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Sherlock Holmes : jeu d’ombres

Sherlock Holmes : jeu d’ombres

de Guy Ritchie

Avec Robert Downey Jr, Jude law


 

En sortant du cinéma, j’ai voulu comparer le deuxième opus avec le premier. Je n’ai pas pu le faire tellement l’histoire du premier épisode s’était complètement effacée de ma mémoire. Ne restent que de vagues souvenirs de scènes de bagarres et d’agitations brouillonnes.

cette fois ci,  le scénario fait plus preuve de clarté en s’embarrassant moins pratiquer le rembobinage  pour détricoter les actions de Sherlock Holmes. Le film joue plus la carte de l’explication anticipée en nous plongeant dans les méandres du cerveau du détective. Comme dans une partie d’échec, Sherlock Holmes anticipe plusieurs coups à l’avance avant d’agir. Cette analogie réapparaîtra d’ailleurs en vrai dans le film.

Comme d’habitude, puristes, passez votre chemin. Dans ce Sherlock Holmes, il n’y a que le nom tellement les personnages sont librement inspirés des romans. Il reste bien sûr l’esprit acéré et égocentrique, la capacité de déduction mais le reste est vraiment bien éloigné du héros de Conan Doyle. C’est avant tout le film d’un duo de choc flegmatique et ambigu. Il n’y a pas de honte à manier les genres dans cette Angleterre de fin de siècle et victorienne. Cela met fait penser à une biographie de keynes que j’ai lue il n’y a pas si longtemps : on s’y marie tout en étant ouvertement homosexuel. Mais nous nous éloignons.

 

La période (1891) qui s’ouvre avec cette histoire est des plus propices à l’intrigue : nous sommes aux portes de la première guerre mondiale : les nations européennes ne font guère d’effort pour atténuer leurs tensions belliqueuses. La révolution industrielle s’amplifie (on voit les travaux du métro à Londres), la technologie progresse à grand part notamment quand il s’agit de tuer. La figure du marchand d’armes Krupp n’est pas très loin, ni celle de Basil Zaharoff (merci Tintin).

Pour ne rien arranger, les attentats anarchistes se multiplient dans les capitales européennes. Le film se risque à une allusion historique avec le personnage de Ravache qui fait bien entendu penser à Ravachol.

Entraperçu dans le premier Film, Le professeur Moriarty ne se cache plus et avance ses pions à travers l’Europe. Sherlock Holmes, de son côté, semble désarmé face à cet ennemi implacable ; le mariage de Watson n’arrange rien quant à son équilibre psychologique. Mais par la force des choses la fine équipe doit s’embarquer dans un long périple à travers l’Europe pour damer le pion à un Moriarty qui semble toujours avoir un coup d’avance.

Comme je le disais, le scénario est plus reposant : pas de flashback à répétition, juste une présentation anticipée des actions de Holmes avant un combat. Comme je l’ai précédemment dit, le jeu d’échec est vraiment au coeur de l’histoire.

 

Et sinon, tu connais Artemus Gordon?

Du côté des acteurs, Robert Downey Jr se fond dans son personnage d’ahuri égocentrique avec délice. Jude Law l’accompagne à la perfection que ce soit dans leurs échanges verbaux que dans leurs échauffourées. Ce couple fait diablement penser à d’autres, que ce soit celui des de duos virils des séries américaines (Riptide, Simon&Simon), les séries anglaises (Amicalement Votre) pour le côté décalé entre flegme et castagne ou la série d’époque comme Les brigades du Tigre ou les romans d’Arsène Lupin (je pense à 813).

Mais la plus belle des références qui me vient à l’esprit reste “Les mystères de l’ouest“. Ici aussi, on manie l’ambiguïté et le gout du (mauvais) travestissement. Comme dans la série, on croise des inventions diaboliques et les femmes sont de simples objets d’apparat. Comment ne pas voir l’analogie entre Moriarty et le Docteur Lovelace. mais qui inspire qui après tout?

En parlant de déguisement, le film semble faire un clin d’oeil au joker de Batman (celui avec Heath Ledger) au moment où, du déguisement féminin de sherlock holmes, il ne reste qu’un visage maquillé, une tignasse hirsute et un sourire grimaçant accentué par un rouge à lèvres étalé.

Pour les autres rôles, Jared harris (un méchant de Fringe) joue un Moriarty très convaincant. Stephen Fry est aussi très bon dans le rôle du frère british mais tout aussi excentrique de Sherlock Holmes. Du côté des rôles féminins, ils sont complètement effacés que ce soit kelly reilly ou Noomi Rapace (la punk de Millenium).

 

Esthétiquement parlant, c’est aussi très bien réussi. Les villes européennes de la fin XIXème sont magnifiquement rendues. je mettrai un petit bémol concernant cet espèce de filtres grisâtres utilisés pour donner une patine vieux film ou crasse apparente. Je le trouve particulièrement intrusif.

Pour le reste le film est plutôt bien rythmé sans trop de passages où l’on pourrait s’ennuyer. Certaines scènes sont particulièrement bien travaillées comme celle où on s’immisce dans les rouages des machines infernales et autres canons. La plus belle réussite reste à mes yeux la poursuite dans la forêt (vous verrez bien).

Inutile de dire que j’ai beaucoup aimé ce Film : 8/10

 

 

J. Edgar

S’il est un réalisateur contemporain qui multiplie les styles différents de cinéma, c’est bien Eastwood.

Le vieux Clint, mis à part le souvenir impérissable de l’homme des hautes plaines , a tant varié les genres, que l’on ne sait plus où on en est.

Je me demande toujours comment on peut passer de Impitoyable à Iwo Jima, du Maître de guerre à Invictus ou de La route de Madison au “tout nouveau tout beau” J. Edgar

Tout nouveau, tout vieux

Le tout nouveau traite de la vie de Hoover, le cinglé à qui les USA doivent le FBI.

Sauf que sans être désagréable à regarder, J. Edgar est long et quand même un peu loupé.

Ce film est fait de la mauvaise patte historiographique d’Eastwood qu’il nous avait déjà servi avec Invictus, et avec l’horrible duo La mémoire de nos pères / lettres d’Iwo Jima  : à savoir l’attentisme, une mise en scène égalitaire souhaitant démontrer que les petites histoires font la grande histoire  : une vision égalitariste des opportunités et risques qu’on su saisir les les grands hommes et ce toujours de manière partiale et surtout, beaucoup de bons sentiments.

Allez voir J. Edgar et faites face encore une fois au destin de ces hypothétique géants de l’histoire… histoire qui apparaît écrite, tracée, immuable, figée et poussiéreuse, autant de stigmates de la mise en scène volontairement longue et statique de Clint.

 

Une vieille histoire de style !

Le problème c’est que si le plan fixe et le silence sur fond de clair obscur se prête aux petites histoires chez Eastwood, le même calque sur les hommes célèbres ou sur les clichés historique ne peut fonctionner, chacun associant aux personnages son idée de l’homme, de l’époque de l’histoire (la grande).

Sur ce même piège s’était déjà empalé Oliver Stone avec Alexandre (blond hair re-colored ), mais pour la démonstration mieux vaut un exemple :

– Dans Invictus, Morgan Freeman qui confond le rôle de Mandela avec celui de Dieu dans Bruce tout puissant et matt damon aussi expressif que le présentateur des chiffres et des lettres… l’une des pires scènes, aucune émotion réelle, sauf que j’ai bien failli chialer (7€ la place :/ )

– Dans l’immense Impitoyable, le vieux Clint himself qui campe un péquin complètement inconnu et qui donc n’a aucun engagement historique, MAIS qui prend son temps pour le décrire

A chaque fois, les plans fixes sont répétés, pas de musique, mais la diction, l’image correspond mieux à ces scènes de vieux avec jeune qui meublent les films d’Eastwood à chaque fois qu’il aborde le thème de la transmission.

Sauf qu’en regardant les deux extraits on ne peut que taper deux sur son téléphone tant les micro expressions existent dans Impitoyable, les personnages ne sont pas contraints, et la profondeur de champ de la plaine est évocatrice. A regarder Invictus, on pourrait penser que Mandela était président d’un cabinet dentaire… pitoyable donc.

 

OK mais l’acteur ça compte… me direz vous … et c’est sans doute pour ça que Clint se tape lui même beaucoup de ses rôles, mais dans le cas précis de J. Edgar, Di Caprio excelle… c’est pas tant ça le hic.

Le problème est ailleurs, dans les (télé-?)lubbies du vieux qui a en sainte horreur dans ses plans planplan (haha hoo hihi) de voir un corps s’agiter. Ainsi, autour du film, vous pourrez goûter aux interviews industrielles de Di Caprio durant lesquelles on ne manquera pas de vous expliquer que pour le film, il a claquer 8M€ pour le maquillage, 7M€ pour les implants capillaire afin de mieux ressembler au facho à qui est dédié le film, et le PIB du Burkina Faso en costard.

Vraiment le hic, c’est que De Caprio est bon voir très bon, comme Damon, quand il ne reste pas statique, et là, il ne bouge dans AUCUNE SCENE BORDAYL. De même, dans le trailer on retrouve la typique voix off – scénario du pauvre inside – qui infestait Iwo Jima etc etc….

Non sérieusement, il y a rien à y faire, il a beau être filmé avec du niveau et les temps grisonnantes en 3D Dolby, si Caprio ne bouge pas, il n’insuffle pas assez d’intensité, pas beaucoup de charisme, et personne couche avec lui sur le titanic. On se demande pourquoi les gens aurait suivi un mec qui fait plus VRP de funéclair que super visionnaire.
Pour exister, les personnages que le spectateur peut se représenter à l’avance ont besoin de dynamique. Je pensais pourtant que tout le monde avait vu Ali .

 

STP Clint, arrête l’historique… 

Le film historique c’est compliqué, il ne faut pas d’anachronismes, il faut pouvoir adapter certaines valeurs morales à des idées compatibles avec nos préoccupations contemporaine, et il faut pouvoir expliquer le contexte dans les 20 -40 premières minutes.

Mémoires de nos pères et Lettre d’Iwo Jima étaient bien chiants, mais le second avait le mérite d’amener un peu de poésie et de belles images.

Rassurez vous, dans J. Edgar vous n’aurez RIEN !

Seule la photo et la perf de Di Caprio sauve un peu le truc (mais en même temps à 95% du temps à l’écran, c’est limite une expo), et si vous veniez voir J. Edgar l’un des hommes les plus puissant du 20ème siècle, vous allez découvrir le détail de psycho magazine sur les détails des relations avec maman entre deux auditions au congrès.

Plutôt que de parier sur des sources incorrectes sur la vie de Hoover j’ai tend plus à penser qu’Eastwood n’a pas cherché à faire un film d’histoire mais ENCORE une fois un film sur les origines de son pays…. des origines de sa nation et ce côté historique USA qui ne pouvait être autrement, tout comme les gens qui y ont participé n’aurait jamais pu faire d’autre choix : in USA we trust.

Une remarque sur l’histoire Lindberg par ci, une attention sur le combat anticommuniste de Hoover très détaillé par là (en passant bizarrement  sous silence sa lutte contre le clan ou en surfaçant son rôle limite face au mouvement noir) … bref tout ça donne au film un ton partisan qui m’était bien pénible déjà au moment de la sortie des films sur la guerre contre ces salauds de jaunes.

Sauf que ce n’est pas en “lisant des poèmes japonais en voix off” qu’on va refaire Voyage au bout de l’enfer et ce n’est pas en faisant un plan fixe sur “le biographe du FBI en costard 3 bouton qui écoute le vieux Hoover raconter ses mémoires” qu’on va refaire vivre l’ambiance trouble du pouvoir USA façon Nixon.

 

–> Par contre, continue à faire des films originaux et à tordre des histoires

Où est donc passé le génie du vieux pour les métaphores, que ce soit la voiture Gran Torino que ce soit le fleuve dans Mystic River ?

Où est passée la liberté des scénarios comme dans Million dollar baby, Space cowboys ?

Quand est ce qu’on voit des répliques qui poutrent ???

-> DNC / jamais. Clint vieilli on dirait.

Parce que lorsqu’on revoit Mystic River  on se convainc tout de suite qu’Eastwood sait filmer les émotions, les personnalités complexes. Ce n’est que lorsque le personnage doit apparaître au fur et à mesure du film que son cinéma est de qualité.

 

JE DIS CA J’DIS RIEN

après c’est sûr, y en a qui kiffent de payer 8€ pour voire un docu de qualité France 5

merde à eux et aux critiques ciné alors !

 

 

La légende de Despereaux

La légende de Desperaux

de Sam Fell

avec les voix de Emma Watson, Dustin Hoffman, Sigourney Weaver.

 

 

 

 


Aujourd’hui enfant malade, donc rester maison.

Etant consigné sur le canapé, je me suis dit que c’était l’occasion de voir un truc tout en essayant de faire en sorte que mon fils puisse apprécier le film (éviter le remake de la Chose par exemple).

La Légende de Desperaux doit trainer depuis facilement 2 ans chez moi. J’ai du commencer 10 fois à regarder les 10 premières minutes avant de passer à autre chose.

Bon bé voilà, c’est parti…. A la soupe !!

En effet, l’histoire se déroule dans un pays reconnu pour sa soupe qui est célébrée une fois par an par tous ses habitants. Mais cette année, la fête tourne au drame à cause d’un rat trop gourmand qui chute dans l’assiette de la Reine, provoquant son décès par crise cardiaque. Fou de douleur, Le roi décrète l’interdiction de la soupe et le bannissement des rats. Le pays s’enfonce alors dans le désespoir.

Les rats,eux, s’enfoncent sous terre en leur royaume et la princesse (tout droit sorti de Modigliani) se cloitrent dans la plus haute tour espérant le retour des jours heureux.

Le véritable héros du film n’apparait qu’après la chute en la personne d’un souriceau aux oreilles démesurées. Mais ce n’est pas là son principal handicap. Notre petit rongeur, au contraire de ses congénères, refuse sa condition de fuyard poltron et part à l’aventure en s’évadant de sa cité grâce aux livres de contes qu’ils dévorent (au sens figuré) et en devenant l’ami de la princesse.

Le film continue sa route à travers la croisée des destins de ce petit monde et celui tout autant miséreux d’une servante empêtrée dans ses rêves de princesse qu’un geôlier plein de remords.

Commençons par le plus agréable : le film est portée par une narratrice (Sigourney Weaver) qui donne un côté “histoire pour s’endormir” très plaisant. Les décors  sont très réussis (notamment la cité des souris et celle des rats) : on sent bien là la patte d’anciens du studio  Aardman. On peut apporter une mention spéciale au personnage d’Arcimboldo, esprit légumesque tout droit sorti des toiles du peintre du même nom.

Pour le reste, et pour le grand malheur de ce film, Ratatouille et Shrek sont déjà passés par là en pour ce qui est des contes de fées et de Rats et l’histoire en patit en terme d’originalité. Cela fait aussi beaucoup penser à l’ancêtre du genre Brisby et le secret de Nimh.

Au final, c’est un film gentillet mais qui donne une impression d’inachevé.

Néanmoins, étant très bon public de ce genre d’histoires candides et féériques, je lui mettrais une note de 6/10

Quant à mon fils, il s’est barré 15 minutes après le début…

 

Real Steel

REAL STEEL

de Shawn Levy

avec hugh Jackman, Evangeline Lily.


Alors ce film, c’est l’histoire d’un gars qui sillonne la route à bord de son camion. pour survivre il participe à des combats. C’est un peu un gros looser pour qui rien ne marche. Il a une ex-femme et un fils dont il ne s’occupe pas. Cette dernière meure et l’enfant doit choisir entre la famille de sa mère pleine de pognons et son père qui porte des marcels crades. Bien sûr le destin fera que le père et le fils vont quand même devoir faire un bout de chemin ensemble dans un road-movie où ils apprendront à se connaître l’un et l’autre. Porté par son fils et la volonté de le récupérer, le papa acceptera de participer à un championnat pour défendre ses belles valeurs fraternelles Continuer la lecture de Real Steel

30 minutes maximum

30 minutes or less

de Ruben Fleischer

avec Jesse Eisenberg, Danny Mc Bride

 

et produit par Ben Stiller au passage….

 


 

Après un film américain sérieux et instructif, il fallait bien que j’équilibre avec une comédie potache.

30 minutes maximum, c’est le temps qu’il vous faudra pour décider si vous continuez à regarder ce film ou pas. Bien que l’aillant regardé en VO pour éviter le massacre du doublage, les dialogues ne peuvent s’empêcher de débiter (sic) leur flots de “cock”, “pussy, “blow job” et autres insanités qui semblent devenir la marque de fabriques de ce genre de production. Le plus ennuyeux, c’est que ce déballage n’est utilisé que pour combler le vide entre deux scènes d’action. On ne sait pas trop comment faire de la rallonge, on a qu’à parler de doigt dans le vagin, ça fait toujours plaisir. Le champion toute catégorie reste bien entendu Danny McBride qui s’entête inexorablement à jouer les docteurs es Vulgarité Continuer la lecture de 30 minutes maximum

Inside Job

INSIDE JOB

de Charles Ferguson

Raconté par Matt Damon

Avec plein de gros enculés dedans….

 

 

 

 

 


Ce film est sorti depuis plus d’un an maintenant et j’ai trouvé enfin  le temps de le regarder

Ce documentaire nous explique les rouages de la crise financière des subprimes. Et on peut dire que tout est passé au peigne fin dans cette histoire.

A travers la dérégulation rampante puis explosive des marchés financiers, nous suivons les manigances et malversations des conglomérats financiers (AIG, Lehman Brothers, Merril Lynch, JP Morgan, Goldman Sachs et autres machines à fric) qui s’engagent dans de vastes montages artificiels pour maximiser le profit en effaçant le risque. Continuer la lecture de Inside Job

SUPER

SUPER (2011)

de james Gunn

avec rainn Wilson, ellen page, kevin bacon, Liv Tyler

 

 

 

 

 

 


 Pas d’autre choix que d’avancer à reculons avec ce genre de film. Quand on lit le résumé (“Un homme décide de devenir un super-héros après avoir vu sa femme succomber aux charmes d’un dealer. Mais il n’a pas de super-pouvoirs…“), on s’attend au mieux à un film à la Kick-Ass et au pire à une bouze.

Le casting n’est pas mauvais, ce qui est déjà un bon début : Rainn Wilson (the Office), Ellen Page (Juno), Kevin Bacon, Liv Tyler

Timidement, on se lance parce qu’il traine depuis un moment,  qu’il n’est pas trop long et que vous avez envie de tenter le coup de la bonne surprise.

 

Autant dire que la première demi-heure du film, la balance penche plutôt du côté du film raté : c’est brouillon et on ne voit pas très bien la direction que prend l’histoire. Voici un homme (Rainn Wilson) , cuisinier dans un restaurant miteux,marié à un une jolie fille (Liv Tyler) qui croit enfin toucher le bonheur après une vie marquée par les brimades et la tristesse. Mais comme les contes de fée n’existent pas, sa femme se tire pour se mettre en ménage avec un personnage peu recommandable (Kevin bacon). Ancienne toxico, elle a replongé dans les bras d’un dealer.

Fou de tristesse, Frank sombre vite dans le pathétisme le plus total. Il se lance dans l’idée saugrenue de devenir un justicier masqué pour récupérer sa femme. Travaillant d’abord en solo, il se retrouve épaulé par une jeune fille fan de super héros, impulsive et incontrôlable (Ellen Page).

Le film, a ce moment là, paraissait irrémédiablement perdu si certains éléments du scénario n’apportaient pas une approche radicale. Tout d’abord Frank n’est pas un gars normal et rationnel : il est hanté depuis tout petit par des visions schizophréniques (Jésus lui apparaît petit sur les murs de la chambre) et ne gère pas vraiment de la manière la plus saine sa vocation de justicier (il a la clef à molette un peu leste à la moindre occasion). On apprend aussi que la rencontre avec sa femme a tout d’un accident de parcours et que sa mission d’une reconquête de l’être aimé est vouée à l’échec. Sarah, sa femme, n’a vu en lui qu’un élément de stabilité qui pouvait lui faire lâcher prise de son addiction.

Essaimant les cadavres jusqu’au terme final de sa mission, Frank perdra au final toutes ses illusions, ouvrant les yeux sur sa vraie place dans ce monde (mais pour son plus grand bien)

Je préviens tout de suite que c’est quand même extrêmement violent et dramatique. On peut rire mais ce n’est pas le but du film.

Y a t-il un but d’ailleurs dans cette histoire à part nous rappeler que le Bien et le Mal sont des notions bien piètres devant les choix que la vie nous offre.

Sans être une vraie réussite, ce film a le mérite de l’originalité et d’être porté par de bons acteurs  : 6/10

 

 

 

 

Fright Night 3D

FRIGHT NIGHT

de Graig Gillepsie

genre : épouvante, teen movie

avec : Anton Yelchin, Colin farrel, Toni Colette, David tennant, Christopher Mintz-Platz

 

 

 

 


Merde, je vieillis.

Je viens juste de me rendre compte que ce film est un remake d’un film des années 80 : “vampire, vous avez dit Vampire” ou Fright Night en VO. Faut dire qu’on était vraiment mauvais pour trouver des équivalents en titre à cette époque….  Ceci dit, je garde un bon souvenir du film de 1985, notamment parce que j’ai eu la bonne idée de ne pas le revoir depuis.

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Comme je bosse pour demain

Comme je bosse sur un gros dessin depuis deux jours, je n’ai pas eu le temps d’écrire un petit bout de trucs.

Ceci dit, demain, vous serez aux premières loges pour découvrir ce dessin qui est un peu le résumé d’une vie bien remplie.

En attendant, je vous invite à regarder deux bandes annonces de films qu’il me tarde de voir l’année prochaine.

 

Tout d’abord Prometheus qui est un préquel à Alien. réalisé par Ridley Scott, il marque le retour de celui-ci dans le domaine de la Science Fiction.

 

 

Le second c’est Dark Night Rises qui achève la trilogie Batman de Nolan et vraisemblablement le super héros avec…

 

allez à demain….

 

 

 

Conan le Barbare

Hier j’ai perdu 1 To de données. Toutes mes séries amassées après tant d’années se sont volatilisées en quelque secondes. Le NAS était en mode bombe à retardement  pour une raison inconnue. J’ai eu beau menacer mon fils des pires turpitudes pour lui faire cracher le morceau, il m’a affirmé qu’il n’avait pas joué avec la multiprise que partage la guirlande de l’arbre de Noël et mon Disque dur désormais aussi vierge qu’une épouse de l’au delà d’un martyr de l’Islam.

Pour me remettre de cette triste nouvelle, j’ai cherché le réconfort parmi les films qui s’entassent sans que je n’y jette un regard. Je voulais un truc pas prise de tête, divertissant et plutôt fantastique. Après quelques zappings j’ai finalement choisi Conan le barbare. Il ne s’agit pas de la bonne version avec Shwarzy mais celle qui nous a été proposée en salle cette année.

Petit note optimiste : pour reprendre le rôle du guerrier cimmérien, on choisi la grande baraque sanguinaire de la série du Trône de Fer. Au final, cette satisfaction ne fera pas long feu.

Mais ne boudons pas notre plaisir et déroulons le film….

Tout débute bien pourtant : nous assistons à la naissance dans la douleur de Conan sur un champ de bataille. A l’époque, la césarienne se fait à l’épée sans anesthésie. Nous avons droit dès le départ à notre premier cri de rage vers le ciel : “BBBBEUUUAAARGH!!!“. Bien sûr, tout autour ça trucide mais personne n’emmerde la sage femme à barbe. Passons sur le fait que sur un champ de bataille, ça doit être coton de trouver du lait premier âge pour nous concentrer sur la beauté du scénario.

Il était une fois un méchant très méchant Achéron qui se fit construire un masque lui permettant de contrôler le monde. Malgré cet instrument le rendant invincible il se fait quand même battre. Moi perso j’aurais fait jouer la garantie pour dysfonctionnement. Ensuite les gentils décident de scinder le masque en plusieurs morceaux et le disperser aux quatre coins du monde. Là encore, il faudra pas venir pleurer si un nouveau méchant se pointe pour faire un puzzle.

Allez c’est parti : nous retrouvons ensuite Conan pré ado. J’avoue que cette partie du film tient la route. Il sait déjà trucider ses premiers barbares et apprend à manier l’épée avec papa et à pousser ses premiers “BEEEUUUARGHH”.

Mais tout ça prend fin avec l’arrivée d’une armée qui se met à trucider joyeusement le village. Conan qui était parti dans la forêt fumer en cachette arrive à rentrer, traverser indemne tous les combats et les nuées de flèches et se pose tranquilou à la fenêtre de sa maison pour voir ce qui se passe à l’intérieur. Là encore, les gens sont sympas : on ne l’embête pas un seul instant.

Le Vilain (joué par stephen lang déjà très méchant dans Avatar) explique qu’il s’est mis en tête de reconstituer le casque (ah si on avait su…) pour devenir maître de le monde. Il trimbale avec lui sa fille, déjà pas mal abrutie, pourvue de griffes en métal que ça doit être pratique dans la vie de tous les jours

Conan se précipite dans la pièce pour sauver son père, tue quelques barbares et coupe un nez puis se fait capturer. Le méchant ne le tue pas parce que sinon il n’y aurait pas de film mais le lie à son père de telle manière qu’il tient le destin de celui-ci entre ses mains. On a droit au beau discours et au père qui se sacrifie pour permettre à son fils de survivre.

Pendant ce temps, le méchant repart avec son masque au complet chercher du sang d’un descendant d’Acheron pour parfaire le travail. Mais comme il est fatigué, qu’il a le papier peint de la chambre à refaire et des miles à dépenser, il se dit qu’il va attendre 20 ans histoire de…

Comme ça, Conan a le temps de grandir, bouffer des protéines, bouter du monstre et se taper des filles. On le retrouve comme bandit au grand coeur à faire la bringue avec son pote Artus. Ce dernier est le black de service dans cette production hollywoodienne. Habillé comme un fan de Georges Clinton, il ne fait pas grand chose  à part raconter qu’il a connu Conan grand comme ça et faire quelques clins d’oeils complices. Dans ces scènes, la technologie montre combien elle a progressé : on est passé des gros rochers en polystyrène à ceux mieux réussis en image de synthèse.

Comme on commence à se faire un peu chier, Conan recroise le guerrier à qui il a coupé le nez : il est dorénavant taulier d’un camp de prisonniers et torture à ses heures perdus. Conan déclenche une bagarre pour se faire emprisonner (haha on rigole) puis butter tout le monde dans la prison et faire cracher des infos au chef. Il en profite pour échanger un carte de visite avec un Voleur : “si t’as un problème de serrure, tu m’appelles, tu hésites pas; si tu veux un autoradio pareil”.

Ah non désolé. Tenue correcte exigée dans la discothèque

Pendant ce temps Khalar Sing (le méchant), qui a fini de passer l’aspirateur dans les 16384 chambres de sa forteresse se rappelle qu’il cherche une descendante au sang pur et repart détruire un monastère. Pas de bol, l’élue arrive à s’enfuir, tombe sur Conan qui la libère.

Khalar Sing fou de rage part immédiatement à la poursuite de Conan sur son bateau porté par des éléphants sur des chemins en bord de ravin (véridique). Conan lui propose un duel dans le troisième sous sol du parking du carrouf et que surtout il vient seul bien entendu.

Le combat commence. Conan se fait rouler dans la farine parce que, bien sûr, l’autre a fait venir sa fille : elle empoisonne Conan mais pas vraiment puisqu’il continue à combattre. Ils sont vraiment cons ces méchants. Pendant ce temps, l’innocente machin se planque dans les gradins où une petite escouade aurait tout loisir d’aller la récupérer. Ensuite Conan combat des guerriers de sable (séquence effet spéciaux) qu’on ne peut pas tuer puisqu’ils sont en sable. Allez savoir pourquoi, il y arrive quand même.

Pour s’échapper il plonge au final dans la mer pour rejoindre le bateau de son pote black qui passait par là.

Scène suivante : nous sommes au milieu de l’océan avec une visibilité maximum en plein jour. Je ne sais pas comment il se démerde mais ils arrivent à se faire arraisonner par un bateau ennemi sans que personne ne voit rien venir… Re combat, re “BEEEUARGH”, re scène de liesse. Bizarrement le bateau ennemi a disparu. Ca devait être un sous-marin.

Conan, toujours soucieux de vengeance, débarque près de la forteresse de l’ennemi, se tape enfin la fille et pique un roupillon. Cette dernière, surement désireuse de faire la grosse commission, part seule dans les bois et se fait kidnapper par les sbires de Khalar Sing; Il peut enfin commencer la cérémonie qui lui donnera le pouvoir absolu…

Ne connaissant pas le code du digicode pour rentrer, Conan retrouve dans son slip la carte du voleur et se précipite à cheval jusqu’à GGHARLARUK (un truc comme ça. les noms de ville sont construits avec un scrabble) récupérer son Pote voleur. Khalar Sing, bon joueur, suspend la cérémonie le temps que Conan se tape les 6 jours aller-retour à cheval.

Arrivé à JIROLHUK, Conan retrouve direct le type en rentrant dans la première auberge, le ramène à la forteresse pour lui faire ouvrir une serrure qu’un coup d’épée aurait fait sauter sans peine. Le voleur ne sert plus à rien par la suite sauf à nous énerver.

La cérémonie a enfin démarré. Elle se déroule comme de bien entendu 200 mètres au dessus d’un lac de lave pour plus de commodités. Conan se faufile jusqu’à la cérémonie subrepticement, déguisé en moine : “pardon, excusez moi, je voudrais passer, pardon merci…”

Le masque, enfin nourri du sang de la descendante s’active. khalar Sing le porte à son visage et….. et bé rien du tout. Le type est pas plus costaud qu’avant : tout ça pour ça. Pendant ce temps, sa fille aux ongles démesurées se rappelle qu’elle a oublié son téléphone dans sa chambre et se barre. Tout le monde se met à explorer les dédales de la forteresse qui en profite pour s’effondrer, histoire de rire. On joue à cache à cache, on se met des coups d’épée. Bref on ne regrette pas sa soirée.

Le final est à la hauteur du film. Conan au milieu d’un pont surplombant le fleuve de lave, retient d’une main la chaine qui le lie à la fille. Arrive Khalar qui se plante aux pieds de Conan et pérore à n’en plus finir, expliquant que tout est fini, maître du monde, pouvoir, 20% en ticket Leclerc, etc. Conan, qui n’est pas la moitié d’un con,claque le pont sous les pieds de Khalar qui tombe comme une merde avec son masque de merde dans la lave.

Le Happy End : nos deux héros s’échappent à cheval, la forteresse s’effondrant au loin. Conan se débarrasse de la fille au premier relais routier et se casse …

FIN.

All Good things

All Good things

d’Andrew Jarecki

Avec Ryan Gosling et Kirsten Dunst


Voici un film passé plutôt inaperçu malgré les têtes d’affiche.

Basé sur une histoire vraie, la disparition mystérieuse de la femme d’un milliardaire new yorkais, Le film déroule lentement les événements qui ont conduit à de drame, nous baladant dans l’Amérique des années 60 à 80.

Issu d’une famille ayant fait fortune dans l’immobilier à New York, David essaie de mener sa barque entre un père oppressant et une mère disparue violemment quand il avait sept ans. Par hasard, il rencontre Katie, une jeune étudiante et s’éprend d’elle. Il quitte alors le cocon familial pour monter une épicerie Bio. Le père de David fait alors pression pour que son fils rejoigne l’entreprise familiale. Le couple revient vivre à New York.

Pourtant au fur et à mesure que les années passent, le comportement de David, garçon doux et discret change. sa femme le surprend à marmonner sans raison ou il se renferme à la moindre contrariété. Malgré ses petits aléas, la vie continue.

Mais rien ne semble arrêter la lente détérioration du comportement de David qui sombre dans des phases de violence ou de mutisme. Katie ne se résoud pas pourtant à quitter son mari. Totalement dépendante financièrement de la famille de son mari, elle ne peut pas non plus divorcer.

Elle essaie malgré tout de survivre en reprenant ses études et réussit le concours d’entrée en Médecine. cette nouvelle étape finit d’accélérer la descente aux enfers.

Jusqu’au jour où Katie disparaît mystérieusement. Déclarée disparue (des témoins l’ont aperçu sortant de chez elle et dans une cabine), l’enquête est enterrée.

20 ans plus tard l’enquête est ouverte de nouveau par un procureur suite à l’apparition de nouveaux faits.

Le film déroule l’histoire de manière linéaire et suit la chronologie des événements. Les faits s’ouvrent à nous petit à petit avec un parti pris évident du réalisateur : pas de chemin de traverses mais une implacable mise en scène de la vie du couple. Cette impossibilité de nous laisser entrevoir des alternatives est extrêmement oppressante. On a l’impression de voir une bleuette, puis un thriller mais c’est juste un drame qui s’ouvre à nos yeux : celui d’une nature humaine pervertie qui détruit tout ce qu’il peut aimer.

Comme je vous l’ai dit, c’est basé sur une histoire vraie et le film ne s’éloigne pas d’un iota des faits réels. Et pourtant, on s’étonne parfois de voir cette réalité prendre des tournures complètement folles. C’est d’ailleurs cette folie qui s’insinue petit à petit qui fait tout l’intérêt de ce film : elle nous rend mal à l’aise, puis révolté, puis otage.

C’est aussi une belle manière de montrer combien la justice ne peut rien contre la puissance de l’argent et que les intérêts l’emportent toujours sur la morale.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler les errements schizophréniques du “héros”. La performance des acteurs est excellent. Kirsten Dunst semblent se creuser et s’étioler au fur et à mesure du Film. Quant à Ryan Gosling, toujours aussi peu bavard, il réussit brillamment à jouer le monstre sous le masque de l’impassibilité.

Je n’avais pas vraiment entendu parler de ce film avant de l’avoir vu, ni des faits à son origine. malgré quelques longueurs et un peu de maitrise (c’est le premier film du réalisateur),  c’est une bonne surprise : 7/10

 

Petite remarque au passage : le titre français du film est Love & Secrets, ce qui évidemment fait bien plus français. on sent bien la volonté de nous faire gober l’idée que ce film est une belle histoire d’amour. Si c’est ce que vous recherchez, passez votre chemin.

Dernière petite chose : les musiques du film sont particulièrement réussies pour suivre en crescendo l’histoire. La n°7 est la plus réussie à tout point de vue

 

 

Rosa Rosa Rosam

Juste un petite bafouille pour vous faire partager un court métrage réalisé par un jeune espagnol, Jesus Orellana . La réalisation de ces 10 minutes lui a pris un an !!

Je pense que l’auteur n’a pas du trop mettre le nez dehors et se nourrir de boites de conserves et de chips…

Quand je pense qu’il me faut une semaine pour faire un dessin crevé sur Photoshop.

Suite à quelques présentations dans des festivals, un long métrage va voir le jour. Continuer la lecture de Rosa Rosa Rosam