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Ma Fin du Monde

tintin3mq3Ce matin, je me réveille somme toute assez reposé

J’attrape mon téléphone pour connaître l’heure et tweeter avec Obama. Celui-ci m’indique 9h06.

Un détail curieux retient mon attention : le niveau de batterie indique 90%, ce qui est assez curieux quand on sait que mon portable a chargé toute le nuit. S’ensuit alors un réveil des fonction neuronales lent et chaotique.

– Ah…..

– Mhhhhmmm….

– Je débranche le téléphone et je le rebranche : pas de changement.

– Je vérifie la prise : elle est bien enfoncée.

Je me lève en me disant que ce mystère nécessite un bon bol de café pour être résolu.

Je branche le chargeur sur une prise du salon : pareil

Là, je me dis que cette saloperie de prise usb, cet empaffé de téléphone commence à sérieusement à bugger. Ma main se tend vers l’interrupteur de l’éclairage du salon et rien ne se passe.

Et MEEEEEERDE !!! En fait c’est ce con de différentiel du tableau électrique qu’a disjoncté. Je suis descendu sans remarquer que le chauffage était éteint, qu’il faisait 17° dans la pièce, que le ronron caractéristique des nombreux appareils électriques s’était arrêté et qu’aucune diode ne clignotait dans le noir.

Après avoir trifouillé les fusibles (comme si j’allais trouver pourquoi ça avait claqué), réaligné les horloges du chauffage, du four et enfin allumé la cafetière, j’ai allumé mon PC.

Ce dernier geste n’est pas seulement le sacro-saint premier commandement du geek qui se lève (de toute manière un geek n’éteint pas son PC) mais un moyen simple de savoir quand le jus a coupé.

Un petit tour dans les journaux Windows m’a permis de savoir l’heure presque exacte : 3 heures du matin et 19 secondes !!!

On a vraiment la fin du Monde qu’on mérite…..

 

 

Rendez-nous Malabar

Si vous trainez comme tout adulte gourmand dans le rayon Confiserie ou si vous allez acheter des clopes, Vous avez du vous rendre compte que le Malabar a subi un lifting afin de rajeunir son image.

Et oui, à l’instar de Groquik, du cheval en survet de Poulain ou L’ours Prosper, Malabar a subi le diktat de la bienséance et du rajeunissement à outrance : la bonhommie, la bedaine apparente ou la virilité sont autant de critères qui n’ont plus lieu d’être dans notre société moderne où les enfants obèses grouillent.

Exit le sympathique blondinet à t-shirt jaune et place au Chat Mabulle !!!

Ceci dit depuis 1969, date de son apparition, M. Malabar avait déjà subi une sacrée cure d’amaigrissement passant d’une carrure de déménageur à celle d’un jeune adulte métrosexuel.

Bien sûr, les gens de Malabar étaient bien conscients que ce changement allait entraîner une vague de protestation avec pétition, courrier, forum et bien sûr page Facebook. D’ailleurs ils ont fait une belle FAQ pour expliquer que c’est la faute aux enfants et pas la leur… Depuis quand on demande l’avis à des connards de mioches, je vous demande…

Soit disant qu’ils n’ont pas d’affinité avec notre vaillant gaillard. Soit.. Mais pourquoi mettre à la place un con de chat avec une personnalité d’huître? La réponse marketing est tout aussi édifiante : “Mabulle “va accompagner les enfants dans la cour de récré…espiègle… Rebelle, blabla…”

 Et quitte à changer de mascotte, autant faire dans la coolitude : On lui colle des lunettes de soleil et une cravate jaune pour le rendre plus adulte. En ce qui me concerne prendre un animal qui peut se lécher l’arrière train pour vendre des chewing-gums, ça me laisse un arrière goût dans la bouche.

Ce changement m’a fait penser à un épisode des Simpsons où pour rajeunir la série Itchy et Scratchy, les producteurs introduisent un nouveau personnage cool : Poochie le chien. La ressemblance est assez troublante.

 

Mais le pire reste à venir puisque nos marketeux, à qui il restait surement quelques grammes de poudreuse, n’ont rien trouvé de mieux qu’introduire du Storytelling pour nous conforter sur le bien fondé de Mabulle.

Je vous livre ici la si émouvante histoire de Mabulle.

Petite parenthèse : le site Malabar est d’une mocheté affligeante, tout en flash qui rame avec un look qui ressemble au papier peint Brique de windows 3.1

 

 

Incognito avec un gros t-shirt Malabar….  Et puis Avec sa peau de blond, l’envoyer au Soleil, on se doute bien que c’est pour qu’il choppe un cancer de la peau. Ca évitera de payer trop longtemps une retraite “bien méritée”. Où peut-être a t-il été envoyé sur Sandy Island?

 

Ah Mabulle, l’ami des enfants, prêt à les aider mais qui se barre dès que l’occasion de présente.

 

La c’est la partie “Rémi sans famille” : sortez vos mouchoirs.

Les chats , c’est que des salauds, le monde extérieur est dangereux et les gens méchants. La liberté et l’émancipation n’apporte que des problèmes. Rentrez dans les rangs en savourant les joies de la société de consommation.

J’imagine aussi l’état des boyaux de ce pauvre chat englués par la pâte à mastiquer.

Vous noterez la réutilisation du même dessin de chat dans un souci d’optimisation du ridicule

 

Habituellement, un chat qui fouille une poubelle ressort avec une tête de poisson ou un reste de McDo. Mais pas Mabulle.

Que dire de la partie : révélation existentialiste sur comment se nourrir, où dormir et contrôler ses peurs. C’est pratiquement devenu un Jedi !!

 

l’âge de raison : le Chat, comme Ulysse après un long voyage, revient chez bobonne vivre pleinement sa relation zoophile à coup de “qui lâchera la plus grosse bulle”.

Dans un an, il a droit au Véto et à la castration.

 

Là ça devient Freudien : c’est la mort symbolique du Père.

J’espère qu’il est tout seul sur son île. Sinon tout le monde est bon pour finir avec un chewing-gum collé sous les pieds en allant sur la plage.

 

Et voilà 60 ans d’existence pour finir avec un matou ridicule qui mastique un malabar en quête d’un sens à sa vie.

C’est sûr, j’y crois, je suis convaincu

Allez en bonus, une page qui parle de l’usage des animaux dans la pub et de leur piètre considération

 

top chrono

 

Alors à quelle moment vous allez décrocher?

Au delà de la blagounette, je me souviens d’un temps où embrumé par les volutes de la fumée de cigarette qui font rire, nous tombions sur ce genre de cours en pleine nuit sur Paris Première (de mémoire)…. Et qu’inévitablement, après un moment de compréhension (ouais, ah oui, ouais, ouais) arrivait le moment où ça devenait aussi clair qu’un cours en mandarin.

C’est terrible combien on ne supporte pas de se sentir dépassé ou sur la touche, encore plus quand il s’agit de votre spécialité d’études. Je ne sais pas pour vous mais j’ai conservé mes cours de fac pendant des années comme si j’avais eu l’intention un jour de replonger dedans ou de me remettre à mes études pour avoir un Nobel. J’aurais certainement été bien déçu : entre photocopie délavée, écriture illisible et dessin de quéquette, je ne pense pas que j’apprenne quoique ce soit de ces archives. Je stocke ainsi des fiches Bristol vieilles de 20 ans où sont expliquées des choses aussi passionnantes que les Séries de Taylor.

C’est le même esprit de défi qui me fait acheter de temps en temps un livre d’éco pour faire comme si j’étais encore du sérail.

On veut toujours revivre ce qui sur le moment nous paraissait pénible. On voudrait étudier quand on commence à bosser, philosopher alors qu’au lycée, c’était chiant. porter des joggings le WE alors que petit, on avait honte d’avoir ces merdes informes.

 

 

 

y a pas de trous dans le gruyère…

Et pourtant quand je fais le tour de mon existence, cela ressemble de plus en plus à du gruyère.

Mes étagères de livres si bien garnies d’habitude, se sont parcellées de vide, entrainant la chute de certains ouvrages dont le maintien, jusqu’alors, n’étaient permis que par la présence de voisins très proches. Ce sont autant d’apparition de toiles d’araignées inconnues, d’insectes fossilisés ou de trucs bidules machin choses tombés derrière les étagères.

Il en est de même des meubles à cd, à dvd, des armoires à vêtements, à linge et autres lieux de rangement ménager. Si j’avais été fervent défenseur d’une vision solipsiste du monde, j’en aurais conclu que je me relâchais un peu ces derniers temps…

Cette tendance à voir mon intérieur se transformer en jeu de taquin géant n’est pas près de s’inverser puisque qu’elle n’ait que la conséquence de mon divorce en cours.

D’un point de vue bassement matériel, ça fout un coup dans toute une organisation et un classement arrêté il y  pas mal de temps. Je ne sais pas comment vous procédez en matière de rangement de bouquin mais ça commence souvent pas de belles promesses pour finir en joyeux bordel. Je tente toujours de classer de prime abord par auteur et par style : les livres de sf ici, les livres sérieux par là, les bouquins autres ailleurs. Mais plus le temps passe, plus la place diminue et vous finissez par intercaler là où ça rentre et à céder au classement vertical.

Ne reste qu’au final que le salut d’une très bonne mémoire photographique.

Ce qui est facilement évident pour un pauvre bouquin ou un DVD l’est nettement moins quand ça touche à l’affectif et à l’humain. Car la phase finale de cette épreuve pas vraiment rigolote est la disparition des êtres aimés.

Et là pas question de classement, d’harmonie des couvertures ou de simple tour de passe passe. Remplir le vide existentiel laissé par cette épreuve est tout sauf une partie de plaisir. Déjà parce que le vide en lui-même est une entité souvent envahissante dans ces circonstances. Loin de se combler il peut vous enkyster jusqu’à vous compromettre. Il devient un animal de compagnie vous vidant l’âme et le coeur.

Bien sûr, comme le disent les conseils bien avisés, ça passera, etc. Mais quelques soient les épreuves, il me sera impossible de renoncer à ma part d’échec, aux liens qui m’unissent pour toujours à mon fils ou ma future ex-femme (liens plus ou moins épais) ou de devoir reconstruire une existence à partir de lambeaux, de briques primordiales (rien que ça) et d’idéaux à jamais ancrés dans ce que je considère comme juste. Se remettre en cause sans se trahir, voilà bien un but assez difficile à atteindre.

Mais au delà de la peur et de la souffrance que de tels moments m’offrent, je survis en me disant qu’au delà de l’abime qui s’ouvre devant moi, il y a certainement quelles collines à gravir et de nouveau horizons à contempler (et de nouveaux gadins parce que vous pas se mentir).

En général, j’essaie de ne jamais céder aux sirènes du renoncement. Si l’activité de ce blog est bien terne et si mes passions sont ternies, je compte bien souffler sur les quelques braises vacillantes au creux de ma volonté pour repartir dès que possible

J’ai bien entendu écrit tout ça plus pour moi que pour les quelques lecteurs pouvant éventuellement tomber sur ces mots. Donc, ne vous étonnez pas de ne pas tout comprendre ou d’y déceler quelques relents de fierté mal placées. Je tâtonne un peu dans le noir dans une pièce qui se vide. Et le plus rassurant dans ces moments est souvent de se recroqueviller sur soit-même.

 

 

 

 

 

 

Internet c’est vraiment de ma merde

 

Sous ce titre ô combien outrageant et facile se cache une rubrique pour bien dire qu’Internet c’est de la merde.

Pas un jour sans que je ne découvre une activité consternante, bas de plafond qui me fait regretter le temps où la connerie restait cloisonnée entre deux pages d’un cahier de textes. Par ces propos, l’auteur est bien conscient que tout ce qu’il écrit entre tout à fait dans cette catégorie. Mais d’un autre côté l’auteur n’est pas à une hypocrisie près.

GOG

Prenons par exemple Facebook. Parmi le flux ininterrompu de petits chats, de recettes de cuisine et de bébés au regard vitreux, je vois passer de plus en plus des photos dignes d’un powerpoint envoyé par tata Josiane avec son cortège de paysages ou de célébrités sur lesquels on a placardé une citation bien sentie.

Bon déjà, le côté moraliste de la chose a de quoi m’énerver, comme si on devait chaque fois s’enquiller les leçons des autres : “mets tes mains sur la table, dis bonjour à la dame, essuie tes pieds avant d’entrer et privé de dessert et arrête de mettre du shampoing dans les yeux du lapin”

Attention, je n’ai rien contre les sentences et les maximes !!! En général, je trouve ça balèze et pas facile à trouver. J’imagine les nuits blanches qu’ont du avoir Chamfort et La Rochefoucauld pour en pondre autant. Et comme tout le monde, j’en ai quelques unes qui frappent mon esprit et me servent de fil conducteur.

Mais bon sang, c’est pas de la confiture !!! on n’est pas tenu de l’étaler sur la tartine facebook. Autrefois, ce genre de phrase finissait en base de page de l’agenda du collège dans un moment d’exaltation ou gravé au creux d’un journal intime comme si on avait saisi à ce moment l’équation de l’univers

En plus ces images et phrases sont issues pour la plupart de sites internet spécialisés dans le genre où simplement diffusées par un simple “j”aime” extatique.

Mais peut on résumer un individu, une pensée par une simple phrase sortie de son contexte ou de l’intérêt qu’elle peut avoir das un moment de son existence? Surtout quand elle se retrouve entre un highscore de Farmville et une pub Orange???

 

MAGOG

Ceci dit élevons le débat un tout petit peu et parlons féminité, féminisme et progrès social. Au regret de vous décevoir Mesdames, votre faculté de pensée ne dépasse pas la complexité d’un programme de pac-man ou la finesse des règles de la Bonne Paie.

Appuyez ici, frottez là et vous tomberez tout droit dans les bras du premier quidam venu… J’ai fait cette découverte fortuitement en cherchant comment on appelait le fait de faire la bise en baladant sa main le long du bras de la personne visée. Pas la peine de faire un dessin, tout le monde a déjà subi ça.

J’ai donc découvert que l’art de la séduction se bornait à suivre quelques règles simples qui s’apparentent à jouer à Super Mario : sauter ici, attraper la fleur, éviter les monstres pour avoir le droit de rentrer dans le tuyau. J’exagère à peine tellement c’est consternant et pitoyable. Il existe ainsi toute un jargon très sérieux dont le ridicule ne tue heureusement pas sinon, on aurait du cadavre sur les trottoirs. Voici quelques exemples tellement merveilleux :

AFC(Average Frustrated Chump)
Un débutant qui n’a pas confiance en soi, qui ne fait pas d’efforts de séduction avec les filles. Il ne connaît pas encore le jeu de la séduction, et pense que la gente féminine viendra toute seule vers lui (et il se trompe !). Caractéristiques principales : timide, plein de préjugés, innocent, mais souvent fier et arrogant.

ASD (Anti Slut Defense)
Un mécanisme mis en place par les filles qui ne veulent pas passer pour des “filles faciles”. Lorsqu’une fille ne se laisse pas séduire facilement, c’est peut-être qu’elle utilise son ASD : elle se montre un peu plus distante, elle vous questionne, elle est méfiante. La séduction devient alors plus difficile !

Cockblock

Si quelqu’un essaie de t’empêcher d’avoir une relation avec une fille, il s’agit d’un cockblock. Cela peut être son frère, ses parents, ses copines, ou même un de tes amis.

Kino (le truc que je cherchais)

Contact physique destiné à établir une meilleure connexion entre deux personnes, comme deux mains qui se touchent. Indispensable pour bien séduire.

Warpig
Un terme pas très sympathique désignant les filles très moches, et peu attirantes.

 

et ainsi de suite…. Pour le reste c’est ici

Internet pullule de sites du même acabit vous expliquant les techniques de drague comme on vous explique comment réussir à tous les coups vos sushis.

Vous connaîtrez grâce (à cause ?) à eux tous ces petits signes cachés qui décident si une femme vous désirent ardemment sans le reconnaître. Par exemple, quand une femme vous montre ses aisselles, “Cela signifie qu’elle a confiance en toi parce qu’on ne montre pas les aisselles à n’importe qui. Elle se sent bien, elle est à l’aise.” Si j’avais su !!!

Bien sûr au second degré, ces sites sont à se taper le cul par terre tellement c’est drôle. Malheureusement, ils ne sont que le reflet d’une époque désespérante et nihiliste où l’obsolescence programmée se glisse même dans les rapports humains.

 

Est ce que les livres électroniques rêvent de lecteurs humanoïdes ?

“Happy the man, and happy he alone who in all honesty can call today his own;
He who has life and strength enough to say ‘Yesterday’s dead & gone – I want to live today”

 

Il y a un mois, j’ai acheté une Kindle touch.

Ce fut un acte impulsif comme de bien entendu : “oh jolie petite boite qui me fait du pied abandonnée et seule sur un étalage”….

Ce fut aussi un acte qui est l’aboutissement d’une longue réflexion sur mon amour du livre et de la bibliothèque..

 

Remontons brièvement le temps jusqu’à une époque où le pantalon de velours orange côtoyait sans honte le t-shirt UCLA violet et le tricot de peau électrique. J’ai accédé assez jeune au plaisir de la lecture en passant par la case BD. Mon père étant bédéphile, j’ai pu m’enquiller rapido toute l’école franc-belge et même au delà. Levant les yeux sur les étages supérieures de la bibliothèque, j’ai découvert qu’un nombre conséquent de livres s’entassaient sur les étagères poussiéreuses hors de ma portée. Poussé par la curiosité, j’y piochais mes futures lectures au petit bonheur la chance.

De mémoire j’ai commencé par toute une série de bouquins de la même collection, Contes et légendes, qui m’ouvrit les portes de l’imaginaire mythologique à tout jamais.

J’ai ensuite enchainé avec les quelques club des cinq, compagnons de la croix rousse et autre histoires de détectives en culottes courtes.

Je remisais d’autres livres, naturellement moins attiré par le titre, jeune prépubère que j’étais : le banquet de Platon, les onze mille verges d’Apollinaire 🙂

Puis ce fut le reste : Jules Verne, Daudet et autres illustres inconnus dont le nom m’échappe maintenant.

Puis un jour, j’accédais au Graal, le sein des seins : le centre de documentation et d’informations plus connu sous le nom de CDI !!

Pris d’une frénésie de lecture, j’explorais bêtement l’ensemble des livres proposé en partant de la rangée de gauche et en avançant vers la droite. Je lisais beaucoup, même trop vite, sautant certainement des passages pour connaître le dénouement et en comprenant la moitié.

C’est aussi vers cet âge là que je me spécialisais sur certains genres plutôt que d’autres : fantastique, science fiction, sciences, histoire, mythologie. J’esquivais les romans qui ne m’inspiraient guère dans leur description d’un quotidien souvent dramatique.

Seuls quelques vénérables anciens échappaient à cet ostracisme : Jules Verne, Sherlock Holmes, Arsène Lupin qui nourrissaient mon besoin d’évasion.

Grandissant, je n’ai pas décroché de cette envie de lire, assouvissant ce plaisir grâce à l’argent de poche et les bibliothèques municipales. Je m’imaginais prolonger ce plaisir à l’infini comme j’ai pu le décrire dans un article précédent.

Ce fut une de mes plus grandes joies d’adulte que d’obtenir un travail et les moyens de posséder ma propre bibliothèque plutôt qu’emprunter. Me voici préparant ma vision d’une retraite hédoniste, assis dans mon vieux fauteuil en cuir, en peignoir et pipe au bec, entouré de 4 murs garnis de livres, savourant quelque vieux whisky, un malinois assoupi à mes pieux, couché sur une peau d’Ours. L’ennui, c’est que je n’aime pas le Whisky…

Et comme tout amoureux du livre, de l’odeur de son papier, je me voyais mal passer le cap de la dématérialisation de ma bibliothèque au profit d’un rectangle de plastique moche. Mon phantasme so british en prenait en coup : pas terrible une pièce avec quatre murs vides et posées sur une chaise une tablette :  pas facile d’étaler sa culture et de briller en société.

Je continuerai à acheter du bouquin, à les entasser sur de nouvelles étagères, augmentant la taille du camion à chaque déménagement !!!

Et pourtant, j’ai acheté une liseuse…

Et ce pratiquement pour une unique raison, c’est que je refuse de casquer quand il s’agit de lire ou relire les innombrables oeuvres tombées dans le domaine public.

L’année dernière, l’intégralité des Arsène Lupin est devenu disponible gratuitement sur internet. C’est la loi : 70 ans après la mort de l’écrivain, ses oeuvres sont libres. Néanmoins, ça n’interdit pas aux éditeurs de proposer une version papier payante ou même de le vendre numériquement. Néanmoins, personne ne peut s’opposer à leur libre circulation : il en est ainsi des auteurs cités au dessus ainsi que la plupart de ce qui est paru jusqu’au début du 20ème siècle.

Disposant d’une tablette et d’un téléphone, j’avais récupéré quelques livres électroniques pour tester le confort de lecture :

– Sur un téléphone, l’écran est trop petit

– Sur une tablette, on se fatigue vite les bras à tenir la tablette

– Dans les deux cas, il est impossible de lire dehors en plein soleil allongé dans le hamac : trop de reflet.

Voilà pourquoi j’ai acheté une Kindle. J’aurais pu choisir une Kobo de la Fnac ou une autre marque. C’est juste que la Kindle était la seule vendue dans le supermarché du coin. La technologie d’écran étant la même pour tous, je ne perds rien au change

C’est assez déconcertant au départ, l’affichage ressemble tellement à une vraie page de livre qu’on a l’impression qu’ils ont laissé une fausse image de présentation dessus.

La liseuse pèse le même poids qu’un livre de poche et ne craint ni le soleil, ni les traces de doigts. La seule chose négative est le passage d’une page à l’autre : on a une petite latence du fait de la technologie employée, l’encre électronique : pas d’effets de pages qui tourne ou autre fariboles, l’écran se recharge. On s’y fait bien vite au final.

La liseuse permet d’annoter, de rechercher dans un dictionnaire, de lire des mp3, de surfer sur internet ou d’acheter directement ses livres en ligne sur Amazon. J’avoue ne pas me servir de ces fonctionnalités. Je me contente de brancher en usb la liseuse et d’y copier les fichiers des livres.

Par contre, il y a une fonction que j’apprécie grandement, c’est la synchronisation de la dernière page lue. Imaginons que le soir, vous arrêtez la lecture du Bouchon de Cristal (une aventure de Lupin).

Le Lendemain, vous prenez le bus et l’envie de continuer vous prend. Vous lancez l’appli Kindle sur votre smartphone qui vous ouvre le livre à la page où vous vous étiez arrêtée la veille. C’est tout con mais bien pratique.

Voici au moins une manière élégante de faire coexister son amour des livres de toutes les manières que ce soient.

Le grand progrès serait effectivement de faire lier l’achat d’un livre papier avec son utilisation numérique. mais on peut rêver…

 

 

 

 

Terminus

Nos souvenirs sont remplis d’habitude et de chemins maints fois parcourus.

Par exemple, depuis tout petit, en arpentant les rues de Bayonne, mon chemin croisait la devanture d’une boutique bien particulière. Ce fut tout d’abord une étape pour aller chez mes arrières grands-parents près du vieux cinéma Vauban. Plus tard, cette même boutique croisait ma route quand je rejoignais ma voiture décuvant d’une soirée arrosée des fêtes de Bayonne.

Et toujours et encore, cette même impression se perpétue chaque fois que je longe l’avenue Léon Bonnat, comme une nouvelle couche sur un mille feuille de souvenirs.

Ne vous attendez pas à ce que je vous parle d’une boutique d’informatique, de BD ou autres lieux de perdition consuméristes.

Ce magasin encore en activité s’appelle La Maison Couderc et est spécialiste en matériel Orthopédique.

Alignant facilement 10 mètres de vitrine, il me fallait pourtant plus de temps que convenu pour le longer avec mes petites gambettes d’enfant. Dans un cadre suranné et vieillot s’alignait derrières les vitres jaunies par les soleil, ceintures de maintien, cannes, chaussures orthopédiques et autres instruments pour grabataires en puissance. J’étais bien loin de me douter que ces objets puissent représenter le quotidien d’un avenir lointain qui m’attendaient inexorablement. L’univers de la prothèse se résumait en ce temps à celle que portait “l’homme qui valait les 3 milliards”. Autant vous dire que l’idée d’un super héros en bas de contention était loin de me traverser l’esprit.

Mais le pire dans cet étalage paramédical était l’absence total de joie et de gaieté, comme si le soleil avait aussi terni le bric à brac pour le réduire à un ensemble de marron, de gris et de maillots aussi glamour qu’un abat-jour d’un vide-grenier.

Et pourtant, tout cela m’impressionnait terriblement et me terrifiait à moitié comme si on me présentait en avant-première le reflet de ma déchéance. J’en rigolais aussi intérieurement, me désolidarisant de ces reliques d’un autre âge d’un passé lointain et d’un futur qui l’était encore plus. C’est un peu comme se moquer des pubs gériatriques après les chiffres et les lettres, alors que la colle à dentier, on va y passer comme les autres.

L’immuabilité de ce monument à la gloire de la condition humaine est toujours là et ce depuis 1967. Je l’avais imaginé plus vieux, genre fondé par l’arrière grand oncle du propriétaire actuel en 1837. On peut toujours passer devant sans noter de différence fondamentale depuis les années 80.

Il en est ainsi de ces vieilles qui semblent aussi immortelles que les menhirs de Carnac : elles étaient là avant vous, elles seront là encore après vous. Et même si l’activité change, le nom d’origine s’affichera encore, décrépi pour de nombreuses années, incrusté dans la pierre de la bâtisse. Je pense ainsi  à la maison Berrogain, spécialiste en linge de maison, plantée au coeur de Bayonne

Mais même la modernité rattrape l’immuabilité : la maison Couderc a son site Internet, vantant les mérites de ses corsets sur mesure et ses orthèses plantaires.

Mais la sensation demeure, l’éternel retour nous guette à chaque pas.

Mais au final, un jour, je sais que je m’arrêterai devant une boutique de ce genre, réelle ou virtuelle, que je passerai la porte pour devenir un client comme les autres.

 

 

Burns Out

Allez tiens en guise de mini Edito du Lundi, voici une anecdote qui vaut ce que ça vaut…

 

Ce matin, je déambulais dans les couloirs à mon habitude entre café, tour de bureau comme si de rien n’était et un passage éclair et furtif à mon poste de travail.

En montant par l’escalier je me suis surpris à prendre la posture de Monsieur Burns quand il marche. Pour les deux hommes des bois qui ne connaissent pas, Burns est le milliardaire malfaisant et cacochyme qui sévit dans les Simpsons. D’une maigreur morbide, il se déplace toujours avec les bras dans la position de la mante religieuse (voir l’image). Et me voici gravissant les marches les bras pliés, les mains face à moi dans une position grotesque et inutile.

C’est d’autant plus étonnant que d’habitude, je sautille gaillardement dans ces escaliers, avalant les marches tel un Chaban-Delmas encore vert et non plus vermoulu. Pourtant j’étais bien là, nonchalant et poussif, mes bras semi dressés comme si j’allais poser ma veste sur un portemanteau lointain et inexistant.

Je compris bien vite le pourquoi de cet étrange phénomène (je pouffe d’avance de cette incongrue raison).

Loin d’être encore grabataire et en costume de velours, c’est mon côté dans le vent qui me faisait adopter cette pose. Je portais un de ces t-shirt à manches longues, fin au col démesurément bas (pour trouver plus bas, il faut être le présentateur phasme de Belle toute nue) avec les petits boutons qui ne servent à rien vu qu’en face on n’a pas pensé à faire les trous.

C’est super, c’est in, c’est Waouh !!! Mais en ce temps de canicule, c’est un peu chaud au niveau des bras. C’est pourquoi j’avais retourné les manches au delà des avant-bras. Le hic, c’est que le tissu n’accepte cette position que dix secondes (et encore moins dès qu’on bouge). Je me retrouvais donc à renouveler l’opération continuellement comme si j’allais couper du bois.

Et instinctivement après un moment, j’en ai eu marre : j’ai marché en pliant mes bras à 90°, les mains trainant devant comme pour un zombi de pacotille pour clip de hard-rock. Cela bloque la chute irrémédiable des manches, coincés par l’articulation et le gonflement approprié du Biceps qu’impose la position.

Heureusement pour moi j’étais seul à ce moment là et je masquais mon malaise, rabaissant les bras, rétablissant ainsi la gravité et laissant choir ce maudit tissu.

Sinon, il ne s’est passé rien d’autre aujourd’hui…

 

 

Les trucs qui me gonflaient au collège

Les mecs avec des mobylettes pourries et des casques intégraux de motard

Bon ok mon gars, t’as peut être rajouté des chromes, mis un pot ninja, allongé la fourche pour que ça fasse chopper et viré les pédales. Ca n’en reste pas moins une mobylette toute crevée qui finira à la décharge après avoir été traficoté au delà du raisonnable.

Alors pourquoi éprouves-tu le besoin de te parer de ce gros casque intégral sur ta petite tête de préado ? Pour cacher ton acné naissant ou la honte qui s’empare de toi quand tu te gares au collège.

Et inutile de faire le signe des motards quand tu en croises un… Tu feras partie de leur monde quand tu te seras pris une voiture sur un rond-point comme les autres

Dans la même catégorie, on avait ceux qui portaient des casques style années 50 pour se la péter jeune intello zazou…

 

 

Les Sacs US Pour se la jouer Rebelle

Attention, j’ai eu moi aussi mon sac US tout mou pour bien défoncer les cahiers et les livres de classe à coups de pied, pour le jeter contre le mur ou ses camarades.

Par contre je n’ai jamais compris ce rite trans-générationnel qui consiste à affubler le tissu épais et kaki de cette besace de signes crypto rebelles comme si à 11 ans, on allait s’avouer une personnalité de punk à chien ou de loubard fan de métal : et que vas y je te dessine un (A) pour Anarchie à coups de marqueurs. Et que je te rajoute AC/DC au tipex ou “No future” avec une épingle à nourrice.

Sans déconner, si j’avais interrogé la plupart des morveux de l’époque, je suis sûr que je n’aurais pas été déçu de leurs réponses aux grands questionnements métaphysiques de ce début des années 80.

 

Because of you

On ne parle pas assez de Pierre Bachelet sur ce site

C’est juste peut être parce que je m’en tamponne complètement.

Mais pourtant comment ne pas se rappeler d’interprète inoubliable des corons, marionnettistes, quand on aura 20 ans en l’an 2001, thriller et autre Voodoo Chile….

Il a fallu que je zappe sur Champs Elysées ce samedi pour tomber sur le chanteur à grande bouche.

Ce qui me revient surtout en mémoire chaque fois qu’on cite ce chanteur, ce sont plus ces bande originales de film comme “Emmanuelle” et “Les Bronzés font du ski”.

C'EST MOI QUI L'EST FAIT

Et c’est là que commence l’histoire dans l’histoire. Accrochez-vous c’est parti…

1979, Pierre Bachelet compose cette musique de film. Par contre l’interprète, un illustre inconnu, s’appelle Jean Denis Perez. Pour sa prestation, il touche un cacheton de 2000 francs (850 euros)

Depuis le film a eu le succès que l’on sait et sa chanson avec…

2000 :  Jean Denis se réveille d’un coup et se dit mais bon sang, mais au fait, j’ai jamais touché un fifrelin en droit d’interprétation. Que cela ne tienne, le monde du show bizz est un monde merveilleux uniquement composé de gens honnêtes et vertueux. La preuve, à l’époque, j’ai été assez con pour ne rien faire notifier par Contrat.

La société productrice l’envoie bouler avec le postulat que l’interprète est une interprète. Que cela ne tienne, Jean Denis porte plainte, et se lance à la recherche de tous les témoins de l’époque pour leur faire certifier que la voix haut perchée de la chanson, c’est bien lui. Il réclame 800 000 euros de droits et de préjudices

2005 : les Prud’hommes lui donne raison mais la Société d’édition fait appel de la décision

2009 : Le tribunal d’appel de Versailles demande une expertise technique pour être sûr sûr que c’est bien lui qui chante. Celle ci conclue positivement en faveur du chanteur

2010 : la Chanteur est enfin reconnu comme l’interprète de la chanson. Mais une expertise est demandé pour estimer le montant des dommages et intérêts à réclamer.

2012 : La cour reporte sa décision pour éviter une contradiction de décision au motif que la société d’édition s’est pourvue en cassation en jugeant que la prescription de l’affaire entrainait sa nullité.

 

Bref  plus de 30 ans après c’est le gros bordel, Just because of Pierre Bachelet.

 

 

 

 

Ne regardez pas…

Les séries qui ne seront pas reconduites faute d’audience

On avait déjà eu le droit à “Flash Forward” et “The Event”. En ce moment, le couperet est en train de tomber pour celles démarrées l’année dernière

Exit donc :

Alcatraz : nous ne seront jamais le pourquoi du comment de la disparition des locataires de la prison d’Alcatraz. Tant pis pour le Cliffhanger…

Awake : Nous ne serons jamais quelle est le vrai monde de Michael Britten, celui avec son fils vivant ou celui avec sa femme vivante.

C’est aussi le cas de : Ringer, The Secret Circle, Are You There, Chelsea, BFF and Bent que je ne connais pas.

Par contre les séries “Once upon a time“, “Touch” ont été renouvelées ainsi que Fringe pour une ultime saison.

Alors pour ceux qui compte les regarder sur TF1 ou Canal, réfléchissez y à deux fois

Pour un récapitulatif complet, le site Sérieslive fait ça très bien.

 

 

Epuisante SF

La Science Fiction est un genre mal aimé. Considérée comme de la mauvaise littérature pour un public attardé, elle tente de survivre tant bien que mal.

Pourtant la France a toujours été une terre d’accueil pour la SF. Historiquement notre pays est même l’un des berceaux du genre : Cyrano de Bergerac, Jules Verne, René Barjavel, Pierre Boulle et autres Jeury, Curval et Andrevon. La science fiction anglo-saxonne a été aussi bien accueillie. On peur rappeler par exemple combien les traductions françaises ont souvent été réalisées par de grandes plumes. La traduction par Boris Vian du Monde des Ā de Van Vogt dans les années 50 fut ainsi le début d’un engouement sans faille.

 

Dans toutes librairies, on trouve le rayon SF, en général accolé au rayon policier (autre grande spécialité française) avec les collections biens connues de tous aux tranches reconnaissables : bleue pour J’ai Lu , Grise pour Presse Pocket,etc.

Malgré cette implantation historique, la science fiction est reléguée bien bas par rapport à ces petits copains des autres rayons.

– Jamais on ne parle de science fiction dans les émissions littéraires ou on n’invitera d’auteurs, sauf à citer les quelques icônes qui vont bien : Bradbury, K Dick.

– L’explosion de la littérature pseudo fantasy à l’usage des ados, resucée infinie d’histoires de vampires et autres sorciers ténébreux.

– Les tentatives de récupération d’auteurs français faisant preuve d’originalité en repompant 40 ans de SF américaine (Bernard Werber).

– Un public fan et fidèle mais néanmoins limité (pas plus de 15 000 personnes).

 

Malgré tout, de part l’historique de son implantation en France (et le travail d’éditeurs passionnés), on continue à pouvoir découvrir le meilleur de la SF anglo-saxonne

Par contre, du fait de tirages limités, remettre à plus tard l’achat de tel ou tel livre peut être très dangereux.

Pour mieux illustrer mon propos, je vais vous causer du bouquin que je lis actuellement : il s’agit que du quatrième tome de la saga du centre galactique de Gregory Benford.

Benford, à la fois écrivain et physicien, fait partie du courant Hard science : les descriptions font la part belle à la physique, à la biologie et à l’astronomie. Il fait donc partie de ces auteurs dont le style est très hermétique voir pénible voir chiant s’il n’y avait pas l’originalité du discours. On peut citer Stephen Baxter ou Greg Bear comme autres auteurs du genre.

Le cycle du centre galactique nous convie à suivre l’évolution de l’humanité entre balbutiement, essor et décadence. C’est avant tout le théâtre du conflit entre la vie biologique et la vie mécanique comme seul évolution possible et nécessaire dans le futur. Au final, l’humanité n’est plus qu’une race subsistant parmi les grands, comme des insectes rampants ne méritant pas qu’on s’y intéresse pour les écraser. Benford nous convie à suivre l’épopée de survivants cherchant leur destin en fonçant vers le centre de la galaxie. C’est l’occasion pour l’auteur d’exposer sa vison du cosmos et d’imaginer des formes de vie exotiques.

J’ai commencé à lire les 3 premiers tomes,il y facilement dix ans, lentement mais surement.

Mais quand il me vint l’envie d’acheter le quatrième tome, seul le cinquième était présent dans la rayons. Il était considéré comme épuisé que ce soit dans les librairies physiques ou virtuelles. Frustré, j’ai tenté de le trouver chez des bouquinistes sans plus de succès. Depuis, les livres trônent sur une étagère poussiéreuse et je repense à tout cela quand je les croise du regard.

Et Miracle !!! Le Livre de Poche a édité le livre de nouveau en 2010 et j’ai eu le plaisir de l’acheter l’année dernière. Ayant bien baissé la pile des trucs à lire, j’ai commencé à le lire il y a 3 jours. Bien entendu, j’avais à peu près tout oublié des trois premiers tomes et j’ai du rafraîchir ma mémoire à coup d’internet.

Et maintenant que sa lecture s’est achevée paisiblement allongé sur un hamac, je pensais entamer le cinquième tome aperçu il y a fort longtemps. J’ai eu beau le chercher partout, j’ai du me rendre à l’évidence que je ne l’avais pas acheté.

Et comble du dégout, sur les sites marchands : un seul mot apparaît quand je tente de l’acheter : Epuisé….

Encore quelques années à attendre.

Et le pire dans tout ça, c’est que le dernier tome n’a jamais été édité en France….

Si c’est pas être maso…

 

RIP MCA

Je pensais juste devoir supporter l’angoisse du second tour ce Week-End jusqu’à ce que j’apprenne la mort d’Adam Yauch, un des trois Beastie Boys à l’âge de 48 ans.

Cet énorme perte a étouffé l’enjeu présidentiel (mais demain ça repartira de plus belle) dans mes préoccupations du moment. Si je devais résumer les deux groupes qui m’ont le plus influencé et marqué musicalement, il y aurait les Beatles et les Beastie Boys. Etonnant de constater la similitude de nom….

 

Il y a trois ans, à l’annonce de son cancer des glandes salivaires, du report de l’album, j’avais déjà envisagé la fin du groupe. Mais depuis les nuages noirs avaient semblé se dissiper. L’album était sorti avec ses clips toujours aussi originaux et ses petites pépites.

Mais voilà que la faucheuse s’est rappelé à ses bons services emportant MCA. Des trois comparses, c’est celui dont j’appréciais le plus la voix. En opposition à AdRock et Mike D, deux braillards aux voix aigües, Adam Yaunch contrebalançait une voix rauque et sourde.

 

Je suis venu assez tardivement aux Beastie Boys. C’est encore via les Enfants du Rock qu’ils me sont apparus pour la première fois. Je ne garde pas plus de souvenirs que l’image de trois bad boys à la notoriété sulfureuse. Etant peu attiré par le hip-hop ou le rap, je ne retenais que leur nom et guère plus (idem pour Public Ennemy d’ailleurs)

Et ensuite plus rien que dalle. C’est étudiant que j’ai découvert leur musique : l’accès aux chaines musicales, le brassage culturel m’ont fait plonger définitivement.

C’est bien entendu l’album ill Communication qui fut le point d’entrée avec son morceau Sabotage. Le rock fut le pont vers d’autres sonorités et d’autres expériences musicales. Cet album qui fait parti des quelques que je considère comme parfait fut écouté, réécouté encore et encore et encore. Il m’a suivi dans tous mes déplacements et n’a jamais quitté ma voiture. Tellement bourlingué qu’il m’a fallu le racheter 2 fois.

Je remontais rapidement le courant du temps à travers “Check your head“, “Paul’s Boutique” et “Licenced to ill“.

J’ai eu aussi le plaisir comme le fan de base d’attendre fiévreusement la sortie des nouveaux albums : “Hello Nasty“, “To the 5 Burroughs” et “Hot Sauce Comittee part 2

Cet engouement particulier a pris un nouveau tournant dernièrement grâce à mon fils. Il est devenu accroc des “trois messieurs qui font des bêtises” en regardant le clip de “Make some noise”. Ce fut ensuite tous les autres clips qui y passèrent.

Et chaque jour que je l’accompagne à l’école, il n’est pas question d’écouter autre choses que les Beastie Boys. Leur discographie complète a rejoint depuis ma boite à gants.

Réduire les Beastie Boys à un groupe de rap ou de Hip-hop est d’une bêtise crasse. Ils sont un passage vers la diversité, vers des genres ou des styles qui m’étaient jusqu’alors inconnus. Ils m’ont ouvert les yeux vers tout ce qui avait pu m’échapper ces 20 dernière années.

Aujourd’hui, l’expression “les meilleures choses ont une fin” me met une bonne claque. Mais je sais que ,quand je remettrai le contact dans ma voiture dans pas longtemps, c’est “Looking Down the Barrel of a Gun” qui jaillira des enceintes et enverra chier la mort.