Archives de catégorie : film

La re-classe américaine

Un bon blog se doit de parler du grand détournement au moins tous les deux ans. Rien n’a bougé depuis l’article de 2009

Je vous parlais du projet pharaonesque qui se lançait dans la restauration de l’oeuvre. pour des raisons de droit, le film n’est plus diffusable. Afin de permettre aux générations futures de vivre ce grand moment, un grand illuminé s’amusait à acheter tous les dvds des films utilisés pour le Grand détournement et refait le montage en image de meilleure qualité. Le projet est tellement ancien maintenant qu’il repart de plus belle avec la version issue de Blue-ray

 

Ce travail dépend bien entendu de la réédition en dvd ou blue-ray des films composant le patchwork. Et certains mettent très très très longtemps à réapparaître.Sans compter que Sam Hocevar (qui gère le projet en plus de ces nombreuses activités notamment VLC) pousse la finition jusqu’aux polices de caractères utilisées en incrustation, jusqu’à retailler les images et refaire les filtres.

 

Bon tout ça pour dire que je pensais que le projet n’avait pas évolué depuis longtemps ce qui était un peu le cas. J’avais récupéré la version finalisée à 99% et point final. Mais il restait quand même un vieux loup de mer dans ce projet : il n’avait jamais pu trouver l’origine d’une scène toute con à savoir une horloge murale. C’était là l’objet d’une angoisse sans fin. Cette horloge avait fini par devenir un mythe dans la grande légende de ce film.

Et bien j’avais un train de retard. Le mystère est résolu depuis mars 2011. Elle apparaît dans un épisode de Maigret : “Maigret et les plaisirs de la Nuit”. c’est encore un des grands mystères de l’humanité qui trouve ici son dénouement.

 

Pourquoi je reparle de tout ça? A cause d’un article de Numérama parlant de sa disparition dur Dailymotion.

Quant à la restauration elle poursuit sa vie sur ce site : CYCLIMS.

 

 

 

 

Dans la brume électrique

Dans la Brume électrique de Bertrand tavernier

Pas grand chose à se mettre sous la dent en ce moment, ni de sujets qui me motivent à pondre un article. C’est pourquoi il ne me reste sous le coude que la critique de ce film vu par hasard. En fait, il trainait depuis un moment mais je m’étais fait à l’idée que je ne le verrais jamais : j’avais une inquiétude toute manifeste à être déçu, ce qui m’empêchait de le regarder. Le sujet du film, les acteurs, le réalisateur, tout me faisait envie, ce qui logiquement renforce le blocage.

Dimanche, je me suis fait violence et j’ai franchi le pas. Et comme pour confirmer ma réticence, j’ai été pas mal déçu par ce film. Il n’y a rien à redire pourtant sur pas mal d’aspects du film :

Il s’agit tout d’une enquête policière sous fond de bayou, de tempête Katrina et de corruption généralisée. Suivant la piste d’un tueur en série sadique tueur de jeunes filles, le détective Dave Robicheaux renoue avec  de vieux démons : un ancien meurtre d’un noir il y a 35 ans, ses anciennes amitiés avec un potentat local mafieux et son passé d’alcoolique.

 

Les acteurs sont excellents (Tommy Lee Jones, john Goodman), les décors sont fabuleux et pourtant la sauce ne prend pas. ce n’est pas qu’on s’ennuie en le regardant mais on se sent comme étranger à l’histoire. Je n’ai pas réussi à entrer émotionnellement dans l’histoire. On sent c’est issu d’un bouquin tant le procédé narratif s’en inspire avec une utilisation à outrance de la voix off. Les scènes s’enchainent entre elles sans réelle logique et même la progression de l’enquête se fait sans causalité.

Il reste l’ambiance : celle du bayou et ses fantômes de l’ancien temps : ancien cadavre de noir pourchassé, garnison de confédérés perdus à jamais. Si Tavernier prend plaisir à rendre hommage au cinéma américain typique de ses atmosphères, il y arrive en tant qu’exercice de styles sans rendre transcendant ou prenant cette immersion. On ne ressent pas la moiteur (“où les moustiques ont bouffé les chauves souris”), la pourriture et la magie de ses bayous. Je préfère encore celles d’un “Angel Heart”.

Il reste au final plus un film d’auteur cinéphile qu’un film pour spectateur.

Mais cela reste à voir pour ceux ou celles qui seront plus touchés que je ne l’ai été : 6/10

 

Kung Fu panda 2

KUNG FU PANDA 2 de Jennifer Yuh

C’est marrant comme en ce moment c’est toujours le deuxième film qui est le mieux. Après le décevant Cars 2, voici le très bon Kung Fu Panda 2.

Comme de bien entendu, on reprend les mêmes et on recommence. L’esthétique orientale est encore plus aboutie avec des décors somptueux, des chorégraphies rythmées et les petits détails qui font la différence. L’alternance entre l’animation 3d et des brefs passages en 2d est aussi une vraie réussite.

Cette fois-ci Poo avec sa fine équipe part combattre un seigneur de la guerre, un paon nommé Shen, en possession d’une nouvelle arme de destruction massive : le canon. Comment le Kung Fu pourra t-il lutter contre ce monstre pyrotechnique, c’est là toute la leçon de sagesse du film.

L’autre thème abordé dans le film est l’origine de notre panda boulimique. Vous vous doutez bien qu’en ayant une oie pour parent, il y avait quelque chose de louche.

Contrairement à Cars 2 qui se trainait en longueur, le rythme ne fléchit pas, les scènes s’enchainent rapidement  avec une fluidité parfaite. les combats font immanquablement penser à des films de jackie Chan (qui fait d’ailleurs la voix originale du singe).

Deux moments m’ont particulièrement plu : la course poursuite avec la chenille dragon vue du ciel, petit clin d’oeil au jeu pac-man, et celle à dos de pousse-pousse sur les toits de la ville. Je suis chaque fois admiratif du souci du détail dans ce genre de film. Il faudrait quasiment le regarder au ralenti pour prendre la mesure du travail accompli.

Mais la plus belle réalisation est sans conteste le méchant du film, un paon blanc rouge. Chaque mouvement est élégant et gracieux, chaque plume est acérée. C’est tout l’art du ballet chinois qu’on retrouve dans chacune de ses apparitions.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce film, plus que je ne l’espérais. Faudrait-il voir du côté de Dreamworks dorénavant pour prendre un plaisir somme tout enfantin

Une bonne note : 7/10

 

 

 

Crazy, Stupid, Love

Crazy, Stupid, love de John Requa et Glenn Ficarra

 

Si vous vous souvenez bien, j’avais parlé dans un article précédent de mon hésitation entre “Comment tuer son boss” et “Crazy, Stupid, Love” pour une petite séance nocturne. j’ai choisi le premier et bien mal m’en a pris. La semaine dernière, j’ai voulu conjurer le mauvais sort en regardant le perdant.

Et cette fois, l’indice de satisfaction est grandement remonté. Cela n’atteint pas les sommets du chef d’oeuvre ni la plaine surpeuplée des consommables juste digestes. Cela navigue plutôt du côté des petites comédies sympatoches sans prise de tête et qui ma foi, mettent de bonne humeur. Déjà, les dialogues ont plutôt évité la surabondance de grossièreté et de vulgarité qui permettent de maquiller le vide scénaristique. C’est du vaudeville pur jus.

L’histoire raconte les errements amoureux et sentimentaux de cal weaver (Steve Carrell) et Emily (Julian Moore) mariés très jeunes dont le couple est en pleine crise après 25 ans de mariage. Chacun à sa manière va tenter de gérer la situation : Emily, las de la routine, a trompé son mari demande le divorce. Cal au départ décontenancé ronge son amertume tous les soirs dans un bar. Au hasard d’une rencontre avec un séducteur professionnel, jacob (Ryan Gosling toujours aussi peu bavard), Il va tenter se se remettre en selle en se moulant dans un nouveau costume de célibataire fêtard et dragueur.

Autour de ce couple, gravitent d’autres personnages autant en quête  de réponses sur la façon de gérer leur sentiment : Robbie, leur fils de 13 ans est amoureux fou de la baby-sitter Jessica qui en pince elle-même pour Cal.

Bien sûr ces tentatives de résoudre des problèmes en les éludant ne fera que rajouter de la désillusion à l’échec. Tout ceci se finit comme de bien entendu  en sac de noeud géant où tout le monde dépend des autres pour s’en sortir. Même si la fin du film force un peu dans le Happy End, l’affaire est plutôt bien menée.

On n’a bien sûr l’impression d’avoir déjà vu ça ailleurs mais les acteurs sont attachants et les dialogues évitent tout côté mièvre.

Ca met la patate et rien que pour ça : 7/10

Cars 2

CARS 2 par Brad Lewis

Cars premier du nom était l’occasion d’une plongée anthropomorphique dans le monde des voitures. C’était aussi pour ses auteurs un moyen d’exprimer leur nostalgie de cette Amérique des Sixties où l’american way of life battait son plein, les juke-box donnait le rythme et les voitures rivalisaient en rutilance. Pixar arrivait encore à nous faire rêver devant les espaces grandioses de l’ouest américain. C’était la victoire de la lenteur sur la recherche effrénée de la vitesse. Cars tenait plus de l’exercice de style technique que d’une oeuvre sensible mais cela tenait la route (sic).

Avec Cars 2, fini tous ces beaux idéaux et place au recyclage et au merchandising effréné. Nous n’avons plus qu’à goûter au plaisir indigeste du spectaculaire et de l’excitation.

 

Recyclage pour deux raisons :

– Raccoler du côté des James Bond ou des Fast and Furious nous enlèvent tout sentiment d’originalité et nous conduit finalement qu’à une sensation manifeste de déjà-vu

– Entre la vision d’un Paris tout droit sorti de Ratatouille et un Tokyo top cliché déjà aperçu dans “Martin se la raconte“, on ne s’émerveille plus du travail fourni par les supercalculateurs de Pixar.

Mais le plus irritant reste cette espèce de rétropédalage moralisant et moraliste sur la consommation polluante des hydrocarbures. Quel besoin y a t-il à nous rappeler cet aspect de la vraie vie comme si nous étions assez idiot pour ne pas faire la différence. J’espère que Toy Story 4 ne ne se passera pas dans les ateliers de fabrication chinois de nos chers jouets occidentaux.

Ne reste en fin de compte que le spectacle toujours aussi bien conçu mais on se demande si Pixar n’a pas fait là son premier faux pas reniant ce qui a fait jusque là sa particularité. Bien sûr, cela plaira aux enfants mais plus vraiment à celui qu’il faisait frémir en moi.

 5/10 pour une suite sans saveur.

Batman : year one

Histoire ne pas finir la soirée sur un échec cinématographique (voir le post précédent), j’ai décidé de regarder un petit film d’animation qui me semblait une valeur sûre. Premièrement c’est l’adaptation d’un des meilleurs comics de Batman parus en 1987. Le scénariste, Frank Miller est connu du plus grand nombre comme l’auteur de Sin City ou 300 mais aussi de magnifiques albums comme Ronin, The Dark Night ou Elektra. Le dessinateur Mazzucchelli apporte sa patte avec un dessin sombre, difficile d’accès par rapport aux stéréotypes traditionnels du genre.

Secundo, les films d’animation de la Warner sont en général de bonne facture et ne font pas d’impasse sur la qualité de l’animation. Il est à noter ici que le graphisme s’est par contre rapproché du style habituel de leur production plutôt que garder le dessin plus abrupt de Mazzucchelli.

En ce qui concerne le doublage, il est à noter que la voix du commissaire Gordon est assurée par Bryan Cranston alias Walter White de Breaking Bad. Ce la paraît un choix judicieux quand on compare le physique des deux personnages.

Autre anecdote, l’histoire pourra rappeler à certain le film “Batman Begins” qui puise pas mal d’éléments du comics.

L’intrigue débute dans un Gotham gangréné par la corruption à tous les étages de la société. La mafia locale (la famille Falcone) contrôle la société à travers une police totalement à sa botte. Prostitution, racket et trafics divers sont effectués sous le regard bienveillant du commissaire Loeb.

C’est dans cette ambiance délétère que débarquent deux nouveaux personnages :

– Le Lieutenant Jim Gordon, transféré à Gotham pour avoir dénoncé des flics ripous dans son ancienne affectation. Intègre et décidé à éradiquer le crime, il devra d’abord se battre contre ses propres partenaires aux mains du potentat local, situation rendu encore plus difficile quand on doit aussi gérer la venue prochaine d’un enfant

– Bruce Wayne, héritier richissime, revient après 15 ans d’absence dans la ville qui l’a vu naître. Cet exode n’est que la conséquence de l’assassinat de ces parents qui l’a durement marqué. Bruce Wayne n’est pas encore Batman mais des envies de justice le travaillent et il cherche un sens à sa vie.

Durant tout le film on suit l’évolution des deux personnages, on écoute leur voix intérieure. On saisit leur doute, leurs errances, leurs échecs mais leur volonté inébranlable de débarrasser la ville de ses éléments nuisibles. L’aventure réunira bien entendu les deux personnes dans un chassé croisé à travers Gotham. Ce sera l’occasion de voir d’autres personnages de l’univers Batman : Selena Kyle alias Catwoman et Harvey Dent, le futur Double-face.

L’histoire reste fidèle au comics originel, parfois un peu trop. En collant à l’aspect  narratif de la BD, le film perd en dynamique et en efficacité. Néanmoins, on reste face à un dessin animé de très bonne facture visuellement et scénaristiquement.

 

Un bon 8/10

Pour vous donner une idée : la bande annonce en Français.

 

Batman : Year One – Trailer / Bande-Annonce… par Lyricis
 

Comment tuer son boss de Seth Gordon

comment tuer son boss ou comment tuer le talent

Les comédies américaines se suivent et malheureusement se ressemblent. Comme il n’y avait pas de séries à regarder hier soir, c’était l’occasion de faire baisser le stock des films non vus. Consensus aidant, le choix s’est restreint entre “crazy, stupid love” et “comment tuer son boss”. Pif paf, ni une ni deux, le second est choisi, cette victoire finale acquise par la brochette d’acteurs s’étalant à l’affiche : kevin Spacey, Colin Farrell, Jason Bateman. Donald Sutherland et Jennifer Anniston. C’est peut être aussi de vieilles réminiscences d’un vieux film du début des années 80 “Comment tuer son patron”.

Résumons d’abord l’idée principale du film : trois copains subissent chacun à leur façon les turpitudes de leur boss respectif : un tyran sadique, un incompétent égocentrique et une obsédée sexuelle. Excédé et dégouté, il décide de se débarrasser de ces 3 emmerdeurs. Voilà tout est dit. Pour info, notre ami Donald Sutherland apparaît en tout et pour tout une minute à l’écran avant de caner.

Après cette mise en bouche, que penser de ce film : j’ai l’impression que l’humour et l’impertinence d’un film comique américain se mesure au nombre de fois que vagin est prononcé (ou chatte, couille et autres argots concernant les parties génitales). On les met à toutes les sauces surtout quand ça n’apporte rien au dialogue. C’est fatiguant, pénible et gâche même les rares moments où le jeu d’acteur l’emporte sur la platitude du film. Car oui, c’est un mauvais film. Tout est sous exploité : les acteurs traversent le film sans consistance, l’histoire est quasi inexistante et complètement décousue. Si on enlevait tous les dialogues graveleux qui servent de bouche trous, le film durerait un quart d’heure.

Tout est mal amené, mal ficelé et finit en eau de boudin. Parmi nos trois comparses, autant Jason Bateman et Charlie Day tiennent la route, autant  Jason Sudeikis fait pâle figure. Kevin Spacey fait le service minimum en refaisant le boss de “Swimming with Sharks“, Jennifer Aniston fait des efforts pour faire oublier ses rôles de nunuches. Seul Colin Farrell sort du lot tellement sa prestation d’un immonde fils à papa le rend méconnaissable. J’oubliais aussi la présence de Jamie Foxx dont on peut se demander comment il a atterri ici.

“Comment tuer son boss” fait partie de la longue cohorte des films qui tentent sans talent d’imiter le style Apatow. >Le scénario a pourtant été écrit par John Francis Daley, un poulain de ce dernier. Ce film est vulgaire, non par sa grossièreté mais juste pour s’imaginer que l’irrévérence effacera le manque de talent. On rit parfois mais presque involontairement (le chat du film est le seul qui surprenne).

Un petit 3/10

Parerga

A presque 40 balais, on commence à se remettre en question. Les illusions de votre belle jeunesse se sont envolées et les les idéaux se fissurent : on commence à réfléchir à l’avenir, on se met à voter à droite, on met des chaussettes avec des tongues parce que les nuits d’Août sont fraiches, On regarde le journal de TF1 parce que ça fatigue de zapper.

On jette un regard en arrière et on mesure le chemin parcouru. Parfois cela réserve de mauvaises surprises : au détour d’un sentier, vos convictions les plus profondes forgées avec  l’acier de la certitude se brisent comme un tournevis premier prix acheté à Gifi.

 

Encore ce matin, j’ai pleuré seul dans ma cabane de jardin suite à une expérience douloureuse. Ce n’est pas la finale de la coupe de Rugby qui a causé cette avanie (au demeurant fort réussie). Non, non et quatre fois non, c’est juste cette vidéo tirée des liens idiots du Dimanche, page admirable où il m’arrive de pomper sans vergogne. Je vous laisse en juger par vous même :

Là vous vous dites : ok c’est un Beatboxer de talent. mais où veut-il en venir, Saperlipopette !!!

Ce sympathique imitateur sonore s’appelle Michael Winslow. Ce nom m’étant parfaitement inconnu, j’ai procédé comme il se doit à une recherche sur un moteur qui ne mérite pas que je le cite vu qu’il m’a radié de son programme publicitaire pour clics intempestifs (si on peut même plus jouer 🙂  )

Et bien Michael Winslow n’est autre que l’acteur black qui a sévi dans Police Academy, imitateur forcené de bruits bizarres et opportun. Remember :

 

Ou dans la Folle histoire de l’espace :

On a tous vu et revu les Police Academy (moins les derniers Opus). Je me souviens que petiot, j’étais passé par un état d’admiration béate concernant ces performances vocales. Mais en prenant de la bouteille et de l’apéro, ma méfiance et mon sens critique ont pris le pas. Pour moi cet homme n’était qu’en simple acteur imposteur.

On avait juste rajouté les effets sonores par dessus la performance médiocre d’un acteur de seconde zone. Et cette certitude était depuis gravée dans le marbre au même titre que la preuve ontologique de l’existence de BigFoot.

Et Pan dans ta gueule : le bonhomme faisait bien lui même les bruitages et est reconnu depuis lors comme un spécialiste de la chose et arbore le surnom de “l’homme aux 10 000 effets vocaux“.

La larme à l’oeil, les jambes flageolantes, il m’a bien fallu me plier à l’évidence : j’avais eu tort toutes ces années. Pourras tu me pardonner un jour Michael Winslow alias Sergent Larvell Jones.

 

 

Captain America : first avenger

Posons tout de suite le postulat suivant : c’est un super héros qui ne m’a jamais intéressé. Il fait partie de ses héros de l’âge d’or des comics américains, infaillible parfait et creux. Il a été créé durant la seconde guerre mondiale par Kirby et Simon comme un outil de propagande patriotique glorifiant l’engagement des soldats américains. Il incarne un idéal et n’est en rien un humain au sens propre du terme : plus une figure ontologique du héros. Il a fallu l’arrivée de Stan Lee à Marvel pour commencer à envisager des super héros traversés par les doutes et autres travers de l’âme humaine.

Cette retranscription symbolique transparait dans le film dans une mise en abyme subtile où Capitaine América devient réellement un outil de propagande et un personnage de comics au sein même du film.

les dangers du popcorn au cinéma

Le début du film décrivant le parcours de Steve Rogers, personnage chétif et recalé perpétuel au service militaire passe bien. Il en va de même sur la partie transformation en super soldat et son utilisation comme outil de propagande à travers le pays.

Le reste est plus discutable : le héros ne se blesse jamais, court tout le temps et gagne toujours. les méchants nazis ne savent pas tirer et malgré des armes d’une supériorité flagrante préfère se carapater à chaque fois (une influence certaine de la grande vadrouille) . Le super Vilain ne se défend jamais, préfère faire sauter ses bases une à une et a l’air complètement con.

[spoiler]A ce niveau du film, il n’y a plus vraiment de scénario : on fonce, on tire partout, on gagne, on est content, on boit un verre et on se dit que nous les ricains on est super cool. Le héros pousse la bravoure patriotique jusqu’à se sacrifier et on se demande bien pourquoi. C’est si dur de sauter d’un avion quand on est super costaud.[/spoiler]

Le film serait plus attachant si les faire-valoirs avaient eu des personnalités (comme Tintin avec Haddock, les Dupondt et tournesol). Mais on a juste des figurants avec trois répliques apprises à la sauvette. Pire, on les croirait tous sortis de papa Schultz.

J’ai regardé version 3d qui n’apporte rien : le film est plat et sans saveur : 3/10 et je suis sympa

 

End of somewhere

Somewhere de Sofia Coppola

C’est la séquence Ciné du Dimanche soir. Incidemment, le choix se porte sur le dernier film de Sofia Coppola. C’est avec appréhension que j’abordais ce film : j’avais beaucoup aimé Lost in translation et je me faisais donc une joie de remettre le couvert. D’un autre côté, ça rendait la tâche difficile pour faire aussi bien.

Et Sincèrement, on peut dire que c’est l’hypothèse basse qui l’a emporté. A faire trop creux on fait du vide. On pourrait sans nul doute me rétorquer que la photographie est belle, que les acteurs jouent bien, que c’est bien filmé mais il faudrait encore y mettre un peu de sens. On n’a au final qu’une succession de clichés (la star internationale qui s’ennuie et qui pleure sur son sort, le rapport père/fille, une vision satyrique de l’Italie).

Si on devait résumer le film : au début, le héros s’emmerde mais fait avec. Le héros passe du temps avec sa fille. Le Héros s’emmerde de nouveau mais il ne trouve plus de sens à sa vie.

on se croirait dans Californication mais passé par le filtre de l’esthétique pédante. Le film n’est pas vraiment long mais il arrive à ralentir la vitesse de la lumière. Je comprends bien que c’est là tout l’objet que de pousser au paroxysme une sensation d’ennui que le spectateur se doit de ressentir au même titre que le héros du film. Mais quand bien-même, je ne me suis jamais senti concerné par les turpitudes de notre star.

D’ailleurs le vrai héros du film, c’est la Voiture (Une ferrari) de notre acteur : au début du film, elle tourne en rond. Au milieu, elle tombe en panne. A la fin elle part tout droit et finit sur la bas côté à sec. On peut juste y voir là une belle représentation de toute l’histoire du film.

Pour finir, je vais vous expliquer le pourquoi du titre de cet article: Hier soir, alors que s’égrainait les dernières instants du film, le dvd a calé et je n’ai jamais pu voir la dernière minute. J’espérais naïvement que ce bref instant manquant allait faire exploser la déception que j’avais éprouvée. Que nenni : ça n’ajoute qu’un plus de conformisme à une histoire somme toute banale.

Soyons moins amer : le film se regarde et a des qualités indéniables cinématographiquement parlant. Mais j’ai du mal à comprendre les éloges qu’il a reçu à sa sortie. Il manque un côté décalé qui aurait permis à la sauce de prendre.

 

Drive

Drive de Nicolas Winding Refn.

 

C’est en rentrant chez moi après le film que j’ai pris toute la mesure de celui-ci. Une demi-heure à conduire de nuit sur l’autoroute entourée des trainées lumineuses qui passent, concentré sur la route de manière hypnotique, a vite fait de me faire replonger dans l’ambiance du film.

Mais tout d’abord, quelques mots sur le scénario : C’est histoire d’un homme dont on ne se sait rien, pas très bavard, as du volant le jour comme cascadeur et convoyeur de truands la nuit. Ne s’impliquant jamais, ne s’aventurant jamais au delà des règles qu’il se fixe (pas de questions, pas de relations), l’individu ne comble son existence qu’en parcourant indéfiniment les rues de Los Angeles chaque nuit dans l’attente du lendemain. Cette solitude imposée prend fin le jour où il se prend d’amitié pour sa voisine, Irène, relation pourtant dès le départ compromise par le retour d’un mari sorti de prison.  Le passé du mari, les relations troubles de notre héros vont le pousser vers des décisions à la fois douloureuses et sans retour : je laisse le plus flou possible pour ne pas déflorer le film

 

Superbement filmé, le film n’est qu’une succession de huis-clos (appartement studio , habitacle de la voiture, ascenseur, restaurant minuscule, une salle de bains) oppressant qui se succèdent dans les méandres de Los Angeles. Même les acteurs sont filmés généralement de près et de profil, le décor restant insaisissable. les scènes de poursuite en voiture ne sont vécus que de l’intérieur de la voiture comme si l’extérieur ressemblait à ces vieux décors de film projetés sur les vitres.

On ressent constamment l’atmosphère des films de genres des années 70-80 : musique éléctro new wave, gant de cuir, blouson ringard en satin blanc et voiture quasiment d’époque (Shelvey Malibu 1973). On a même droit à une balade dans les canaux d’évacuation des crues comme dans un épisode sur deux de CHIPS. On pense à Clint Eastwood dans le rôle du cow-boy solitaire sans nom, le petit cure-dents en accessoire indispensable, les lunettes Vintage vissées au visage.

Mais le meilleur reste dans l’oscillation permanente qu’on ressent face au héros : sa gentillesse apparente, sa froideur, son mutisme, sa violence automatisée ou impulsive. On n’arrive pas à se décider quoi penser de cet homme là. On a même du mal à juger de son intelligence et dans l’intensité du calcul dans ses actes.

Il est immobile dans sa voiture et c’est le monde qui l’amène où il doit être.

Ne vous précipitez pas si vous pensez voir un film de bagnole. Précipitez vous si vous voulez voir un grand moment de cinéma.

Kou Ka KOUKOU KOUKOU KA KOUKOUKOUKAKOU (très approximatif)

Ah bé tiens je rebondis sur le concept “j’ai pas de pognons, pas d’idées mais je vais faire quand même un film pourri” pour vous démontrer qu’on a le concept aussi du “j’ai plein de pognons, plein d’effets spéciaux mais pas de talents et je fais des films”.

Et quoi de mieux pour appuyer le mon propos que de parler de Transformers 3.

J’ai toujours été assez souple sur les blockbusters américains : on sait d’avance que le scénario tient sur une moitié de timbres poste, qu’on va masquer ça par des scènes d’action en veux-tu en voilà et des tonnes de bons sentiments mielleux et patriotiques. On sait par avance qui va mourir, qui va se sacrifier courageusement et qu’au final le héros va se taper la fille canon avec qui il se frite durant le film. Mais bon, une fois passé cette phase de lessivage, tu gobes tranquille.

C’est un peu ça avec les Transformers : on sait que c’est à chier mais t’es trop content de revoir en vrai les figurines de ton enfance avec leur bruitage si caractéristique (d’où le titre) de la transformation (toujours trop rapide pour comprendre comment ça marche d’ailleurs).

Mais avec ce troisième Opus, le côté nostalgique s’est pas mal essouflé tandis que le côté gonflant a bien repris de sa superbe.

Commençons par le jeu d’acteur : autant dire que les meilleurs d’acteurs sont les Robots. Tous les autres sont à chier : on sent bien que Shia Labeouf a en marre lui aussi et se force tout azimuth. Quant à la potiche qui lui sert de copine, ce serait même lui faire trop d’honneur que de parler de son inutilité. Les autres acteurs sont soient mauvais soient inutiles (Malkovitch) soient les deux (Dempsey dans le rôle du vilain méchant humain).

Pour le scénario, après le barrage qui n’est pas un barrage, la pyramide qui n’est pas une pyramide, on a la mission Apollo qui n’est pas ce qu’elle ait. Ça flatte les fans de la théorie du complot et ça permet au réalisateur de se la péter en trafiquant des images d’archives

Le Film en lui même est rempli de longueurs inutiles, de poncifs. la touche avance rapide de la télécommande est un vrai bonheur.

Les apparitions des transformers sont toujours un grand moment. Pour une fois, j’ai trouvé que les combats faisaient moins brouillons. D’habitude, ça bougeait tellement qu’on ne savait pas qui était qui entre les gentils et les méchants.

Au final, c’est long et un peu indigeste. En général les films sortent souvent en version longue bonus. Ce qui serait sympa pour ce film, c’est qu’il sorte une version Courte en dégageant tout le pathos, la vulgarité et les humains en général. En voilà un bonne idée : laissez juste les Robots !!!

 

Ah j’ai vu aussi Green lantern : c’est pas non plus un chef d’œuvre, c’est gentillet. mais au moins c’est divertissant sans chercher à péter plus haut que son Q.