois petits dragons nés sur le bucher. Perdu au milieu du Désert, l’espoir de survivre semble mince .

Pendant ce temps, dans le ciel une comète rougeoyante traverse le ciel.

[/spoiler]

Pour le reste, on retrouve toujours la qualité de la première saison : pas de compromis sur les décors, une réalisation solide et des acteurs ancrés dans leur personnage.

Si les intrigues et l’atmosphère semblent s’inspirer pleinement des Rois maudits, la tragédie grecque n’est jamais très loin entre malédiction et infanticide.

Seul bémol : il va falloir encore ronger son frein pendant sept jours entre chaque épisode et ça c’est dur….

 

 

The IT Crowd

Comme précédemment annoncé, j’ai récupéré la série “The It Crowd” et j’ai commencé à la regarder hier soir

Bilan : j’ai du me faire violence pour m’arrêter après deux épisodes tellement l’envie d’enquiller toute la série me taraudait. Vous aure évidemment compris que j’ai beaucoup aimé

ROY

Comme les précédentes créations de Graham Linehan, la dramatique se construit autour d’un vase clos, un microcosme où l’extérieur intervient peu. Après l’intérieur vieillot d’un presbytère, les recoins poussiéreux d’une bibliothèque, nous voici propulsé au coeur de l’équipe de support informatique d’une grande entreprise londonienne. Propulsé n’est pas le mot exact puisque l’action se situe aux derniers sous-sols du bâtiment où Ross et Moy assure l’assistance informatique aux personnels. C’est encore là un bien grand mot. Quand il daigne répondre c’est pour demander “est que vous avez éteint et redémarré”.

Méprisés par les autres employés qui ne leur parlent que le temps d’une réparation, Ross et Moy se moquent facilement de l'”inculture” informatique de leurs collègues.

Ils sont le condensé des travers des geeks, no life et autres nerds qui hantent ce genre de services. inadaptés sociaux, immature, toute leur journée ne tend que vers un seul but : en faire le moins possible et philosopher dans le vide.

Derrière cette uniformité, chacun a ses propres travers :

MOS

Roy est plutôt geek, fainéant, d’une hygiène douteuse et a tendance à s’exciter très vite en hurlant d’une voix aigüe. Il a toute une collection de t-shirts qui sont autant d’allusion à la culture geek. C’est le moins asocial des deux car il arrive à communiquer avec d’autres personnes.

Mos est le nerd du couple : plutôt calme et discret, il a tendance à parler tout seul, à se lancer dans de grandes expériences inutiles. D’une logique extrême, il est pourtant incapable de résoudre les problèmes bassement quotidiens : il enverra un mail au pompier plutôt qu’éteindre par lui-même un incendie. sa tenue vestimentaire est la chemise rentrée dans le pantalon, le pull jacquard et les grosses lunettes.

Pas de duo sans un trio avec Jen, leur responsable. Inculte en informatique, elle a été catapultée dans le service à cause d’un CV trafiqué où elle étalait des connaissances dans ce domaine. Menteuse, obnubilé par les chaussures, désireuse d’être reconnu dans la société, elle tente de survivre en espérant quitter un jour le sous-sol.

Au dessus du lot, très au dessus, on trouve Deynholm Reynholm, fondateur et PDG de la société, tyrannique, égocentrique et pétri de grandes pensées stratégiques sans queue ni tête.

N’ayant vu que deux épisodes, je ne pourrais pour l’instant vous causer de l’évolution de cette série.

Elle reprend les ressorts comiques des séries anglaises : satire et caricature à outrance, situation ubuesque et délicate et un non-sense à toute épreuve. Il n’y a eu que quatre saison de six épisodes.  C’est donc très vite plié.

Inutile d’être un expert en informatique pour regarder cette série même si les clins d’oeil et références sont nombreuses.

Les épisodes trainent sur Youtube et DailyMotion en Vo sous titrée.

 

Leur bureau

 

 

Le générique

 

 

Contre l’intégrisme : Father Ted

Un seul remède  : Father Ted

Je ne sais pas pourquoi je repense à cette série. Peut-être parce que j’y pense souvent en fait.

 

Livrée à mes yeux humides et nubiles à la fin des années 90 sur Canal Jimmy, à l’époque où cette chaine valait encore quelque chose (avec des séries comme Star Trek, The new stateman, Bottom, Seinfeld et autre Dream On), cette série met en scène trois prêtes catholiques perdus sur l’ïle de Craggy Island, rôcher misérable au large de l’Irlande. Version abrutie et consanguine du Village du Prisonnier, cette île regorge d’idiots du village. ceci dit nos trois prêtres ne font pas tâche car ils sont sur cette île pour de mauvaises raisons.

Father Ted Crilly pour avoir détourné l’argent de sa congrégation pour aller le claquer à Las vegas. C’est un peu le “leader”.

Father Jack est un poivrot fini, grossier et obscène, ne communiquant qu’à coup de jargon (Fuck, ass, girl mal prononcé) ou d’appel à la boisson : Drink, Drink, Drink.

Father Dougal, un simple d’esprit ne sachant même pas pourquoi il est prêtre et recordman de la personne vivante ayant été le plus touché par la foudre.

Ils s’emmerdent royalement sur lîle entre sermons soporifiques et parties de petits chevaux

Pour les seconder dans cette noble tâche, ils peuvent compter sur Mrs Doyle la gouvernante, prête à faire du thé à toute heure : elle ne dort pas pour cette raison.

 

Et avec tout ça on arrive à faire une série extrêmement drôle, cinglante qui se moque des mauvais côtés de la religion mais sans que cela devienne un sacerdoce (sic). Le ressort comique de la série s’appuie sur des quipropos improbables (un concours de sosie d’elvis, l’eurovision,) ou la confrontation avec d’autres prêtres plus ou moins timbrés.

Il y a tout d’abord father Dick Byrne, l’ennemi juré de Ted Crilly avec qui tout est bon pour faire des paris stupides dignes d’une cour de récré : arrêter de fumer, un matche de foot. Il est lui aussi affublé d’un prêtre alcolo et d’un simplet.

Il y a aussi leur supérieur, l’évêque Brennan qui les déteste. C’est à lui que les prêtres doivent leur exil. ceci dit, il n’est pas exempt de pêché puisque marié et père d’un rejeton.

On a ensuite Father Noël, un prêtre tout le temps hystérique et hyperactif, Father Larry Duff que ted appelle toujours au mauvais moment (pendant un hold-up, quand il conduit au bord d’une falaise, à côté d’un rottweiller), Father Fintan Stack, prêtre envahissant et tyrannique qui écoute de la Jungle à fond, father Austin Purcell, le prêtre le plus ennuyeux au monde,etc.

L’île regorge aussi d’habitants hors du commun comme John and Mary O’Leary qui passe leur temps à s’insulter et se cogner sauf quand ted est dans les parages en devenant  tout sourire. Il y a aussi Tom qui est l’archétype de l’idiot du village : regard abruti, pratiquant la vivisection, maniant l’arme à feu et portant tout le temps le même t-shirt avec marqué dessus “I shot Jr”.

En à peine trois saisons, cette série a rejoint le panthéon de mes classiques inaliénables. Il est malheureusement impossible de se la procurer légalement en France. C’est un peu le cas de toutes les séries anglaises de cette époque comme The new stateman, Bottom ou Game On.

A l’origine de cette série, on retrouve Graham Linehan, génial créateur de Black Books et It Crowd (que je ne connais pas mais ça va changer dans pas longtemps)
Pour finir sur une note musicale, il faut savoir que la chanson du générique et autres ritournelles (comme celle de la vidéo un peu plus bas) sont l’oeuvre de Neil Hannon, le chanteur de The Divine Comedy.

En ce qui concerne le petit extrait qui suit : Ted Crilly et Dougal, tout excité de participer à l’Eurovison s’endorment en rêvant conjointement du clip de leur chanson. Si les paroles sont d’eux (ça se voit tout de suite, ils ont piqué la mélodie à une chanson de face B d’un groupe norvégien décédé dans un accident d’Avion. En préambule : la séance d’écriture.

 

 

 

Spéciale dédicace : Comment Father ted remonte le moral à un jeune prêtre et comment Radiohead fout tout en l’air. Il faut savoir que father Ted est de bon humeur car on lui propose un poste aux Etats Unis. Il utilise une manière très expéditive.

 

In Time

In Time (Time Out en Français, bin oui c’est dingue)

  • Réalisé par Andrew Niccol
  • Avec Amanda Seyfried, Justin Timberlake, Cillian Murphy.

Andrew Nicol est un bon faiseur d’histoire. De Bienvenue à Gattaca en passant par The Truman Show (comme scénariste), il a toujours su chaque fois nous surprendre par l’originalité des thèmes abordés. Ces histoires, loin de s’embarquer dans une anticipation trop irréaliste viennent s’ancrer dans le temps actuel : eugénisme, télé-réalité, asservissement et capitalisme débridé.

Pourtant, cette fois ci, si le sujet reste tout aussi original, l’exploitation qui en est faite s’ankylose plus le film avance. celui-ci s’essouffle en scènes inutiles et en explications peu convaincantes.

Dans un futur non spécifié, le vieillissement et la mort ont été vaincus. Les hommes gardent leur apparence après 25 ans. Néanmoins, pour continuer à vivre par la suite, il faut gagner du Temps. C’est cette unité de mesure qui devient la monnaie officielle de l’économie et un moyen d’asservissement encore plus oppressant. Chaque individu se doit chaque jour de trouver de quoi survivre le lendemain : on peut emprunter le temps, le gagner en travaillant ou en le volant. Foncièrement le temps répond bien au critère d’une monnaie : Intermédiaire des échanges (on achète en donnant de son temps), réserve de valeur (on peut le placer en banque) et unité de compte.

Au 4ème top, il sera... Trop tard

Nous voici donc avec Will Salas (Justin Timberlake) vivant avec sa mère (Olivia Wilde) espérant chaque jour gagner assez de temps pour vivre jusqu’au lendemain. Par un concours de circonstances, il se retrouve doté d’une énorme capital temps légué par un habitant des beaux quartiers désabusé et suicidaire. Will en profite pour intégrer les beaux quartiers et côtoyer les plus hautes sphères. Il devra pourtant s’enfuir étant vite démasqué comme élément indésirable par un système qui refuse ce genre de miracle.

Jusque là, le film est cohérent. Ensuite ça se gâte à coups de poncifs ou d’incohérences. La fifille à son papa milliardaire tombe sous le charme du beau Justin même pas rasé et nous fait ensuite le coup du syndrome de Stockholm. Le réalisateur introduit ensuite des histoires abracadabrantes à propos d’un père disparu, justicier social à ses heures. Et tout finit en couple à la Bonnie and Clyde qui braque des banques pour faire tomber le système, on se demande bien comment puisque rien ne prédispose les riches à ne pas le rester.

C’est bien dommage d’en arriver là. On a l’impression que le film faisait preuve de trop d’intelligence au départ et s’est recentré pour faire teenage moovie.

Fondamentalement, on se demande comment une telle société peut survivre décemment sans un taux plus élevé de meurtres ou de rébellion quand piquer du temps est aussi aisé qu’une bonne poignée de main. Je pense que la peur de la mort pousse dans ce cas plus vers la violence que vers l’acceptation toute soumise.

 

Pour toutes ses mauvaises choses, ma note sera 5/10

 

 

 

Les univers parallèles

Univers parallèles , Du géocentrisme au multivers

Tobias Hurter, Max Rauner

CNRS Editions


Voici un livre que j’avais commencé il y a deux semaines sans dépasser la quarantième page. Il a fallu un après midi pluvieux pour que je le finisse.

Comme je l’ai déclaré dans la critique de “A Scanner Darkly“, ce week-end a vraiment été l’occasion de réfléchir sur la notion de réalité.

Ce livre, acheté un peu au pif, est un très ouvrage de vulgarisation scientifique. Construit comme une enquête policière à charge et à décharge, Il nous relate l’histoire de la cosmologie depuis la plus haute antiquité avec ses dogmes, ses précurseurs, ses combats et ses interrogations. Si, comme l’indique la couverture, le sujet reste la notion d’univers parallèles, les auteurs relatent avec talent les chemins sinueux de la science pour aborder le sujet.

Les univers parallèles ne sont pas une invention récente. Leur hypothèse a été abordée à chaque période de l’histoire humaine par quelques penseurs éclairés : Lucrèce, Giordano Bruno, Spinoza et bien d’autres ont émis l’idée de mondes divers et variés. L’idée d’une création multiple si elle ne remet pas en cause les dogmes de l’église a plutôt mal été accueilli par le clergé qui préféra conserver l’idée géocentriste de l’univers. Mais siècle après siècle, les coups de butoir du rationalisme scientifique eurent raison de la vision ptoléméenne de l’univers : Copernic, Kepler, Newton érigèrent les règles constitutives de l’astronomie “moderne” (avec une certaine réticence religieuse de ces auteurs).

Ne restaient plus qu’à faire tomber d’autres murs comme l’idée d’un univers fini et immuable, ce que fit le 20ème siècle avec Hubble, Gamow et bien d’autres qui démontrèrent le Big Bang, l’expansion de l’Univers et l’accélération de celle-ci.

 

Malgré ces progrès fantastiques, les scientifiques butent dorénavant sur d’autres problèmes physiques voir métaphysique : pourquoi l’Univers est-il ainsi et pas autrement ?, comment expliquer qu’on ne trouve pas l’énergie ou la matière nécessaire à la validation des théories (les fameuses matières et énergies noires), pourquoi la théorie des cordes sensée être le pont entre l’infiniment grand et l’infiniment petit ne fait que compliquer le problème (10500 possibilités)?

C’est dans ces conditions que les univers parallèles ont retrouvé leur attrait pour expliquer l’inexplicable (et permettre comble du luxe de se passer de créateur). Bien entendu, il faut s’étendre sur les définitions et les auteurs s’y emploient judicieusement.

4 niveaux sont potentiellement théorisables :

le niveau 1 : L’univers est infini et donc assez vaste pour contenir en son sein une combinaison infinie de même représentation. Plusieurs terres, soleils cohabitent ici et là en variances infinies. Les lois physiques sont les mêmes pour tous.

le niveau 2 : Les univers cohabitent ensemble comme des bulles de savon dans un bain moussant : ils naissent, gonflent et éclatent à des rythmes différents. La différence vient que les règles physiques varient d’un univers à l’autre.

le niveau 3 : on passe d’un espace physique à un espace de configuration mathématique. Faisant appel aux fondements de la théorie quantique, chaque univers nait d’un état de superposition d’événements probables. On retrouvera avec plaisir le chat de Schrodïnger dans cette aventure ainsi qu’un physicien nommé Hugh Everett, père du chanteur du groupe Eels.

le niveau 4 : c’est celui où tout ce qui est imaginable est envisageable comme le fait que l’univers connu ne soit qu’une énorme simulation informatique (ça me rappelle quelque chose).

 

Si toutes ces théories et approches ont un intérêt certain, elles se heurtent malheureusement à l’impossibilité de leur vérification par l’expérimentation. Cette ambiguïté fit que l’on s’en référa à l’anthropisme : l’univers existe tel quel car nous ne serions pas là pour l’observer.

 

Au final, c’est un livre passionnant, très instructif, jamais obscur et qui donne à réfléchir : 8/10