Archives de catégorie : film

Mission impossible : protocole Fantôme

Mission : Impossible – Protocole fantôme

réalisé par Brad Bird

avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg

Après deux nanars, je recherchais activement un film pour me remettre sur selle. Coïncidence, j’avais récupéré depuis peu le dernier mission impossible.
Si je me souviens bien, j’avais regardé à moitié le premier, le trouvant incompréhensible et long. Ou alors je faisais un truc à côté et j’ai suivi à moitie. En ce qui concerne les autres, je n’en ai vu aucun étant resté sur la défensive.
Mais hier soir, je me suis lancé.  Ceci dit, j’ai toujours beaucoup aimé Tom Cruise comme acteur et ce depuis les lointains Risky Business ou Legend (bon ok Coktail et Top Gun).
Autre source de réconfort, le scénario a été écrit entre autres par J.J. Abrahams qui n’est pas le dernier venu en matière de bons films (Star Trek, Super 8). Quand au réalisateur, Brad Bird, c’est son premier film dans le monde réel puisque il avait auparavant travaillé sur ratatouille et les Indestructibles.
On retrouve dans ce film tout ce qu’on peut s’attendre à y trouver : action, gadget, explosion, voltige, complot et course contre la montre. Mais au delà du déploiement de la grosse artillerie, tout le film joue sur la désinvolture. L’équipe est un peu à bout de souffle, a vieilli et tout semble s’enrayer ou bugguer au mauvais moment. Rien ne marche et l’histoire rebondit d’emmerde en emmerde.
Tout en restant d’une redoutable efficacité hollywoodienne, les ressorts comiques ne manquent pas. on pense à Simon Pegg en monsieur gadget pas très haut point. mais même Tom Cruise s’en sort pas trop mal en Général russe à fausse moustache ou en appuyeur acharné d’un buzzer.
Ce film lorgne particulièrement bien vers la série éponyme avec une mise en avant du travail d’équipe ou talent et camaraderie sont mis à l’épreuve.
En contrepartie, le méchant fait pâle figure tellement il semble seul.
La scène qui m’a particulièrement plu est celle qui se passe dans la tour parking automatisée.

Non franchement, j’ai été agréablement surpris par ce film, efficace car sans prétention autre que de divertir : 8/10

 

 

Legion

LEGION

  • Réalisé par Scott Charles Stewart
  • Avec Paul Bettany, Lucas Black, Kate Walsh, Denis Quaid.

Quitte à me taper tous les films à bondieuserie qui traînent, j’ai recommencé à regarder Légion.

Oui, j’ai bien dit “recommencé” car depuis deux ans qu’il est dans les cartons, je ne suis pas allé au delà des vingt premières minutes. Surement trop ému devant tant de nullités, j’ai craint de succomber d’une crise d’ennui ou d’hyperventilation à force de faire des “pfffffff….”.

Alors hier soir, n’ayant plus de It Crowd à mater (ouiiin), j’ai répondu à l’appel désespéré de l’euthanasie cinématographique.

Action !!!!

Alors Dieu n’a plus foi en l’humanité donc il veut éradiquer la race humaine. Mais plutôt que faire le coup du déluge ou de tout simplement claquer des doigts (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), il couvre la terre de mouches, de possédés et d’affiches de Jacques Cheminade.

Partout?  Non !! Car une buvette en plein désert résiste encore et toujours au démiurge. Et comme de par hasard, elle s’appelle “Paradise Falls” (et pourquoi pas Apocalypse Gnôle). Mais l’archange Michael va à l’encontre des ordres de la hiérarchie et exerce son droit de retrait conformément à l’alinéa 47 de la convention collective des éphèbes à plumes. Il va donc aider les derniers humains à lutter contre un peu tout et surtout n’importe quoi en plein désert. Pour la jouer film dur, on va mettre des enfants possédés qu’il faudra buter.

Mais il reste de l’espoir car dans ce resto routier, une femme porte en elle le dernier espoir de l’humanité : un enfant destiné à être le nouveau Jésus (on ne sait pas qui est le père… Ah bravo) :  Parousie la sortie !!!

S’il survit, c’est reparti pour quelques millénaires de boucheries.

Face à Dieu et ses supers pouvoirs de Dieu, ils repoussent une par une les menaces grâce à plein de fusils, mitraillettes et autre bonbonne de gaz.

Et comme il faut bien un super combat, on aura Gabriel contre Michael mais sans vendetta.

Et au final, il y aura le lapin sorti du chapeau pour faire un joli happy end avec une voix off pleine de morale.

Côté acteur, Bettany toujours expressif renoue avec le costume religieux après son rôle dans Da Vinci Code et remettra le couvert plus tard dans Priest.

Denis Quaid est tombé bien bas depuis l’Aventure intérieure et semble avoir bien carburé au jaja.

Les autres acteurs ne servent qu’à se faire buter au fur et à mesure : prenez un ticket

En gros, c’est nul, nul nul et caca…  1/10

 

 

Le livre d’Eli

Le Livre d’Eli

Réalisé par : Albert Hughes, Allen Hughes

  • Avec : Denzel Washington, Mila Kunis, Gary Oldman

Ce n’est pas un film de toute jeunesse puisque sorti en 2010. Mais quelqu’un, au détour d’une conversation m’en a dit le plus grand bien. Donc allons-y, soyons fous.

Nous suivons la route d’un homme Eli (Denzel washington) parcourant une Amérique post-apocalyptique, traçant vers l’ouest dans un seul but :accomplir un mission qui a été dictée par une petite voix. Entre quelques massacres de cannibales au coupe coupe ninjas, il fait une halte dans une ville administrée par Carnegie (Gary Oldman). Exerçant l’autorité politique (à travers son armée) et matérielle (il contrôle l’eau), ce dernier semble obsédé par la recherche d’un Livre.

Et comme de par hasard, c’est le livre que Eli transporte. Ce ne serait pas spoilier que de vous annoncer que ce livre est bien entendu la Bible. Si Eli obéit à une vison messianique et évangélique, Carnegie voit dans le livre un moyen d’asseoir un peu plus son pouvoir par la religion.

Va commencer une poursuite à travers les terres désolées pour récupérer le précieux ouvrage.

Je n’ai pas vraiment accroché et ceux pour plusieurs raisons :

– un air considérable de déjà-vu qui fait nécessairement penser à Mad-max 3 et à d’autres films où on abuse de filtres jaunasses pour faire encore plus apocalyptiques.

– Une vision somme toute ancrée dans la religion et dans l’évangélisme béat.

– Une violence stylisée qui se la pète un peu sans apporter vraiment un quelconque intérêt.

– Gary Oldman dans un rôle de méchant.

– Un scénario simplissime qui fait la part belle aux miracles.

Certes le ressort final sauve un peu le film (et la première scène aussi). mais entre les deux, pas grand chose de concluant. Un film à ranger dans les rayons poussiéreux des films sans grand intérêt.

 

 

 

 

 

cinquante cinquante

50/50

un film de Jonathan Levine

avec Seth Rogen, Joseph Gordon Levitt,

Anna Kendrick, Bryce dallas Howard, Angelica Huston.

 

 

 

 

 


Petite séance ciné hier soir avec 50/50.  De par son titre, il était en tête de la liste des films à regarder. Mais comme d’habitude, je trouve toujours une raison pour ne pas m’y intéresser : le sujet (le cancer), les acteurs (Seth Rogen faisant du Seth Rogen), l’impression de déjà vu.

En plus, j’ai toujours eu du mal avec le concept de comédie dramatique. On vous déballe une belle histoire attachante avec une bonne dose d’humour pour vous asséner au final le couperet de la tragédie. Autant vous dire qu’une histoire de cancer, ça parait mal barré au niveau du happy-end.

Mais parfois il faut se faire violence et dépasser le malaise que peut engendrer la confrontation de ses propres peurs : maladie, mort, solitude.

L’autre facteur est que ce film est tiré de l’histoire personnelle qu’a vécu son scénariste  Will Reiser, ce qui laisse évidemment prédestiner une fin moins triste que prévue. Seth Roger ami de Will Reiser l’a encouragé à écrire cette histoire et a produit le film.

 

Adam Lerner (Joseph Gordon Levitt) a 27 ans et une vie plate : journaliste radio, il partage son quotidien entre sa nouvelle petite amie Rachel (Bryce Dallas Howard), son meilleur copain et collègue Kyle (Seth Rogen) et une mère envahissante (Angelica Huston). Suite à une douleur lancinante au dos, on lui détecte une tumeur poussant le long de la colonne vertébrale. Il doit donc commencer son traitement en chimiothérapie, entamer une thérapie avec une jeune analyste inexpérimentée et bien entendu gérer les bouleversements dans sa vie de tous les jours à cause de sa maladie.

J’ai failli arrêter de regarder le film à cause de Seth Rogen : dès les premières répliques, on a droit à un tombereau de remarques graveleuses sans intérêt. L’acteur semble ensuite ne pas faire grand chose d’autres que ce qu’on est habitué à voir de lui

Joseph Gordon Levitt, s’en sort plutôt bien avec cette espèce d’impassibilité nonchalante qui renforce le sentiment dépressif et solitaire de cette maladie. La scène où il part en salle d’opération est par opposition très émouvante quand enfin il expulse ses peurs quand l’inéluctable se précise.

Du côté des rôles féminins, c’est plutôt la catastrophe entre une petite amie qui préfère le tromper que de le quitter, une mère assez caricaturale et sans intérêt. Seule Anna Kendrick s’en sort plutôt bien tant sa maladresse et son inexpérience sont palpables.

Le film navigue en évitant les récifs du pathos ou de la caricature acide à contre courant. Mais il en résulte un traitement assez linéaire et sans surprise. je me suis parfois levé sans avoir eu l’impression de rater grand chose.

Sans être un film raté, le bilan est plutôt mitigé avec un film qui porte bien son nom. Peut-être, ce film joue t-il trop la carte “Sundance” avec un traitement poussif et faussement branché.

Pour toutes ces raisons et d’autres que j’aurai pu oublier : 5/10

In Time

In Time (Time Out en Français, bin oui c’est dingue)

  • Réalisé par Andrew Niccol
  • Avec Amanda Seyfried, Justin Timberlake, Cillian Murphy.

Andrew Nicol est un bon faiseur d’histoire. De Bienvenue à Gattaca en passant par The Truman Show (comme scénariste), il a toujours su chaque fois nous surprendre par l’originalité des thèmes abordés. Ces histoires, loin de s’embarquer dans une anticipation trop irréaliste viennent s’ancrer dans le temps actuel : eugénisme, télé-réalité, asservissement et capitalisme débridé.

Pourtant, cette fois ci, si le sujet reste tout aussi original, l’exploitation qui en est faite s’ankylose plus le film avance. celui-ci s’essouffle en scènes inutiles et en explications peu convaincantes.

Dans un futur non spécifié, le vieillissement et la mort ont été vaincus. Les hommes gardent leur apparence après 25 ans. Néanmoins, pour continuer à vivre par la suite, il faut gagner du Temps. C’est cette unité de mesure qui devient la monnaie officielle de l’économie et un moyen d’asservissement encore plus oppressant. Chaque individu se doit chaque jour de trouver de quoi survivre le lendemain : on peut emprunter le temps, le gagner en travaillant ou en le volant. Foncièrement le temps répond bien au critère d’une monnaie : Intermédiaire des échanges (on achète en donnant de son temps), réserve de valeur (on peut le placer en banque) et unité de compte.

Au 4ème top, il sera... Trop tard

Nous voici donc avec Will Salas (Justin Timberlake) vivant avec sa mère (Olivia Wilde) espérant chaque jour gagner assez de temps pour vivre jusqu’au lendemain. Par un concours de circonstances, il se retrouve doté d’une énorme capital temps légué par un habitant des beaux quartiers désabusé et suicidaire. Will en profite pour intégrer les beaux quartiers et côtoyer les plus hautes sphères. Il devra pourtant s’enfuir étant vite démasqué comme élément indésirable par un système qui refuse ce genre de miracle.

Jusque là, le film est cohérent. Ensuite ça se gâte à coups de poncifs ou d’incohérences. La fifille à son papa milliardaire tombe sous le charme du beau Justin même pas rasé et nous fait ensuite le coup du syndrome de Stockholm. Le réalisateur introduit ensuite des histoires abracadabrantes à propos d’un père disparu, justicier social à ses heures. Et tout finit en couple à la Bonnie and Clyde qui braque des banques pour faire tomber le système, on se demande bien comment puisque rien ne prédispose les riches à ne pas le rester.

C’est bien dommage d’en arriver là. On a l’impression que le film faisait preuve de trop d’intelligence au départ et s’est recentré pour faire teenage moovie.

Fondamentalement, on se demande comment une telle société peut survivre décemment sans un taux plus élevé de meurtres ou de rébellion quand piquer du temps est aussi aisé qu’une bonne poignée de main. Je pense que la peur de la mort pousse dans ce cas plus vers la violence que vers l’acceptation toute soumise.

 

Pour toutes ses mauvaises choses, ma note sera 5/10

 

 

 

A Scanner Darkly

A Scanner Darkly

  • Réalisé par Richard Linklater
  • Avec Keanu Reeves, Winona Ryder, Robert Downey Jr.


Nous voilà rendu à l’un de ces Week-Ends pluvieux et maussades qui nous greffent sur le faux cuir des nos canapés. Bizarrement, ma lecture et le film qui ont accompagné cette intense activité se sont rejoints par leur aspect métaphysique : la perception de notre réalité.

Commençons tout d’abord par le film avec une oeuvre sortie il y a bien longtemps (6 ans déjà) mais conservée depuis au sein d’un bel étui à DVD. D’un autre côté, je ne crois pas qu’elle soit beaucoup passée à la télé.

Il fut un temps où j’ai dévoré de la science-fiction comme certains dévorent des chips. Ceci dit, l’un n’empêche pas l’autre. Parmi les Asimov, Vogt, Herbert et autres Clarke, Philippe K. Dick trouva sa place. D’ailleurs pendant que j’écris, ils prennent la poussière au dessus de ma tête bien en rang : Les machines à illusions, Le Dieu venu du Centaure, le Maître du haut Château,etc.

Dick fait partie de ces auteurs au style ardu, désorientant mais d’une originalité sans faille. Substance Mort, dont le film est tiré est certainement une des oeuvres les plus personnelles et les plus dures. Toxico et pas mal schizophrène lui-même, Philippe K. Dick y décrit sans recherche d’aucune morale le quotidien de drogués, leurs choix, leurs errances et leurs destins funestes. S’y rajoute juste une dimension parano avec l’idée que la société lutte moins contre la toxicomanie qu’elle ne l’encourage.

 

Ce film est une retranscription fidèle du roman : Fred (Keanu Reeves) est un policier de la brigade des stups. Ses supérieurs ne connaissent pas sa véritable identité. Ces agents infiltrés revêtent une tenue de brouillage qui altèrent leur apparence. Il est aussi Bob Arctor, un paumé vivant avec d’autres drogués. Ils consomment abondamment la substance D (Death), une drogue bon marché qui détruit petit à petit le cerveau et altère la réalité. Ses colocs sont Barris (Downey Jr), un huluberlu infiniment bavard et brillant, Luckman, une brute primaire et Frecks le plus atteint de tous, persuadé que son corps grouille d’insectes.

Tout ce complique le jour où les supérieurs demandent à Fred de surveiller Bob Arctor, le soupçonnant d’être impliqué dans le trafic de la substance D. Commence alors une plongée vers la folie entre enquête schizophrénique et descente aux enfers.

Ce film est plutôt glauque et démoralisant. Pourtant, il ne sacrifie pas l’humour entre dialogues sans queue ni tête (le nombre de vitesses d’un vélo, la prédictibilité d’un cambriolage, le long détail des pêchés). La prestation de Robert Downey Jr vaut le détour.

Pour renforcer ce sentiment  de distorsion et de balancier entre réalité et folie, le cinéaste a utilisé un procédé de rotoscopie qui donne un effet d’animation psychédélique à l’image. Rien n’est jamais figé et tout oscille même les objets.

C’est franchement un très beau film, très prenant. J’ai particulièrement été touché quand le film s’est conclu sur les dernières pages du livre où Philippe K. Dick dédit ce livre par un hommage à ses amis morts ou cérébralement atteints par la consommation excessive de drogues (je l’ai mis plus bas).

Un film ovni et précieux : 8/10

 

 


 

Ce roman se proposait de parler de certaines personnes qui durent subir un châtiment entièrement disproportionné à leur faute. Ils voulaient prendre du bon temps, mais ils ressemblaient aux enfants qui jouent dans les rues ; ils voyaient leurs compagnons disparaître l’un après l’autre – écrasés, mutilés, détruits – mais n’en continuaient pas moins de jouer. Nous avons tous été heureux, vraiment, pendant quelque temps, coulant nos jours en douceur loin de la sphère du travail – mais tout cela fut si court… La punition qui suivit dépassait l’entendement : même lorsque nous en étions les témoins, nous n’arrivions pas à y croire. Un exemple : pendant que j’écrivais ce livre, j’ai appris que la personne qui servit de modèle à Jerry Fabin (Nota : un personnage du roman) s’était tuée. Celui de mes amis que j’ai utilisé pour construire le personnage d’Ernie Luckman était mort avant que j’entreprenne mon roman. Et j’ai été, moi aussi, un de ces enfants qui jouent dans la rue ; j’ai été comme eux ; j’ai voulu jouer au lieu de grandir et j’ai été puni. Je fais partie de la liste, de cette liste où figurent tous ceux à qui mon livre est dédié, ainsi que leur sort à chacun.
L’abus de drogues n’est pas une maladie ; c’est une décision, au même titre que la décision de traverser la rue devant une voiture lancée à vive allure. On n’appelle pas cela une maladie, mais une erreur de jugement. Et quand un certain nombre de gens s’y mettent, cela devient un style de vie – dont la devise, dans le cas présent, serait : “Prends du bonheur maintenant parce que demain tu seras mort.” Seulement la mort commence à vous ronger presque aussitôt, et le bonheur n’est plus qu’un souvenir. Il ne s’agit en somme que d’une accélération, d’une intensification de la vie telle qu’elle est vécue ordinairement. Cette existence ne diffère pas de votre propre style de vie ; elle va simplement plus vite.

Tout arrive en quelques jours, en quelques semaines, en quelques mois au lieu de quelques années.
S’argent avez, il n’est enté
Mais le despensez tost et viste

… comme l’a dit Villon en 1460. Prenez l’argent comptant et ne vous souciez pas des dettes. Mais c’est une faute, si l’on obtient qu’un sou comptant, et que les dettes durent toute la vie.
Ce roman ne dispense aucune morale ; il n’est pas bourgeois ; il ne prétend pas que ses héros ont eu tort de jouer au lieu de travailler dur ; il se contente d’énumérer les conséquences. Dans la tragédie grècque, la société commençait à découvrir la science, c’est à dire les lois de la casualité. Némésis figure dans ce roman, non sous la forme du destin, car n’importe lequel d’entre nous aurait pu décider de ne plus jouer dans la rue, mais une Némésis terrifiante qui s’acharna sur ceux qui voulurent continuer à jouer. J’en fais le récit du plus profond de mon coeur et de ma vie. Pour ma part, je ne suis pas un personnage du roman ; je suis le roman. Mais tout notre pays (Nota : l’amérique) l’était, dans ces années-là. Ce roman parle de plus de gens que je n’en n’ai connus personnellement. Le sort de quelques-uns, nous l’avons appris par les journaux. La décision de traîner avec nos copains, de passer le temps en déconnant et en jouant avec nos cassettes, ce fut l’erreur fatale des années soixante. Et la nature nous est durement tombée dessus. Nous avons dû tout arrêter en affrontant l’horreur.
S’il y a eu un “pêché”, il aura consisté en ce que les gens voulaient continuer éternellement de prendre du bon temps. Ils ont été punis pour cela. Mais, je le répète, le châtiment fut démesuré. Je préfère considérer la chose d’une manière “grècque” ou moralement neutre, comme pure science, comme un jeu déterministe de la cause et de l’effet. Je les aimais tous. Voici leur liste, et je leur dédie mon amour.

À Gaylene, décédée
À Ray, décédé
À Francy, psychose permanente
À Kathy, lésion cérébrale permanente
À Kim, décédé
À Val, lésion cérébrale massive et permanente
À Nancy, psychose permanente
À Joanne, lésion cérébrale permanente
À Maren, décédée
À Nick, décédé
À Terry, décédé
À Dennis, décédé
À Phil, lésion pancréatique permanente
À Sue, altération vasculaire permanente
À Jerri, psychose permanente et altération vasculaire

Et ainsi de suite…
In memoriam. Ceux-là furent mes camarades ; il n’en est pas de meilleurs. Ils demeurent dans mon esprit, et l’ennemi ne sera jamais pardonné. “L’ennemi” fut l’erreur qu’ils commirent en jouant. Puissent-ils jouer encore, tous, de quelque autre manière, et puissent-ils être heureux.

Les Immortels

Les immortels

de Tarsem Singh

avec Henry Cavill, Mickey Rourke, Freida Pinto, John Hurt


 

Il m’a fallu deux soirs pour regarder ce film long très long (1h50). Contrairement à ce que pourrait faire croire le titre, le film est mortel, mortellement ennuyeux.

Se revendiquant Peplum, il reprend le côté en toc du genre mais avec plus de moyens et d’effets spéciaux. Là où les films italiens en carton pâte et polystyrène peuvent se targuer d’un côté kitsch laissant libre court au lyrisme le plus débridé, le film de Tarsemn Singh est plat, soporifique et de mauvais goût.

L’histoire tout d’abord : ne cherchez pas une quelconque retranscription d’une légende de la mythologie grecque. Si on retrouve Thésée, Phèdre et les dieux grecs, le film en fait une mixture sans queue ni tête. Mais soyons bon joueur et reconnaissons le droit à l’auteur de développer sa propres histoire, les auteurs antiques grecs ne s’étant pas privés de faire de même. L’écueil vient plutôt du fait que c’est service minimum quand il s’agit d’expliquer certains éléments de l’histoire.

Re donc l’histoire : Le roi Hypérion (Mickey Rourke) est très remonté contre les Dieux qui ne sont pas intervenus pour sauver sa famille morte dans d’atroces souffrances. Voulant se venger des Dieux, Hypérion monte une armée pour libérer les Titans emprisonnés par Zeus sous le mont Tartare. Pendant ce temps, Thésée et sa mère vivent comme des parias (pourquoi?) dans un village de pêcheur. Hyperion part à la recherche de l’arc d’Epiros qui permettrait de libérer les Titans de leur prisons. Pour ce faire, il pille le temple de l’oracle et fait prisonnières les prêtresses. Comme il a un peu de temps à perdre, il va massacrer le village de pêcheurs, tuer la mère de Thésée mais laisser ce dernier en vie sinon il n’y  a pas de films. Pour finir sa boulette, il emprisonne  les prêtresses et Thésée dans une prison paumée avec trois gardes. Comme résumer l’histoire est aussi chiante que la voir, j’accélère.

– Thésée se libère, fait crac-crac avec la prêtresse

– Thésée retrouve l’arc qui est caché en fait dans le caveau familial.

– Thésée qui est un gros nigaud se fait piquer l’arc

– Thésée tente d’empêcher Hypérion de libérer les Titans et se vautre

– Les Dieux descendent pour se battre contre les titans.

– Thésée se bat contre Hypérion et le tue

– Dieux / Titans : match nul : Thésée est transféré à l’Olympe

– Fin à chier.

 

Ce film ne possède pas le souffle épique que ce genre d’oeuvre demande obligatoirement. Les acteurs sont inexistants ou sans charisme. Mickey Rourke est risible en roi sanguinaire à grosse bedaine. Pour les reste, les décors font tous carton pâte avec une couche numérique baveuse par dessus. Tout le film se pare d’une couche huileuse badigeonnée aux gros pinceaux infographiques. L’auteur a déclaré avoir voulu donner à son film des tons correspondants aux peintures de la renaissance. Et bien ça sent la mauvaise copie à plein nez.

Huileux, le film avance dans la mélasse et l’indigence cinématographique. Pas un seul instant, on ne sent transporté par l’histoire ou les acteurs ni par le saupoudrage de symboles mythologiques mal maîtrisés.

Deux choses sont positives dans ce film : la bande son et le combat final entre les dieux et les Titans où l’esthétique du combat est plutôt bien réussie. Luke Evans (Zeus) est peut être le seul acteur du film qui s’en sort pas trop mal. Il faut dire que ces pauvres Dieux ont été affublés de costumes plutôt gratinés.

Pour le reste tout est à jeter dans les oubliettes du Tartare : 2/10

 

 

 

Les aventures de TINTIN : le secret de la Licorne (version 3d)

Les aventures de TINTIN : le secret de la Licorne (version 3d)

de Steven Spielberg et Peter jackson

 

avec les voix de Jamie Bell, Andy Serkis,

Daniel Craig, Nick Frost, Simon Pegg

 


C’est toujours avec une certaine réticence qu’on regarde une adaptation d’une bande dessinée sur le grand écran. Il est impossible de transcrire l’imaginaire déployée par chaque individu à la lecture de la BD dans une interprétation personnelle du réalisateur : Quelle voix a le le héros? Comment court-il, comment se retourne-t-il? Obligatoirement, quelque chose sonnera faux pour toute personnage qui a baigné dans les aventures sur papier. La BD est le royaume de l’ellipse : on sous entend l’action entre chaque case. La supprimer par le mouvement et la mise en scène jette un trouble

 

Voilà pour l’introduction. Et maintenant qu’en est-il pour cet épisode de Tintin. On peut sans nul doute déclarer que le travail de réalisme est magistralement réussi.

Le réalisme des décors, qui passe de la ligne claire à une vraie mise en situation, est franchement génial. Voir le Karaboudjan sur les mers, la bataille entre la licorne et le bateau de Rackham le rouge sont un vrai régal. La ville de Bagghar (un nom prédestiné) avec son palais et ses ruelles entremêlées restera comme un grand moment d’animation avec les virevoltes de Tintin et de ses poursuivants à travers le souk et autres batiments précaires.

Le réalisme du dessin est aussi préservé que ce soit par l’ambiance année 50 des lieux et la technologie. Mais la plus belle réussite à mes yeux est d’avoir réussi le passage au réalisme 3d des personnages de Tintin. Un compromis a été trouvé entre visage humain réel et personnage de BD : Tintin, Haddock, la Castafiore  et Allan sont les trois plus belles réussites (Milou s’en sort pas mal). Par contre, certains personnages d’arrière plan semblent moins bien travaillés et plus gauche (le cheikh Omar Ben Salaad par exemple).

L’histoire fait le mix entre le Crabe aux pinces d’or (indispensable pour introduire Haddock) et le Secret de la Licorne. Le trésor de Rackham le rouge a été mis de côté pour servir de base à un second film. A partir de là, tout y est : le marché aux puces (avec Hergé en portraitiste de Tintin), le Karaboudjan, la traversée en Chaloupe, le Désert (avec les mouchoirs sur la tête). D’autres éléments ont été retravaillés pour l’occasion : le combat en mer entre le Chevalier de Haddoque et Rackham le Rouge, la poursuite dans Bagghar. C’est dans ces deux scènes qu’on ressent tout ce qu’Indiana Jones doit à Tintin.

 

Le film est clairement un hommage réussi où les réalisateurs se sont un maximum effacés pour donner l’impression que c’est toujours une aventure de Tintin qu’on regarde.

Pour l’anecdote, le scénario a été plutôt conçu par des anglais dont Edgar Wright, le réalisateur de Shaun of the dead, Hot Fuzz et autre Scott Pilgrim (déjà adapté d’une BD). D’ailleurs les rôles de Dupond et Dupont sont tenus par Simon Pegg et Nick Frost, les acteurs fétiches de Wright.

Il n’y a pas à dire, on pourra penser ce que l’on veut sur l’aspect nécessairement commercial d’un tel film mais l’oeuvre est largement respectée et contentera tout tintinophile de base.

Bien sûr, le film est bourré de petits détails faisant allusion à l’univers de Tintin (articles de presse épinglés sur les murs, boites de crabe, sculpture d’un crabe aux pinces d’or). Il faudrait regarder le film à la loupe pour voir ce qui peut s’y cacher. Je suis sûr que la boucherie Sanzot traine quelque part.

Pour toute ces belles choses je mets la note de 8.5/10

 

 

 

Le casse de Central Park

Le casse de Central Park

Réalisé par Brett Ratner


Avec : Ben Stiller, Eddie Murphy, Casey Affleck,

Matthew Broderick, Tea Leoni, Michael Peña…


 

Prenez un réalisateur/producteur spécialiste du film blockbuster, Brett Ratner (Rush Hour, Comment tuer son boss, Xmen3), faites un scénario surfant sur l’actualité (l’affaire Madoff, les méchants financiers), embauchez un acteur bankable (Ben Stiller, Casey Affleck)), des acteurs un peu oubliés mais avec du capital sympathie (Murphy, Broderick, Leoni), figolez ça avec des scénaristes rompus au genre et vous obtiendrez un film calibré pour avoir une carrière correcte.

J’attaque directement avec une critique du système avant d’aborder les bons côtés.

Certes, le site donne  l’impression d’être un clone des Océan’s eleven (Casey Affleck y officie d’ailleurs). L’affiche renforce ce sentiment avec l’étalage de la brochette d’acteurs. Je passe rapido sur le titre français qui déforme quelque peu le véritable sujet du film (Tower Heist en VO).

Pourtant le film reste assez original pour offrir un bon spectacle. Le film est plutôt bien rythmé et les acteurs font bien leur boulot. Même Eddie Murphy s’en sort très bien avec son côté roublard de voleur de bas étage.

Josh Kovaks (ben Stiller) s’occupe de gérer le quotidien d’une Tour d’habitation de Manhattan. Réservé à une population richissime, il doit pourvoir au moindre petit besoin d’une clientèle exigeante et manager un personnel multiforme. Parmi ces locataires se trouve Arthur Shaw, magnat de la finance, qui occupe le sommet de la tour. Tout se passe bien jusqu’au jour ou le banquier est arrêté pour avoir escroqué l’ensemble de ses clients. Parmi ses victimes, on retrouve les employés de la tour qui lui avaient confié leurs économies.

Les voici sur la paille, confronté à un homme dont la rapacerie fait jeu égal avec son mépris pour les gens qui l’ont servi toutes ces années. Décidé à se venger, Kovacs et les autres employés fomentent un plan pour récupérer le magot que le banquier aurait planqué dans son appartement. Peu enclin à ce genre de pratique, ils font appel à une petite frappe (Eddie Murphy) pour les aider dans cette opération.

L’intérêt de cette opération est que derrière la bonne volonté à géométrie variable des protagonistes, ces personnes ne sont vraiment pas douées autrement que dans leur domaine respectif. C’est cet amateurisme sans bornes et la candeur des personnages qui font le charme du film.

Seul bémol toutefois : le personnage de l’inspectrice du FBI (Tea Leoni) trop vite sympathique à la limite complice pour être crédible.

Vous l’aurez compris, ce film rejoint la longue famille des films sympas qui se laisse regarder avec plaisir mais qui ne restera pas pas dans les annales.

Et pour ces raisons jointes à un WE ensoleillé, je mets une note de 7/10

 

 

 

 

On ne se Москва

Toujours à la recherche de sensation fortes et de films à récupérer pour ne pas les voir, je vois passer depuis pas mal de temps une incitation à découvrir “Dark Fantasy 3d”, un film qui est passé directos à la case Blue-ray.

A part le côté 3d qui pourrait éventuellement procurer un semblant d’intérêt, on sent bien que ça va être moisi. Au départ, j’ai cru que c’était soit une production des studios Asylum (dont la prochaine production, je l’annonce sera “Nazis at the Center of the Earth”) ou un film de Honk-Kong.

Mais non pas du tout que nenni, c’est un film qui nous vient tout droit de la Russie éternelle.

Ne soyons pas plus médisant que la normale (ce qui est un gros effort) : il y a du budget. Pourtant, on ne peut s’empêcher de voir dans ce film qu’une version longue d’un clip de métal scandinave avec des projections de flammes et des armures louées au marchand du coin.

Vous en pensez quoi?

 

 

C’est pas pire que du métal Finlandais

 

ou du “je chante dans un champ en communiant avec la nature”

Le Chat Potté

Le chat Potté

de Chris Miller

avec les voix d’Antonio Banderas, Salmah Hayek.


J’imagine déjà la réunion à l’origine du Film chez Dreamworks.

Le Boss : “Bon les Gars, Shrek, c’est fini. On a usé l’idée jusqu’à la corde. Il va falloir trouver une autre idée super originale pour fair un super film d’animation, vendre du popcorn et acheter un nouveau 4×4 Hyundai. Alors je vous écoute, lâchez-vous bande de Guedins de créatifs de mes deux !!!”

Les créatifs : “……..hum….. Euh… Gaaah…. Sniiif (rail de coke)”

Le Boss : : “Sinon ma fille aime beaucoup le chat quand il fait les gros yeux, il est trop mignon…”

Les Créatifs : “brillant, magnifique, faisons un film sur le chat Potté !!”

Le Boss : “Ok, on la tient notre idée. Et sinon pour l’histoire?”

Les créatifs : “snif, sniiif,sniiiiiiiiif…..”

Pensez à mes Stock Options....

Quelques réunions de brain storming plus tard, on rajoute une histoire récupérée à la va vite d’un conte populaire (Jack et le haricot magique), une composante féminine pour équilibrer et fédérer, des trucs qui faut pas que ce soit des chats parce que sinon ça va se voir : Humpty Dumpty, l’Oeuf de la comptine et du roman de Lewis Carroll, au delà du miroir.

Comme on a collé un côté latino au chat (mix de zorro et de Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez), on balance une ambiance mexicaine.

C’est pour vous dire combien c’est service minimum….

Reste une réalisation parfaite et une 3d maîtrisée.

Ce film sent l’arnaque à plein nez mais ravira à coup sûr tout bambin calé dans le canapé et tout parent l’accompagnant.

Derrière un savoir faire indéniable, voici un film jetable dont le souvenir s’évaporera aussi vite qu’une méduse dans une poêle à frire

4/10 pour un moment cinéma

6/10 pour une séance familiale à la Casa…

 

Tiens pour finir quand même sur une anecdote : Pourquoi Chat Potté et pas chat Botté (au delà du jeu de mot pitoyable)? Dans Shrek, Le matou signe son nom d’un “P” sur un arbre (en anglais, son personnage s’appelle Puss in Boots) obligeant le traducteur paniqué à modifier le nom original.

 

Brick

BRICK

de Rian Johnson

avec Joseph Gordon-Levitt, Nora Zehetner, Lukas Haas


 

Du teen movie, on en a vu en masse… du bon et du franchement pourri, si bien qu’on se demande ce qui peut bien sauver le genre.

Brick est un film de Rian Johnson (réalisateur du fameux épisode “la mouche” de Breaking Bad) promu en 2005 à Sundance et son originalité réside dans le fait que l’histoire se calque sur les codes du polar le tout chez des étudiants aux US…. et c’est franchement bien !

 

Brendon est un jeune un peu asocial, à l’imper gris de Columbo et au look atypique. Il sort de sa routine en recevant un coup de fil affolé d’une amie : Emilie.
Ce synopsis suffit ! Ne lisez rien d’autre, ne cherchez rien d’autre sur le net et ne regardez pas la bande annonce qui en dit trop. Regardez le film.

Vous détestez les polars, et vous n’avez pas pu blairer American pie ? Entrez-donc par içi…

 

 

D’ordinaire le cliché, c’est l’ennemi du bon film. Le chat noir qui sort du placard dans le film d’horreur, la fête orgiaque dans le teen movie, la veuve noire du polar… autant de promesses non tenues qui se solderont par des déceptions… autant de minutes gâchées et qui perturbent le propos.

D’ordinaire…

Brick n’est pas que la coexistence des clichés, de codes liées au genre… Le scénariste et réalisateur n’hésitent pas à mettre directement en scène les codes eux même, si bien que l’on ne sait plus si c’est le teen movie qui rend hommage au polar… ou bien l’inverse !

Brick : Brendan en voitureLa force du mélange donne lieu à un mystère épais qui entoure le dessein même du film : tout de suite on est perdu quand aux intentions des personnages et d’un seul coup,  on ne sait plus dire s’ils appartiennent à un monde ou à un autre.

A chaque scène, on devient donc enquêteur sur le film et sur ses personnages, un peu par réflexe. c’est assez déroutant, ça tombe bien, c’est un thème du film.

Quand nos idées reçues alimentent le récit…

Quand Brendon prend son rôle, petit à petit on l’imagine de plus en plus en jeune sans repère … ou en enquêteur de police. Il en va de même pour tout les personnages.
Brick, c’est l’attraction de faire son propre récit: le spectateur ne peut s’empêcher de superposer des souvenirs d’autres films à ces lycéens que l’on croiraient tous sortis d’un reportage sur la jeunesse américaine perdue.
Et on se prend au jeu tant le sentiment de d’inclusion au récit en renforcé par une tension maitrisée et une dispensation d’indices précieux et précis.

C’est bien simple, tout ce qui n’est pas montré à l’écran n’est que noirceur, digne de Breaking bad… c’est à s’y méprendre d’ailleurs sur le rôle du réalisateur dans la conception de la série.

 

Au final, le scénario est surréel, mais le sentiment à la fin du film est celui de la résignation : toutes les histoires sordides on un aspect surréalistes.
Visuellement certains passages du films rappellent Elephant de Gus Van Sant, notamment sur la description d’un lycée américain. Mais encore une fois, Breaking Bad n’est jamais loin avec ses musiques oppressantes et son vide qui devient personnage à part entière.

Brick ne fera certainement pas l’unanimité, mais rien que pour l’histoire et les jeux d’acteurs de qualité, n’hésitez pas.


Fiche sur Allociné : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=108595.html

 

 

Cadavres à la pelle

Cadavres  la pelle (Burke and Hare)

de John Landis

avec Simon Pegg, Andy Serkis.


 

Qui dit Week-end frisquet dit une bonne occasion de regarder tranquillement un film sur le canapé à l’heure du goûter et du chocolat chaud.

Pour que la sauce prenne, il vaut mieux une comédie légère pas trop longue qui puisse divertir sans occuper à 100% les méninges. Si vous avez comme moi un gamin qui traine dans les pattes, évitez les films gore ou de zombis.

Petit zapping sur le bourrier : Et pourquoi pas Burke and Hare (in inglish) avec Simon Pegg (Shaun of the dead, spaced, hot fuzz, Paul, j’en passe et que du meilleur) et Andy Serkis (le Gollum du seigneur des anneaux).

Le propos est alléchant : deux pourvoyeurs en cadavre dans l’Ecosse du début du XIXème. Ca sent les situations cocasses et le cynisme à l’anglaise.

Ah puis tiens, c’est réalisé par John Landis, le créateur des Blues Brothers, Gremlins qui revient à la réalisation après 10 ans de silence : une nouvelle occasion de se lancer dans l’histoire d’un duo de choc.

William Burke en os mais pas en chair

Ca commence plutôt bien avec une description historique de l’intrigue : la rivalité de deux académies de médecine qui souffrent du manque de corps à disséquer

On continue avec une plongée des bas-fonds d’Edimbourg en suivant nos deux compères en manque d’argent mal acquis qui voit dans le déterrage de cadavres et l’assassinat du quidam de passage une rentrée efficace et facile de revenus.

 

Mais malgré un début prometteur où quiproquos et plans foireux s’enchainent plutôt efficacement, le film s’essouffle assez vite. l’accent mis sur l’amourette entre Pegg et l’actrice shakespearienne ancienne prostituée n’apporte pas grand chose à part un ennui certain. Le financement par le brigand d’une pièce d’Hamlet uniquement féminine n’a pas plus d’intérêt que son fondement pré-historique (Sarah Bernhardt jouera le rôle d’Hamlet en 1886).

La sauce ne prend pas non plus en ce qui concerne la relation entre Pegg et Serkis. On en revient vite à regretter l’absence du comparse habituel de Simon Pegg, Nick Frost.

La reconstitution historique sent clairement le manque de moyens et on tente à chaque instant d’en montrer le moins possible, par exemple avec une brigade de police de seulement trois individus.

Que reste t-il de vraiment intéressant dans ce film : peut-être bien les dix premières et dernières minutes du film qui nous rappellent la réalité historique de cette histoire (quelque peu romancée) de deux assassins et de leur triste fin. L’un des deux passera lui-même sur le billard comme objet de dissection avant de finir ses vieux jours comme squelette au musée du collège de médecine d’Edimbourg. La fin est aussi l’occasion de croiser quelques personnages au destin plus que glorieux tel Charles Darwin et Nicéphore Niepce et son héliogravure.

Un maigre 5/10 pour ce film